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ÉLECTION DU NOUVEAU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU FLN : Les jeux sont faits
Par Salim AGGAR - Mercredi 28 Aout 2013 -L'hôtel El Aurassi où aura lieu la réunion du groupe de Boumehdi
Le retour en force de Amar Saâdani, est le résultat d'un long parcours politique partisan, marqué par son soutien indéfectible au Président Bouteflika.
C'est presque acquis, le futur secrétaire général du FLN est presque déjà connu: c'est Amar Saâdani, l'ancien président de l'Assemblée populaire nationale. L'ex-n°3 de l'Etat bénéficie pour son élection du soutien fort du clan présidentiel, de l'allégeance des dizaines de députés et sénateurs, mais surtout d'un nombre important des élus du comité central du FLN, qui sont convoqués jeudi et vendredi prochains pour élire le nouveau secrétaire général à l'hôtel Aurassi.
Amar Saâdani sera donc officiellement «installé» demain à la tête du Front de libération nationale comme l'avait souhaité le clan présidentiel.
Juridiquement, Saâdani sera élu si certains membres n'assisteront pas à la réunion, puisque la session de la dernière réunion du comité central, qui avait destitué Belkhadem était restée ouverte. Le nom de Saâdani comme futur SG avait déjà circulé juste après le départ de l'ancien SG, Abdelaziz Belkhadem, il y a environ neuf mois, mais la prise en main du parti par Belayat et la constitution de clans dans l'ex-parti unique, l'élection de Saâdani avait été retardée. Mais depuis que Boumehdi a obtenu le quitus «politique» du ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, pour organiser la réunion du comité central à El Aurassi, les choses se sont très vite précipitées et les traits du nouveau secrétaire général du parti majoritaire à l'Assemblée sont de plus en plus visibles. D'autant plus que de nombreuses pointures du FLN se sont ralliées au camp de Saâdani depuis 24h, c'est le cas notamment de Amar Tou, Abdelaziz Ziari et Rachid Harraoubia, les trois ministres membres du bureau politique du FLN qui ont décidé d'assister à la réunion du comité central, mais également Abdelhamid Si Affif qui s'était opposé dans le passé à l'élection de Saâdani au poste de SG et qui a décidé de se rallier à sa cause pour préserver «l'unité et la cohésion du parti», «favoriser l'intérêt du parti», ne pas être à l'origine «d'un approfondissement de la crise ou de la division» et par «respect aux institutions de l'État, notamment celle qui a délivré l'autorisation». Amar Saâdani a bénéficié même du soutien «indirect» de l'ex-SG Abdelaziz Belkhadem qui a décidé de ne pas se porter candidat, mais qui a appelé les membres du CC à se rendre à El Aurassi (Nom qui tire son étymologie des Aurès, lieux de départ de la Révolution algérienne), pour l'unité des rangs et la primauté de la raison. Même si l'ex-patron du FLN n'assistera pas à la réunion du comité central, affirmant que le plus important est de tenir la réunion du CC et de recourir à l'urne avec une liberté de candidature.
Ce retour en force de Saâdani est le résultat d'un long parcours politique partisan. Président de la coordination nationale de ses comités de soutien à l'élection de Bouteflika en 1999, ce fils de moudjahid, natif de Tunis, était membre de l'Ugta, membre du conseil syndical national de Sonatrach, secrétaire général adjoint de l'Union arabe du pétrole, membre du conseil national de la Fédération du pétrole et des mines (pendant 26 ans), secrétaire de mouhafadha (pendant 15 ans), député 1997 et 2002, vice-président de l'Assemblée populaire nationale et élu président de l'Assemblée populaire nationale le 23 Juin 2004 en remplacement de Karim Younès. Avant de connaître, à partir de 2009, une légère traversée du désert. En 2012, il a été même empêché de se présenter aux élections législatives, lui qui était pourtant le président de l'APN.
Aujourd'hui, il revient par la grande porte et occupe le poste le plus prisé et le plus important sur la scène politique, celui à la fois du parti historique et celui de la majorité à l'Assemblée.
Au quartier général de campagne de Amar Saâdani à la mouhafadha de Hussein Dey, c'est l'euphorie. Le téléphone et le fax ne cessent de vibrer pour donner naissance aux multiples messages de soutien et d'allégeance.
L'ultime tentative de résistance d'anciens responsables de l'ex-parti unique, parmi eux, l'actuel président du groupe parlementaire du tiers présidentiel au Sénat, Mohamed Boukhalfa, les sénateurs du même tiers présidentiel, Salah Goudjil, et Affane Guezzane, Djillali, Abdelkrim Abada, Hadi Khaldi pour l'empêcher d'arriver au poste de SG n'aboutira sûrement pas. Et à l'heure où nous mettons sous presse, certains de ces opposants risquent de rallier sa cause avant la réunion capitale du 29 août.
Si l'élection de Saâdani est officiellement confirmée, reste à savoir quel est son objectif réel sur l'agenda politique du pays, dominé par la prochaine élection présidentielle en avril 2014. Le nouveau SG du FLN qui n'a pas d'ambition politique pour se présenter comme candidat, serait-il en train de baliser le terrain pour la candidature de Abdelaziz Belkhadem, qui, lui, n'a jamais caché ses ambitions présidentielles pour 2014. Si c'est le cas, il existe des institutions républicaines qui devront intervenir pour mettre fin à cette alliance dangereuse pour l'avenir du pays.