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Tragédie ferroviaire en Espagne : les témoins décrivent un «enfer»
Publié le 25/07/2013 à 06:47
Corps coincés sous les wagons, portables résonnant dans les poches des cadavres et restes de tôle éparpillés : rescapés et témoins décrivent des scènes terrifiantes après le déraillement du train Madrid-Ferrol, mercredi, en Espagne.«Dantesque»: c'est l'un des adjectifs les plus repris par les témoins de l'accident du train Madrid-Ferrol qui a déraillé mercredi soir à quelques kilomètres de son arrivée en gare de Saint-Jacques de Compostelle. Le bilan, provisoire, est d'au moins 78 morts et 143 blessés et les autorités n'excluent pas d'alourdir ces chiffres au fur et à mesure des opérations de déblaiements.
Les voisins, les premiers arrivés sur place, témoignent d'un bruit considérable, similaire à celui d'une explosion. «Je ne voyais que des cadavres, une file de corps au milieu des voies», a ainsi raconté Purificación Vazquez à la chaîne de télévision La Sexta. «Et au milieu, des wagons renversés, le train détruit». Le convoi s'est séparé en deux et la force de l'impact a été si considérable que l'un des wagons a été projeté 15 mètres au-delà des voies.
«Le train est sorti dans un virage et tous les wagons se sont renversés, raconte Aníbal Malvar, un journaliste du quotidien
Público qui se trouvait par hasard dans ce train. Beaucoup de personnes se sont retrouvées coincées et les blessés se trouvent dans les fossés», a-t-il expliqué quelques minutes après l'accident qui s'est produit à 20h41.
Un policier, interrogé par le journal
El País, parle d'un «enfer». Il décrit des restes de tôle et de sang de toutes parts. «Des corps prisonniers dans et sous les wagons, certains mutilés. Des téléphones portables qui sonnent dans les poches des cadavres», a-t-il décrit en pleurant.
La piste criminelle écartée
La population s'est immédiatement mobilisée en faveur des victimes. Un appel au don de sang a été lancé. Les pompiers de la région ont renoncé à la grève qui était prévue et de nombreux personnels soignants ont annulé leurs vacances pour rejoindre les hôpitaux de la région.
Les causes de la tragédie sont encore à établir précisément, mais plusieurs témoignages mentionnent la possibilité d'une vitesse excessive. L'accident s'est produit sur une ligne à grande vitesse, et le train accidenté, un alvia, est capable d'atteindre 250 km/h. Le déraillement a eu lieu dans un virage limité à 80 km/h et des sources de l'enquête mentionnent une vitesse de 180 km/h.
Les spécialistes, toutefois, restent prudents et rappellent qu'une vitesse excessive suffit rarement à faire dérailler un train, encore moins sur ce type de voie. Ils expliquent qu'il faut souvent un autre élément, un problème sur le train ou sur la voie. La vitesse toutefois a pu aggraver de manière dramatique les conséquences de l'accident.
Un porte-parole de la compagnie ferroviaire, Renfe, a jugé «très aventureux» d'attribuer l'accident à un excès de vitesse et a indiqué que deux enquêtes avaient été ouvertes pour déterminer le scénario du drame.
Les autorités, en tout cas, écartent la piste criminelle. Le 25 juillet est une date symbolique, jour de la Saint Jacques, patron de la ville de Santiago mais aussi de l'Espagne. Le pays connaît de très près le terrorisme, tant d'origine islamiste que celui de l'ETA. Mais selon la police, aucun élément matériel ne permet d'accréditer la thèse d'un attentat.