WEB - GOOGLE - ACTUALITE > International L'ONU croit à l'utilisation d'armes chimiques en Syrie
Mis à jour le 04/06/2013 à 14:59 - Publié le 04/06/2013 à 12:07
VIDÉOS - Pour les enquêteurs des Nations unies, les crimes contre l'humanité sont quotidiens.Selon Paulo Pinheiro, le président de la commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie, qui rendait publique son dernier rapport mardi, «il y a des motifs raisonnables de penser que des quantités limitées de produits chimiques toxiques ont été utilisées». Mais, précise-t-il, «il n'a pas été possible, compte tenu des éléments disponibles, de déterminer avec précision quels éléments chimiques ont été utilisés, leur moyen de diffusion ou qui les a utilisés».
Les enquêteurs font état de 4 événements (à Khan al-Assal près d'Alep le 19 mars, à Uteibah près de Damas le 19 mars, dans le quartier de Cheikh Maqsoud, à Alep le 13 avril, et dans la ville de Saraqeb le 29 avril) au cours desquels des produits chimiques auraient été employés. Mais leurs recherches n'ont pour l'instant pas permis d'identifier la nature de ces agents chimiques, les systèmes d'armes employés ni ceux qui les ont utilisés. D'autres incidents font également l'objet d'enquêtes», écrivent les experts dans leur rapport qui couvre la période allant du 15 janvier au 15 mai.
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«Le conflit en Syrie a atteint un nouveau niveau de brutalité.»
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Agissant sous mandat du conseil des droits de l'homme de l'ONU, la vingtaine d'experts de cette commission indépendante d'enquête internationale ne se sont pas rendus en Syrie, n'ayant pas reçu l'autorisation du régime de Damas. Pour leur cinquième rapport rendu en 26 mois, ils ont interrogé 430 personnes entre mi-janvier et mi-mai dans les pays voisins de la Syrie et en Syrie elle-même grâce à Skype. «Les témoins que nous avons interrogés incluent des victimes, des réfugiés qui ont fui certaines zones, et du personnel médical», a indiqué Paulo Pinheiro.
Pas de conclusions définitivesL'un des experts, Vitit Muntarbhorn, a expliqué que leur travail avait consisté à croiser les informations sur l'usage d'armes chimiques et à observer les symptômes présentés par les victimes sur les vidéos diffusées notamment sur YouTube. Les enquêteurs ont admis qu'ils n'avaient pas pu parvenir à des conclusions définitives et demandé à ce qu'une autre équipe d'experts nommés par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, soit autorisée par Damas à se rendre sur les sites des attaques présumées pour collecter des échantillons.
«Le conflit en Syrie a atteint un nouveau niveau de brutalité», lit-on dans le rapport de 29 pages qui comptabilise 17 massacres pendant la période étudiée et 30 depuis septembre. «Les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et les violations généralisées des droits de l'homme continuent d'augmenter.»
Les violations sont constantes et généralisées, preuve d'une politique concertée mise en œuvre par les chefs de l'armée et du gouvernement», écrivent-ils. Selon ces experts, les crimes de guerre commis par les rebelles -meurtres, torture et viols - n'ont pas atteint l'intensité et l'ampleur de ceux auxquels se livrent les forces gouvernementales répondant aux ordres du président Bachar el-Assad.
La commission d'enquête appelle le Conseil de sécurité des Nations unies à s'assurer que les responsables de tels crimes seront traduits en justice, y compris éventuellement devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye.
«Le temps où il faudra rendre des comptes viendra», a assuré Carla del Ponte, ancien procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) et membre de cette commission d'enquête. «Il viendra, quoi qu'il arrive».