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La Syrie a remis l'inventaire de ses armes chimiques
Publié le 21.09.2013, 13h58 | Mise à jour : 15h12 L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) commençait samedi à examiner une première liste d'armes chimiques fournie par la Syrie, au moment où d'intenses tractations diplomatiques sont en cours en vue de l'adoption d'une résolution à l'ONU sur le désarmement chimique de Damas.
La Syrie a remis l'inventaire attendu de son arsenal chimique à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques samedi, la date limite fixée par l'accord russo-américain du 14 septembre, a annoncé l'OIAC. «Le secrétariat technique est en train d'examiner» la liste reçue, a précisé l'organisation.
La remise de cette liste est un premier pas. Mais les diplomates se heurtent toujours aux désaccords sur le projet de résolution à présenter au Conseil de sécurité des Nations unies. L'OIAC, qui devait se réunir dimanche pour étudier le début de ce programme de destruction, et la demande d'adhésion de la Syrie à la Convention de 1993 sur l'interdiction des armes chimiques, a reporté la réunion sine die. Le texte devant servir de base de travail à la réunion, qui fait l'objet de discussions entre Américains et Russes, n'est pas encore prêt.
Toutefois, l'adoption d'une résolution sur ce sujet bute toujours sur l'inscription ou non de ce texte sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies qui prévoit des mesures coercitives allant de sanctions économiques à l'usage de la force, en cas de non-respect par la Syrie de ses engagements.
La Russie, fidèle allié de Damas, s'oppose à une telle résolution voulue par les pays occidentaux. Mais un haut responsable du Kremlin a averti samedi que son pays pourrait changer de position s'il se rendait compte que le président Bachar al-Assad «trichait». «Ce que je dis pour l'instant est théorique et hypothétique, mais si nous avions un jour la certitude qu'Assad trichait, nous pourrions changer notre position», a déclaré Sergueï Ivanov, chef de l'administration présidentielle russe.
Pour l'instant, malgré plusieurs réunions sur le sujet, les cinq membres du Conseil de sécurité ne sont jamais parvenus à se mettre d'accord. D'après son entourage, le président français François Hollande défendra, mardi, à l'Assemblée générale de l'ONU «une résolution aussi contraignante que possible», avec ou sans référence au chapitre VII. Il devrait aussi rencontrer le nouveau président iranien Rohani, à New York, au sujet de la Syrie.
Autre soutien de Damas, la Chine, membre permanent du Conseil de sécurité, a pour sa part réclamé une mise en oeuvre rapide de l'accord sur la destruction des armes chimiques, tout en exprimant l'espoir d'une solution politique à la crise.
Des «preuves flagrantes et convaincantes» de l'utilisation de gaz sarin
Une équipe d'enquêteurs mandatés par l'ONU, dont neuf experts de l'OIAC, affirme avoir trouvé des «preuves flagrantes et convaincantes» de l'utilisation de gaz sarin lors d'un massacre le 21 août près de Damas ayant fait des centaines de morts, selon leur rapport publié, lundi dernier. Les pays occidentaux accusent le régime syrien, qui dément catégoriquement, d'avoir mené cette attaque ainsi que d'autres à l'arme chimique depuis le début de la crise syrienne en mars 2011. Moscou, de son côté, a toujours cherché à dédouaner son allié syrien.
De son côté, la Coalition de l'opposition syrienne a rejeté samedi une proposition de l'Iran de faciliter un dialogue entre les rebelles et Damas, l'estimant peu crédible de la part du principal allié régional du régime de Bachar al-Assad. Dans une tribune publiée sur le site internet du quotidien américain Washington Post, le président iranien Hassan Rohani avait affirmé que son gouvernement était «prêt à aider à faciliter le dialogue entre le gouvernement syrien et l'opposition». L'opposition doute de la capacité de Téhéran et estime que l'Iran, allié du régime d'al-Assad, «fait partie du problème». Pour l'opposition syrienne, «il aurait été plus utile pour les dirigeants iraniens de retirer leurs experts militaires et leurs combattants du territoire syrien».
Pendant ce temps, on est loin d'un cessez le feu. Sur le terrain, quinze personnes, dont deux femmes et un enfant, ont été tuées par balle et à l'arme blanche dans une opération de l'armée et de miliciens pro-régime contre un village sunnite du centre de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'attaque, menée vendredi, a visé le village de Cheikh Hadid dans la province de Hama, a précisé l'ONG, qui dispose d'un vaste réseau de militants à travers la Syrie.