Jamel Administrateur
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L'amorce d'un dégel entre Téhéran et Washington
Publié le 20/09/2013 à 19:06
Hassan Rohani à Téhéran, le 10 septembre. La rupture diplomatique entre les États-Unis et l'Iran remonte à 1979. Une rencontre entre Obama et Rohani pourrait avoir lieu la semaine prochaine en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.
Washington est en ébullition et il y a de quoi. En plein bras de fer avec les Russes sur la Syrie, au moment où Obama apparaît affaibli par ses hésitations et le non retentissant monté du pays et du Congrès sur l'usage de la force, voilà que l'Iran lui tend soudain la main. Pour la première fois depuis la rupture des relations diplomatiques avec les États-Unis en 1979, une rencontre informelle entre Barack Obama et le nouveau président Hassan Rohani pourrait se produire en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, qui débute ce lundi à New York. Cette surprise rebat les cartes d'une grand-messe qui avait toutes les chances d'être l'heure de gloire de Vladimir Poutine, après son initiative visant à forcer Bachar el-Assad à se débarrasser de ses armes chimiques. Brusquement, le curseur se déplace vers le duo irano-américain: Rohani se retrouve en vedette et Obama gagne l'occasion d'opérer un rétablissement inespéré sur le front diplomatique. «J'appelle les dirigeants du monde à profiter pleinement du mandat d'ouverture prudente que m'a donné mon peuple», exhorte Rohani, ce vendredi dans le Washington Post.Téhéran a multiplié les signaux positifs, vantant l'échange de lettres entre Rohani et Obama, suggérant sa volonté de renoncer au nucléaire militaire et libérant des prisonniers politiques. Une démarche appuyée par le guide suprême Ali Khamenei. Partagés entre espoir et prudence, experts et politiques américains scrutent avidement les motivations de cette volte-face de l'Iran, résolus à ne pas laisser passer une opportunité historique, et à éviter un piège. «Les commentaires de Rohani sont très positifs mais tout doit être testé», a noté le secrétaire d'État John Kerry jeudi. «Le charme est insuffisant pour l'allégement des sanctions recherché par les Iraniens. Jusqu'ici, je ne vois pas chez eux le désir d'accepter les actions drastiques nécessaires à cela», avertit Gary Samore, ex-conseiller d'Obama. - Citation :
- Les commentaires de Rohani sont très positifs mais tout doit être testé
John Kerry La Maison-Blanche se retrouve dans une situation un peu similaire à celle dans laquelle se trouvait l'Administration Reagan, à l'arrivée de Mikhaïl Gorbatchev. À l'époque aussi, espoir et scepticisme cohabitaient. Mais l'ouverture s'était révélée réelle, débouchant sur la chute du Mur. Ceux qui ont connu cette période décèlent une similitude entre «la maison commune» de Gorbatchev et «le refus d'un jeu à somme nulle» défendu par Rohani. «Khamenei a donné toute autorité à Rohani pour résoudre la question nucléaire. Il n'a pas le droit de normaliser les relations, mais c'est un pas important», note Mohsen Sazegara, ex-membre de l'équipe de Khomeini, émigré en Amérique. En même temps, les questions se bousculent. Étranglé par les sanctions financières, le régime iranien a-t-il seulement besoin d'oxygène? Tend-il une branche d'olivier à Obama pour lui extorquer des concessions? Ou a-t-il vraiment jugé qu'il était temps de clore l'affrontement avec l'Amérique pour s'attaquer à l'inquiétant embrasement du Moyen-Orient? Le rôle déclencheur des événements syriens semble évident. Mais comment a-t-il joué? «Le fil commun, c'est que qu'on ne peut accomplir de progrès diplomatique au Moyen-Orient sans pression significative», veut croire le conseiller d'Obama, Ben Rhodes. «En Syrie, cela a été la menace sérieuse d'une frappe militaire. En Iran, c'est un régime de sanctions construit sur cinq ans». Mais les plus pessimistes se demandent si les deux initiatives de la Russie et de l'Iran - parrains de Bachar el-Assad - n'ont pas été coordonnées pour embourber l'Amérique dans des jeux de cache-cache sans fin. Ce scénario cynique ne colle pas avec le ton de Rohani, qui condamne clairement dans son éditorial l'usage des armes chimiques, et se garde, contrairement à Poutine, d'accuser les rebelles. Pour l'heure, les Américains sont décidés à laisser à Rohani le bénéfice du doute. | |
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