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Obama promet «plus de transparence» sur les écoutes
Mis à jour le 09/08/2013 à 23:45 - Publié le 09/08/2013 à 23:43
Barack Obama pendant sa conférence de presse à la maison blanche, vendredi soir.
Devant les journalistes, le président a cherché vendredi soir à rassurer les Américains sur les futures procédures de la NSA.
Visage fermé, les traits tirés, Barack Obama est entré en conférence de presse comme un gladiateur fatigué pénètre dans l'arène: prêt à en découdre, sur une foule de sujets hautement sensibles, mais clairement usé par l'exercice du pouvoir, après un été mouvementé.
Cravate bleu pétrole et costume sombre, le pin's à la bannière étoilée fixé au revers, le président américain avait consenti à cet exercice sans filet, affronter le feu croisé de questions de la presse nationale. À l'arrivée, cinquante-trois minutes de questions-réponses dans un échange parfois aigre-doux ont dévoilé les priorités du locataire de la Maison-Blanche, empêtré jusqu'ici dans une litanie de scandales (NSA, Edward Snowden, enquête sur l'attentat de Benghazi) et de mauvaises nouvelles (impasse sur la Syrie, brouille avec la Russie de Vladimir Poutine).
Plus calme et relâché que lors de sa dernière intervention devant les médias en avril, Obama a martelé son intention de rendre «plus transparentes» les procédures de la NSA (National Security Agency) en termes de surveillance électronique tous azimuts. Désireux de rassurer ses compatriotes sur cette intrusion potentielle dans leur vie privée, il a précisé que Washington n'avait «aucune intention d'espionner les citoyens ordinaires», tout en défendant l'utilité des deux programmes d'écoutes ainsi placés sur le gril, ceux-ci ayant «donné d'excellents résultats» dans la lutte contre le terrorisme.
«Les ponts ne sont pas rompus»
Un processus d'évaluation de ces programmes serait désormais en cours, Barack Obama reconnaissant ouvertement que le fugitif Edward Snowden, ex-analyste de la NSA passé avec armes et bagages en Russie, s'il n'était «pas un patriote», avait sans doute «hâté par ses révélations l'émergence d'un grand débat national» sur le modus operandi des agences de renseignements américaines. Snowden «n'aurait pas dû s'y prendre ainsi», déplore Obama, précisant que le jeune homme pourrait «plaider sa cause devant les tribunaux, car nous sommes respectueux des libertés civiles, beaucoup plus en tout cas que nos principaux détracteurs». La pique était bien sûr adressée à l'intention de son homologue russe Vladimir Poutine, avec qui, a-t-il bien insisté, «les ponts ne sont pas rompus», rappelant que les relations avec la Russie avaient «toujours été difficiles avec la fin de la guerre froide».
«Je sais que vous, les journalistes, attachez beaucoup d'importance au body language(gestuelle corporelle) parce que (Poutine) a parfois cet air avachi et ressemble au cancre qui s'ennuie au fond de la salle de classe», relève-t-il, déclenchant des éclats de rire timides dans l'assistance.
Pressé de questions sur l'enquête relative à l'attentat contre le consulat américain de Benghazi (Libye), l'emploi, la couverture santé universelle et l'immigration, Barack Obama a encore croisé le fer avec courtoisie, avant de prendre congé. Le président, éreinté par un été infernal, peut souffler durant huit petits jours en famille, sur l'île de Martha's Vineyard, à Cape Cod (nord-est).