WEB - GOOGLE - ACTUALITÉ Élections
À l'UMP, on veut croire que les jeux ne sont pas faits
Mis à jour le 11/06/2012 à 00:51 | publié le 10/06/2012 à 22:35
Jean-François Copé, candidat à sa réélection dans la 6e circonscription de Seine-et-Marne a voté à Meaux, ville dont il est le maire.
Les ténors soulignaient dimanche soir l'absence de «vague rose».
«Ce ne sera pas une vague rose.» C'est le principal enseignement que les responsables de l'UMP ont voulu retenir de ce premier tour en début de soirée. C'est le premier commentaire qu'a formulé François Fillon, suivi, au même moment, de Jean-François Copé qui soulignait même qu'«à l'heure où nous parlons le score de l'UMP est meilleur que celui du PS».
«À l'évidence, il n'y a pas d'appétit pour la gauche», a noté d'emblée Jean-Pierre Raffarin. De fait, dimanche à 20 heures, le PS ne paraissait pas être certain de détenir la majorité absolue à lui tout seul. «Les jeux ne sont pas si faits que cela», a expliqué le secrétaire général de l'UMP, en appelant à «la mobilisation générale».
Ni Copé, ni Fillon, ni les autres responsables de la majorité sortante n'ont voulu hier soir indiquer une position définitive sur les consignes de vote à donner dans le cas de figure où un candidat FN se retrouverait face à un candidat PS. Ce sera l'objet du bureau politique prévu ce matin. D'emblée, Jean-François Copé a souligné qu'il était difficile d'appeler à voter pour un candidat PS qui, lui, aura reçu «le soutien automatique du Front de gauche, un parti qui considère que Fidel Castro est un grand démocrate».
«Responsabilité historique»«À la lumière des premières estimations, les triangulaires avec le FN ne devraient pas être aussi nombreuses que celles qu'on nous avait annoncées», a noté au passage Brice Hortefeux.
Le troisième enseignement de cette soirée de premier tour, c'est la bonne position des principales figures de la droite. Très vite, Xavier Bertrand puis Jean-François Copé ont été annoncés en ballottage favorable.
À l'UMP, les experts ont noté que le résultat du premier tour peut être fortement corrigé dans un sens ou dans un autre par le deuxième tour. «Nous nous souvenons tous de la législative de 2007», se souviennent des proches de Jean-François Copé.
«La participation est encore plus faible qu'en 2007, cela pose la question du découplage entre le scrutin législatif et présidentiel», a réagi Brice Hortefeux. Ce n'est que dans les derniers jours de la campagne que les ténors de la majorité ont vraiment donné de la voix, après avoir misé sur une campagne décentralisée dans les 577 circonscriptions, ils ont lancé plusieurs appels à la mobilisation. Nombre de responsables dans la majorité estimaient, avant les résultats de ce dimanche, que la partie serait«plus ouverte» qu'on ne le pense.«L'électorat de droite ne veut pas donner toutes les clés du pouvoir à François Hollande et Jean-Marc Ayrault», expliquait ces derniers jours Gérard Longuet.
Vendredi, François Fillon avait lancé depuis Bordeaux que la droite avait une «responsabilité historique» lors des législatives, jugeant qu'elle devait «s'opposer» au projet du gouvernement qui mettra selon lui la France «dans une situation extrêmement difficile». «En un mois, les socialistes ont engagé 20 milliards d'euros de dépenses supplémentaires», notamment «en revenant sur la réforme des retraites» et «en enclenchant le recrutement des fonctionnaires», a accusé Fillon, selon lequel le gouvernement est en train de «rendre inaccessible l'objectif de retour à l'équilibre des finances publiques», sauf en cas de «matraquage d'impôts».
Défis de tailleJean-François Copé, lui aussi, n'a eu de cesse de marteler ce message aux électeurs de droite en leur demandant de voter pour «ne pas anéantir ce qui a été fait» pendant cinq ans.
Même si l'UMP n'a jamais vraiment cru l'emporter cinq semaines après la présidentielle gagnée par la gauche, le parti de la droite républicaine doit faire face à quelques défis de taille. En 2007, l'UMP avait pu constituer un groupe majoritaire de 315 députés. Un résultat moins bon que celui prédit par les sondeurs, qui avaient pronostiqué une majorité très large pour la droite - autour de 375 députés. Cette fois-ci, la plupart des responsables de la majorité sortante s'accordent à dire qu'un groupe de 240 députés serait un bon résultat. C'est en tout cas autour de cet étiage que la situation financière de l'UMP serait jugée moins difficile. Le parti de Jean-François Copé a en effet beaucoup dépensé pour la présidentielle.