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Fin du siège au centre commercial de Nairobi
Publié le 24 septembre 2013 à 07:27 (Mis à jour : 24 septembre 2013 à 19:07)
Les soldats kényans au centre commercial Westgate, à Nairobi, ce mardi 24 septembre.
L'essentielAu quatrième jour de l’attaque du centre Westgate par les islamistes somaliens shebab, le président kényan a annoncé la fin du siège, après une nouvelle opération de ratissage par les forces spéciales pour s’assurer que tous les membres du commando islamiste étaient neutralisés. Le nombre de morts officiel est de 61 civils et six membres des forces de l’ordre. Mais il pourrait s’alourdir: une soixantaine de personnes sont encore portées disparues. Cinq des assaillants auraient été tués.
Fin du siège
Le président kényan Uhuru Kenyatta a annoncé ce mardi soir que le siège du centre commercial Westgate de Nairobi, occupé depuis samedi par un commando islamiste armé, était terminé.
«Nous avons humilié et vaincu nos assaillants», a déclaré le président, précisant que
«cinq terroristes ont été tués par balles, et 11 suspects sont en détention». Le président a annoncé trois jours de deuil national à partir de demain mercredi.
Nouvelles menaces
Un porte-parole des insurgés islamistes somaliens shebab a menacé le Kenya de nouvelles attaques s’il ne retire pas ses troupes de Somalie où elles combattent les rebelles depuis 2011, selon un enregistrement sonore posté mardi sur Internet.
«Nous lançons un avertissement au gouvernement kényan et à tous ceux qui le soutiennent : s’ils veulent la paix, qu’ils quittent notre territoire [...]. Sinon sachez qu’il ne s’agira que d’un avant-goût de ce que nous allons faire» à l’avenir, déclare le porte-parole des shebab, Sheikh Ali Mohamud Rage.
Trois soldats kényans morts
L'armée kényane a annoncé le décès de trois soldats blessés au cours des affrontements de ces derniers jours. Les forces spéciales kényanes avaient auparavant déclaré qu'elles combattaient
«un ou deux» assaillants islamistes toujours retranchés dans l’un des étages supérieurs du centre commercial Westgate de Nairobi. Des échanges nourris d’armes automatiques ont en effet été entendus ce mardi matin aux abords du centre commercial durant environ cinq minutes, sans que l'on sache précisément si les tirs venaient de l'intérieur du bâtiment, les journalistes étant tenus à l'écart. Parallèlement, une partie du toit du centre commercial assiégé s'est effondrée, fragilisée par l'incendie qui s'est déclaré la veille.
Le ministère kényan de l’Intérieur avait pourtant affirmé lundi soir avoir repris le contrôle de ce centre commercial, l’un des plus huppés de la capitale kényane.
Une Britannique impliquée?
La ministre kényane des Affaires étrangères, Amina Mohamed, a confirmé de lundi soir sur la chaîne de télévision américaine PBS la présence au sein de ce commando armé de deux ou trois Américains et d’une Britannique. La ministre a déclaré que cette Britannique avait déjà commis des actes terroristes similaires
«à de nombreuses reprises». La police kényane avait affirmé plus tôt lundi étudier les informations selon lesquelles la Britannique Samantha Lewthwaite, veuve d’un des kamikazes des attentats du 7 juillet 2005 à Londres, serait
«impliquée». Elle serait par ailleurs détentrice d'un faux passeport sud-africain : Pretoria a indiqué
«travailler avec les autorités kényanes, avec lesquelles nous avons de bonnes relations diplomatiques, pour obtenir une copie du passeport afin de nous permettre d’établir les faits».
En ce qui concerne les Américains, ce sont
«de jeunes hommes, entre 18 et 19 ans (...) d’origine somalienne ou arabe, mais qui vivaient aux Etats-Unis, dans le Minnesota et dans un autre endroit», a précisé la ministre kényane des Affaires étrangères, Amina Mohamed.
Samedi au moment de l’attaque, ce centre commercial de luxe, possédé en partie par des Israéliens, était bondé de Kényans et d’expatriés. Selon une source sécuritaire, des agents israéliens sont intervenus aux côtés des forces kényanes pour tenter de secourir les personnes encore prises au piège.
Plusieurs étrangers, dont deux Françaises, six Britanniques, un Sud-Africain, une Sud-Coréenne, une Néerlandaise, un Péruvien, deux Indiens et deux Canadiens ont été tués dans l’attaque, ainsi qu’un célèbre poète et homme d’Etat ghanéen, Kofi Awoonor.
Il s’agit de l’attentat le plus meurtrier à Nairobi depuis une attaque suicide d’Al-Qaeda en août 1998 contre l’ambassade des Etats-Unis, qui avait fait plus de 200 morts.
Des intérêts israéliens au Kenya ont déjà été la cible d’attaques revendiquées par Al-Qaeda : en 2002, un attentat suicide contre un hôtel fréquenté par des touristes israéliens avait tué 12 Kényans et trois Israéliens près de la ville côtière de Mombasa. Presque simultanément, un avion de la compagnie israélienne El Al avec 261 passagers à bord avait échappé de peu aux tirs de deux missiles à son décollage, également à Mombasa.
Nairobi, «hub» de l'Afrique de l'Est
Dans une capitale connue comme le
«hub» de l’Afrique de l’Est, où vivent de nombreux expatriés rayonnant dans toute la région, le Westgate était régulièrement cité par les sociétés de sécurité comme une cible possible de groupes liés à Al-Qaeda comme les shebab. Ouvert en 2007, le bâtiment compte restaurants, cafés, banques, un grand supermarché et un cinéma multiplexe.
Le vice-président William Ruto a obtenu de la Cour pénale internationale de pouvoir rentrer dans son pays pour gérer la situation. William Ruto comparaît depuis le 10 septembre à La Haye pour son rôle présumé dans les violences politico-ethniques qui avaient suivi les élections kényanes de fin 2007 et avaient fait plus de 1 000 morts.