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Front de gauche : après les tensions, une poignée de main Mélenchon-Laurent
Publié le 25.08.2013, 16h18 | Mise à jour : 16h50Les Estivales du Front de gauche se sont terminées dimanche en Isère par une brève poignée de mains entre les deux leaders Jean-Luc Mélenchon (PG) et Pierre Laurent (PCF), après un week-end de fortes tensions.
«C'est le geste qu'on attendait», selon Eric Coquerel, proche de Jean-Luc Mélenchon. Les Estivales du Front de gauche se sont terminées ce dimanche en Isère par une brève poignée de mains entre les deux leaders Jean-Luc Mélenchon (PG) et Pierre Laurent (PCF), après un week-end de fortes tensions, qui devraient toutefois laisser des traces. Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon divergent sur l'attitude à adopter vis-à-vis de PS.
Des semi-excuses et une main tendueA l'issue du meeting de clôture durant lesquels les deux hommes se sont succédé sur scène, Jean-Luc Mélenchon, qui n'a pas adressé la parole à Pierre Laurent durant deux jours, lui a tendu la main à la fin de son discours. Pierre Laurent a ensuite quitté la salle pour prendre un train car il doit participer aux commémorations de la Libération de Paris. Un peu plus tôt, Pierre Laurent avait déclaré sur scène: «Tout ce que je fais, tout ce que les communistes font, ils le font depuis maintenant quatre ans avec toute la sincérité qui est la leur, toute leur conviction, toute leur maladresse parfois, personne n'est parfait (...)».
Si une poignée de main ne résoud pas tout, elle était encore inenvisageable la veille. Formules cinglantes et répliques aigres: la première des deux journées d'été du Front de Gauche à Grenoble avait en effet exacerbé la tension entre les deux leaders de cette alliance, née après les critiques formulées mercredi dans la presse par Pierre Laurent à l'égard de l'attitude trop agressive de Jean-Luc Mélenchon. «Ils se reparleront...Aujourd'hui ? Je ne pense pas» avait résumé samedi soir Éric Coquerel, secrétaire national du PG.
Derrière ces tensions se cache une divergence de stratégie pour les élections municipales de 2014. Le Parti de gauche prône une autonomie dans toutes les villes, alors que le PCF est associé au PS dans de nombreuses communes. «Il y a eu d'autres moments de tension, on s'est toujours bien sortis de ces moments», assure Clémentine Autain de la FASE (Fédération pour une alternative sociale et écologique), une composante du Front de gauche. Jusqu'à présent ces différends ne s'étaient encore jamais réglés par médias interposés, les deux hommes ayant toujours réussi à discuter.
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Laurent-Mélenchon : le film du match >Jeudi 22. Origine de la crise ouverte entre les deux porte-parole du Front de gauche: une interview de Pierre Laurent au journal Libération mercredi dans laquelle il reproche à Jean-Luc Mélenchon ses «invectives». «Une faute politique», tranchera plus tard Éric Coquerel, un proche de Mélenchon.
>Vendredi 23. La réponse de l'eurodéputé ne tarde pas. Jeudi matin, lors des «Remue-Méninges» du PG, il lance: «Depuis mon départ du PS, les dirigeants socialistes n'ont pas cessé un seul mois d'avoir recours à l'invective contre moi (...) Vous comprendrez que, dans ce contexte, j'ai si mal vécu que Pierre Laurent réponde de manière quasi instantanée, dans un garde-à-vous si impeccable, aux injonctions d'Harlem Désir». En effet, après les charges de Mélenchon contre Valls notamment, le PS avait demandé au PC de se dissocier de ces outrances. Le soir, à la tribune, l'ancien socialiste rajoute qu'on «ne gagne rien au rôle de tireur dans le dos»...
>Samedi 24. «Inutilement blessant», réagit Pierre Laurent à son arrivée samedi en fin de matinée au Estivales. «Le garde-à-vous ne fait pas partie de ma culture politique. les communistes ne sont au garde-à-vous devant personne». Le chef des communistes est alors encore persuadé de «croiser» Jean-Luc Mélenchon dans la journée. «J'ai cru comprendre qu'il était un peu déçu, mais on va s'expliquer», dit il. «Je suis dans l'état d'esprit de faire avancer le Front de gauche. La remarque sur le ton qui doit être le nôtre a vocation à nous rendre plus efficaces et plus performants», argumente le patron des communistes.
Mais samedi, Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de Gauche, ne fera une apparition aux Estivales du FG que pour une table ronde sur l'OTAN. Le reste de l'après-midi, il reste cloîtré loin de la presse et du sénateur Laurent.