La fin des coups de soleil ?

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La fin des coups de soleil ?
              
Publié le 09/08/2013

                                                                               
Les recherches d'une équipe américaine pourraient aboutir sur l'invention de nouvelles crèmes solaires, plus efficaces.

Des chercheurs américains sont parvenus à stopper l'action de la molécule qui favorise les lésions cutanées et la douleur liées aux coups de soleil.

Après s'être longtemps fait désirer cette année, le soleil a finalement fait une entrée fracassante en juillet. Une aubaine pour les vacanciers et les professionnels du tourisme, mais un cauchemar pour la peau. Les coups de soleil ont fait leur retour, et les douleurs de brûlure avec. Mais cette désagréable sensation pourrait n'être bientôt qu'un mauvais souvenir. Des recherches menées aux États-Unis par les universités Duke, Rockefeller et UCSF montrent que l'inhibition d'une molécule, la TRPV4, permettait de réduire la douleur, la démangeaison et les dégâts cutanés associés à une excès d'UVB.

Les rayons ultraviolets B (UVB) sont bénéfiques à faibles doses, car ils interviennent notamment dans la synthèse de vitamine D. Mais à hautes doses, ils favorisent à court terme les brûlures, et à long terme le vieillissement de la peau et les cancers cutanés. Les recherches de l'équipe américaine, publiées dans les Actes de l'académie des sciences américaine (PNAS), ont montré qu'il était possible d'éviter l'inflammation de la peau par les UVB.

«Nous avons découvert une nouvelle explication de la douleur liée aux coups de soleil», explique Wolfgang Liedtke, responsable de l'étude et professeur de neurologie et de neurobiologie à l'Ecole de médecine de l'université Duke.

Deux groupes de souris ont été exposés à des UVB au niveau de leurs pattes postérieures: un groupe de souris normales et un groupe de souris génétiquement modifiées, qui ne produisent pas de TRPV4. Alors que les rongeurs non modifiés présentaient une hypersensibilité de la zone ainsi que des cloques, les effets des UVB sur ceux qui étaient dépourvus de TRPV4 étaient bien moins importants.

Une nouvelle génération de crèmes solaires

Afin d'approfondir les recherches, l'équipe a reproduit l'expérience sur des cellules de culture d'épiderme de souris, puis sur des cellules humaines. Il ont découvert que l'exposition à des rayons UVB active la TRPV4, qui permet l'afflux d'ions calcium dans les cellules. Ces ions déclenchent la diffusion d'endothéline, une molécule qui provoque l'inflammation, la douleur et la démangeaison. Elle favorise aussi la production de TRPV4.

Forts de cette découverte, les chercheurs ont utilisé un inhibiteur de TRPV4 en application cutanée sur des souris normales. Les résultats sont probants: l'étude des cellules a permis de déterminer que l'inhibiteur avait empêché le passage des ions calcium dans les cellules, bloquant ainsi le mécanisme entraînant le coup de soleil.

«On pourrait imaginer mélanger l'inhibiteur de TRPV4 à de la crème solaire pour renforcer leur protection contre les UVB, explique le Pr Liedtke. Mais il faut être prudent, car il reste à savoir quels effets cela aura sur les autres mécanismes de la peau».
 
En effet, la douleur liée au coup de soleil est un signal qu'envoie notre corps en réponse à une agression dangereuse. Empêcher la douleur ne suffit donc pas à éliminer les risques, il faut encore déterminer l'efficacité de la protection contre les effets à long terme des UVB (cancers de la peau et vieillissement accéléré).

En attendant l'arrivée d'un produit miracle, il reste indispensable de se protéger du soleil sur les plages: crème solaire, chapeaux, T-shrits et parasols restent des incontournables de l'été.