WEB - GOOGLE - ACTUALITE > International Barack Obama promet une nouvelle fois de fermer Guantanamo
Publié le 30/04/2013 à 19:43 Le président américain lors de la conférence de presse, lundi.
À l'heure où la grève de la faim prend une ampleur inquiétante dans la prison située sur l'île de Cuba, le président américain a promis de redoubler d'effort pour la fermer.Fermer Guantanamo. C'était l'une des promesses de campagne de Barack Obama lors de la présidentielle de 2008. Lors d'une conférence de presse organisée mardi, le président américain l'a de nouveau martelé : il faut en finir avec cette prison, où sont encore détenues 166 personnes, dont 55 ont été déclarés «libérables» par les autorités.
«Je continue à croire que nous devons fermer Guantanamo. C'est important pour nous de comprendre que Guantanamo n'est pas nécessaire pour la sécurité de l'Amérique. Cela coûte cher. C'est inefficace», a-t-il déclaré. Située sur une base américaine à Cuba, la prison accueille depuis 2002 les «ennemis combattants» de l'Amérique, dans la guerre lancée par George W. Bush contre le terrorisme après les attentats du 11 septembre 2001. Aujourd'hui, elle entâche l'image des États-Unis, «entrave la coopération antiterroriste avec nos alliés» et constitue un «outil de recrutement pour les extrémistes», estime le président.
«Je vais à nouveau discuter avec le Congrès et plaider que ce n'est pas quelque chose qui est dans le meilleur intérêt du peuple américain», a-t-il affirmé, dénonçant la «démagogie» de nombreux élus qui refusent le transfèrement des détenus sur le territoire américain au nom de la sécurité. «L'idée de maintenir pour toujours un groupe de personnes qui n'ont pas été jugées, c'est contraire à ce que nous sommes, c'est contraire à nos intérêts et cela doit cesser», a ajouté Barack Obama.
Des renforts médicaux envoyés à la prisonIl est peu fréquent que le président américain revienne sur cet épineux dossier. Mais la situation l'y oblige: un mouvement de grève de la faim se propage à Guantanamo, depuis douze semaines environ. Cent détenus refusent désormais de s'alimenter (plus de 60% des effectifs) pour dénoncer leur détention, sans inculpation ni procès.
L'ampleur de la grève inquiète les autorités, qui ont annoncé lundi l'arrivée d'une quarantaine de personnels médicaux de la US Navy, parmi lesquels des infirmières et des spécialistes, en renfort. Et ce alors que 21 prisonniers sont désormais alimentés par des tubes reliés directement à l'estomac par la cloison nasale. «A moins que le président Obama n'agisse vite, je pense qu'il est très probable qu'un ou plusieurs détenus succombe», a déclaré le colonel Morris Davis, ancien procureur militaire de Guantanamo. Le lieutenant-colonel Samuel House, porte-parole de la prison, a toutefois précisé «qu'aucun détenu n'était près de mourir», rejettant les rumeurs selon lesquelles certains grévistes seraient proches de la mort.
«Ce n'est pas une surprise pour moi si nous avons des problèmes à Guantanamo, a admis le président américain. Je ne veux pas que ces personnes meurent. Le Pentagone essaie de gérer la situation du mieux qu'il peut mais je pense que nous devrions tous réfléchir à pourquoi nous faisons cela.» Seuls neuf des 779 prisonniers passés par Guantanamo ont été condamnés ou traduits en justice.