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Copé : «Celui qui fait monter le FN, c'est Hollande»
Mis à jour le 11/10/2013 à 07:49 - Publié le 10/10/2013 à 23:28
VIDÉO - Invité jeudi de Des paroles et des actes, le patron de l'UMP a insisté sur la différence entre une UMP «décomplexée» et un FN «extrémiste».En préparant son
Des paroles et des actes, Jean-François Copé s'était fixé une ligne de conduite: «S'adresser directement aux Français pour leur parler exclusivement de la France.» Ce qui supposait qu'il s'élève au-dessus des turbulences qui agitent l'UMP et la rendent inaudible.
La plus récente de ces perturbations est l'offensive lancée par François Fillon contre Nicolas Sarkozy. Le président de l'UMP veut s'extraire de la «politique politicienne». Sa fonction exige qu'il se tienne en retrait du match Fillon-Sarkozy. Voudrait-il y participer que sa cote dans les sondages le lui interdirait. Il a pris l'habitude d'en rire, soulignant qu'il est «les pieds dans le gaz de schiste.» «Désormais je suis entièrement dédié à proposer des solutions pour notre pays», dit-il.
Le débat sur le positionnement de l'UMP vis-à-vis du Front national brouille aussi le message de Copé sur l'existence d'un «chemin alternatif» pour la France. Selon le sondage Ipsos réalisé pour
Le Parisien et France 2, 53 % des sympathisants de l'UMP sont favorables à des accords avec le FN au niveau local. Copé a préféré insister sur les 51 % qui y sont opposés au niveau national, malgré «tout le tintamarre» fait autour de Marine Le Pen. «Il faut que les Français sachent que lorsqu'ils votent FN, ils font passer la gauche. Quinze mois après l'élection de François Hollande, regardez le résultat! Est-ce qu'on aura envie d'avoir partout des François Hollande aux municipales? On le paye suffisamment cher déjà.»
Pour marquer la différence entre une UMP «décomplexée» et un FN «extrémiste», Copé a voulu décortiquer le «programme absurde de Marine Le Pen». Rétablissement de la peine de mort pour les dealers? «Pas sérieux.» Immigration zéro? «Pas possible». Nationalisation des entreprises en difficulté? «Avec quel argent?» Au passage, il épingle Jean-Luc Mélenchon, un autre «extrémiste» «qui ne vaut pas mieux que Marine Le Pen». «Le FN est dans le populisme absolu, on est dans l'indulgence avec lui», a-t-il regretté plus tard dans la soirée.
Enfin, le patron du «premier parti d'opposition» voulait s'attaquer à ce qu'il considère comme le principal écueil sur le chemin de la «reconquête», le manque de crédibilité de l'UMP. Selon lui, elle la retrouvera en répondant une fois pour toutes à la question: «Qu'est-ce qui nous dit que vous tiendrez vos promesses si vous êtes élus?»
Sa réponse à lui, c'est un «pacte présidentiel avec les Français», lance Copé en référence à Charles de Gaulle. «Il ne faut pas faire 110 propositions», estime-t-il mais «prendre des quatre ou cinq ordonnances dans les six mois qui suivent l'élection» pour réformer l'école et l'organisation du travail, «en finir avec les 35 heures», «alléger de manière drastique les codes du travail, des impôts, de l'environnement et de l'urbanisme».Copé réaffirme son objectif de supprimer un million de postes de fonctionnaires, même si Alain Juppé a jugé l'idée «pas sérieuse».«On peut mieux servir les Français avec d'autres moyens, assure Copé. Je rêve que les cadres dans la Fonction publique puissent être des contractuels, qu'on fasse tomber le mur de Berlin». Autre engagement: «revenir sur toutes les hausses d'impôt de François Hollande».«Je n'imagine pas de pacte présidentiel sans le mot de contrepartie», explique encore Copé. «Nous n'aurons pas trop de quatre ans pour convaincre les Français, être audacieux, mettre les pieds dans le plat». Ce que le patron de l'UMP n'a pas manqué de faire en estimant qu'il fallait «repenser Schengen» et que si cela n'arrivait pas, «il ne faudrait pas hésiter à pratiquer la politique de la chaise vide».
Le président de l'UMP veut croire que grâce à cette méthode, l'opposition profitera du «déficit d'autorité» du pouvoir en place. Face à la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, il a eu tout loisir de dénoncer les «quatre chocs» infligés par la gauche aux Français: «Le chômage, les impôts, la violence et le communautarisme». Mais sans surprise, c'est le FN qui s'est à nouveau invité dans la discussion. «Refuser de choisir entre François Hollande et Marine Le Pen, c'est refuser de choisir entre la République et le chaos», a attaqué bille en tête Vallaud-Belkacem. «Celui qui fait monter le FN, c'est François Hollande à travers la politique qu'il conduit», lui a répondu Jean-François Copé.
VIDEOhttp://www.transeet.fr/2013/10/10/jean-francois-cope-en-direct-paroles-actes-ce-soir-sur-france-2.html