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Syrie : nouvelle réunion ce soir du Conseil de sécurité
Le 29.08.2013 à 11h43 • Mis à jour le 29.08.2013 à 18h56
Les ambassadeurs britannique et américain à l'ONU, jeudi 29 août.
Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU vont se réunir de nouveau sur la Syrie jeudi à 20 heures pour discuter de l'attaque présumée au gaz toxique du 21 août en Syrie, annoncent des diplomates, alors que les puissances occidentales s'interrogent sur la pertinence et le calendrier d'une intervention contre le régime syrien.La réunion a été demandée par la Russie, selon l'un des diplomates. Mercredi, une première réunion de la Chine, de la France, des Etats-Unis, de la Russie et du Royaume-Uni sur un projet de résolution britannique s'était révélée infructueuse.
Hollande insiste pour une "solution politique"François Hollande a profité de la visite du chef de la Coalition nationale syrienne (CNS), Ahmed Assi Jarba, jeudi 29 août à l'Elysée, pour insister sur les solutions autres qu'une intervention armée en Syrie.
https://www.dailymotion.com/video/x13rhmb_syrie-decision-dans-les-prochains-jours-selon-hollande_news
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- Citation :
- "Tout doit être fait pour une solution politique, mais elle ne viendra que si, justement, la coalition [syrienne] est capable d'apparaître comme une alternative avec la force nécessaire, notamment de son armée."
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"Nous n'y parviendrons que si la communauté internationale est capable de marquer un coup d'arrêt par rapport à cette escalade de violence dont le massacre chimique n'est qu'une illustration", a-t-il ajouté en évoquant une
"réaction appropriée", un terme déjà utilisé en début de semaine.
Silence sur l'aide aux rebellesLe président français est pourtant apparu plus modéré dans ses propos, par comparaison à son discours devant les ambassadeurs, mardi, où il avait assuré que la France était
"prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents". Une réunion extraordinaire du Parlement doit avoir lieu le 4 septembre et la question de la Syrie sera débattue.
Le chef de l'Etat a réaffirmé, jeudi, que la France
"apporterait toute son aide, son soutien politique, mais aussi son aide humanitaire et matérielle", mais il n'a pas fait mention d'une augmentation du
"soutien militaire à la Coalition nationale syrienne", comme il l'avait annoncé mardi. Dans un entretien au
Parisien, M. Jarba avait indiqué qu'il attendait des Occidentaux
"une frappe punitive contre le régime" puis
"un soutien politique et militaire de l'Armée syrienne libre". Après un entretien avec la chancelière allemande, Angela Merkel, M. Hollande a dit espérer
"une fin rapide de la mission d'enquête de l'ONU et un rapport immédiat au Conseil de sécurité de façon à ce qu'il puisse s'acquitter de sa responsabilité en ce qui concerne ce crime monstrueux".Londres prêt à intervenir même en cas de blocage à l'ONU
Cette intervention nettement plus mesurée fait écho aux dernières déclarations de Barack Obama. Depuis mercredi, Washington, qui affirmait n'avoir aucun doute sur la culpabilité du régime d'Al-Assad quant à l'utilisation d'armes chimiques, tempère son discours au sujet d'une intervention militaire qu'on disait
"imminente". M. Obama a insisté sur le fait que sa décision n'était
"pas encore prise". Londres, en revanche, considère qu'une intervention militaire ciblée, même en cas de blocage au Conseil de sécurité, serait toujours autorisée
"en vertu du droit d'ingérence humanitaire". Les principaux ministres britanniques, réunis jeudi matin autour de David Cameron, ont convenu qu'il fallait faire respecter la Convention sur les armes chimiques au nom de
"l'intérêt national". Un débat doit avoir lieu, jeudi, au Parlement britannique, plus que jamais divisé sur la question d'un engagement de son armée.
Les dirigeants américains, britanniques et français doivent en effet faire face à la frilosité de leurs oppositions, sans compter les sondages très négatifs sur une possible intervention militaire. Il faut ajouter à cela le blocage au Conseil de sécurité de l'ONU, qui a rejeté une résolution britannique condamnant le régime syrien.
Malgré tout, plusieurs pays ont ommencé à renforcer leur présence près des côtes syriennes. Les Américains disposent déjà de quatre navires lance-missiles dans la région ; les Britanniques ont augmenté l'activité de leur base à Chypre ; la Russie pourrait envoyer deux navires supplémentaires, et la France aurait dépêché une frégate antiaérienne. Officiellement, le ministère de la défense a évoqué des
"activités habituelles" de sa flotte, tout en assurant que les armées sont
"en position de répondre aux demandes du président de la République, s'il prenait la décision d'engager les forces françaises".La présence militaire occidentale au large de la Syrie.
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700 demandes d'asile de Syriens depuis janvierSelon l'Office français de protection de réfugiés et apatrides, environ 700 Syriens ont déposé une demande d'asile en France depuis janvier. En 2012, ils étaient 650. Quatre-vingt quinze pour cent des demandeurs obtiennent une réponse positive.
"Comme en Europe, où on a accueilli 25 000 Syriens en 2012, la tendance est à la hausse, mais cela reste dérisoire", a commenté Pierre Henry, directeur général de l'association France Terre d'asile. Près de deux millions de Syriens ont quitté leur pays, dont près de 700 000 se sont réfugiés au Liban (pour une population de quatre millions d'habitants), 500 000 en Jordanie, 400 000 en Turquie et 150 000 en Irak, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR).