WEB - GOOGLE - ACTUALITE > Monde
Un Français parmi les victimes de l'accident ferroviaire en Espagne
26 juillet 2013 à 12:45 (Mis à jour: 14:44) Le train accidenté à Angrois près de Saint-Jacques de Compostelle, le 26 juillet 2013
Le conducteur du train a été placé en garde à vue, après la catastrophe de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui a fait 78 morts.
Un Français figure parmi les victimes de la catastrophe ferroviaire de Saint-Jacques de Compostelle, qui a fait 78 morts, mardi. C'est ce qu'annonce le maire de la ville, sans être en mesure d'apporter des précisions sur l'identité de la victime. Parallèlement, le conducteur du train a été placé en garde à vue
«pour imprudence», soupçonné d’avoir roulé beaucoup trop vite dans un virage dangereux.
Le conducteur, un homme expérimenté de 52 ans, dont la photo, l’air hébété, le visage ensanglanté après l’accident, faisait le tour des médias, ne semble pas avoir réussi à freiner à temps le convoi, lancé à 190 kilomètres heure sur un tronçon limité à 80, selon ses déclarations publiées par le quotidien
El Pais.Le train
«a freiné trop tard», titrait le journal, l’enquête semblant s’orienter vers une lacune du système de freinage combinée à une vitesse excessive. Le train
«roulait à grande vitesse sur un tronçon sans sécurité pour la grande vitesse», résumait
El Mundo.La police de Galice a annoncé vendredi que le conducteur, légèrement blessé et hospitalisé, avait été interpellé la veille au soir et placé en garde à vue pour
«imprudence». «On lui reproche des délits liés à l’accident», a expliqué le chef de la police régionale, Jaime Iglesias. La police a ajouté qu’elle avait en sa possession les boîtes noires du train, qui doivent ensuite être remises à la justice.
L’accident s’est produit mercredi à 20h42 alors que le train venant de Madrid abordait un virage très serré, appelé A Grandeira, à environ quatre kilomètres de la gare de Saint-Jacques de Compostelle. Le convoi, un train hybride, entre modèle conventionnel et à grande vitesse, circulait sur une ligne à grande vitesse, mais sur un tronçon, en courbe et dans une zone urbaine, où la vitesse est réduite. A cet endroit, la voie n’est pas équipée d’un système de contrôle automatique de la vitesse.
Polémique autour du Facebook du conducteur
«Les systèmes d’alerte de la voie ferrée ont sauté en repérant que Francisco José Garzon Amo, le chauffeur du train Alvia, circulait à 190 kilomètres heure alors qu’il n’aurait pas dû dépasser les 80», écrivait
El Pais, qui avait jeudi révélé des extraits d’une conversation par radio entre le conducteur et la gare, juste avant et après l’accident.
Une brève vidéo diffusée jeudi par un média internet a montré un train fou, surgissant à grande vitesse sur la voie à l’entrée de la courbe, puis sortant des rails et se couchant sur le côté.
«L’alarme, comme l’a reconnu le conducteur lui-même, s’est allumée sur le tableau de bord et il a essayé de freiner, sans pouvoir empêcher la tragédie», ajoute le journal.
«Je devais aller à 80 et je vais à 190», a lancé le chauffeur, selon l’enregistrement de cette liaison radio publiait par
El Pais, au moment où il tentait désespérément d’arrêter le convoi.
«J’ai déraillé, qu’est-ce que je peux faire», a-t-il déclaré, juste après le drame. Plusieurs médias ont publié des captures d’écran de la page Facebook du conducteur, prises avant que celle-ci ne soit désactivée jeudi matin.
Y apparaissait par exemple une photo prise en mars 2012 par Francisco José Garzon, où l’on voyait un compteur affichant 200 kilomètres heure et des commentaires où il se vantait de conduire à cette vitesse.
Toujours 81 personnes hospitalisées
La police a annoncé vendredi avoir compté 78 corps, alors que le bilan officiel était jusqu’à présent de 80 morts. 72 d’entre eux ont été identifiés mais le travail des experts pour identifier les six derniers, les plus abîmés, pourrait prendre du temps. Trois étrangers figurent jusqu’à présent parmi les tués, un Algérien, un Mexicain et un Américain.
Sur les 178 blessés, 81 étaient toujours hospitalisées vendredi, dont 31 dans un état grave. A Saint-Jacques de Compostelle, une ville de pélerinage mondialement célèbre, les familles des victimes, épuisées, attendaient toujours que les médecins légistes achèvent leur travail.
«Les familles sont épuisées, dans la douleur et l’angoisse», a confié le maire, Angel Curras, vendredi matin devant le centre d’assistance aux familles. «
Il est certain que ce travail est compliqué, il y a des traumatismes multiples et des fractures», a-t-il ajouté. La police en revanche a souligné qu’aucun corps n’avait été brûlé.
Sur le site de la catastrophe, le trafic a été rétabli sur l’une des voies pendant que les engins de déblaiement continuaient leur travail. Le train se dirigeait vers El Ferrol, sur la côte atlantique, empruntant la voie à grande vitesse galicienne, mise en service en décembre 2011, reliant la ville d’Ourense à Saint-Jacques, puis à La Corogne. De nombreux témoins ont raconté avoir entendu le bruit sourd d’une explosion, extrêmement violente, parlant «
d’un coup de tonnerre» ou d’un
«tremblement de terre».Plusieurs wagons sont sortis de la voie, s’empilant les uns sur les autres. L’un d’eux a été projeté en l’air jusque sur un terre-plein au-dessus de la voie, tandis que de la fumée et des flammes se dégageaient du convoi.