Meurtre d'opposants en Tunisie : un groupe salafiste accusé

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Meurtre d'opposants en Tunisie : un groupe salafiste accusé

Mis à jour le 27/08/2013 à 17:02 - Publié le 27/08/2013 à 15:43


Le premier ministre, Ali Larayedh, durant une conférence de presse à Tunis, le 23 mai 2013.                                           

Selon le premier ministre, Ansar al-Charia est responsable des assassinats de Mohammed Brahmi et Chokri Belaïd. Le groupe serait en liaison avec al-Qaida au Maghreb islamique.

Un groupe salafiste est-il responsable des assassinats politiques en Tunisie? Le premier ministre tunisien, l'islamiste Ali Larayedh, a annoncé ce mardi que le principal mouvement salafiste djihadiste du pays, Ansar al-Charia, longtemps toléré, était responsable des meurtres de deux opposants ainsi que d'attaques contre les forces armées tunisiennes.

Ansar al-Charia «est responsable des assassinats de Belaïd et Brahmi ainsi que de nos martyrs de la police et de l'armée nationale», a déclaré le premier ministre lors d'une conférence de presse. L'avocat Chokri Belaïd, figure de l'opposition tunisienne, avait été assassiné en février alors qu'il quittait son domicile dans la banlieue de Tunis. Son meurtre avait entraîné la chute d'un premier gouvernement dirigé par les islamistes d'Ennahda. Une crise politique ravivée en juillet par le meurtre du député Mohammed Brahmi, engagé à gauche.

L'opposition a en effet lancé ce lundi la «semaine du départ», pour contraindre le gouvernement islamiste à la démission. Faut-il voir dans l'annonce du premier ministre un gage donné aux manifestants? Car si les autorités avaient déjà indiqué que des membres d'Ansar al-Charia avaient participé à ces crimes, elles n'avaient jamais mis en cause l'organisation dans son ensemble. Une distinction synonyme de laxisme selon l'opposition.

Ansar al-Charia, classé comme «organisation terroriste»

Rompant avec sa politique antérieure, Ali Larayedh a également accusé l'organisation d'être en «liaison» avec al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et «d'autres personnalités terroristes», que les forces tunisiennes combattent à la frontière avec l'Algérie, au mont Chaambi, depuis des mois. Une quinzaine de militaires y ont été tués. «Elle est responsable d'un réseau de stockage d'armes, elle est responsable de la planification d'assassinats, d'attaques contre des postes des forces de sécurité, de l'armée», a assuré le chef de gouvernement, indiquant se baser sur des preuves et des «aveux de suspects».

Conséquence, Ali Larayedh a annoncé sa décision de «classer Ansar al-Charia comme organisation terroriste». Et le premier ministre de mettre en garde les membres du groupe: «Toute personne appartenant à cette organisation doit assumer la responsabilité entière de son appartenance à une organisation terroriste», a-t-il déclaré.