Génocide arménien : la France promet une promulgation rapide de la loi
LEMONDE.FR avec AFP, Reuters | 24.01.12 | 18h48 • Mis à jour le 24.01.12 | 19h40
Au lendemain de sa ratification par le Parlement, l'Elysée a promis, mardi 24 janvier, une promulgation "dans les 15 jours" de la loi punissant la négation des génocides, dont celui des Arméniens. Nicolas Sarkozy a envoyé une lettre au premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, lui assurant que ce texte, extrêmement mal perçu en Turquie, "ne vise nullement un peuple ou un Etat particulier". "Je forme le vœu que la Turquie voudra bien prendre la mesure des intérêts communs qui unissent nos deux pays et nos deux peuples", a ajouté le chef de l'Etat.
M. Erdogan, qui a promis des sanctions définitives en cas de promulgation, a qualifié cette loi de "raciste" et a promis d'imposer à la France des représailles "étape par étape" lors d'un discours, mardi, devant les députés turcs.
>> Lire l'article : "L'Etat turc reste arc-bouté sur la négation du génocide arménien"
Ankara a notamment menacé de réduire sa présence diplomatique en France. "Quand je parle de rupture totale des relations diplomatiques, cela comprend mon départ définitif, a déclaré à la presse l'ambassadeur de Turquie en France, Tahsin Burcuoglu, après le vote du Sénat français. On peut aussi s'attendre à ce que les relations diplomatiques se passent désormais au niveau des chargés d'affaires et non plus au niveau des ambassadeurs." Alain Juppé, a joué l'apaisement, appelant "nos amis turcs au sang-froid". Il a aussi rappelé qu'au titre de ministre des affaires étrangères, il jugeait cette loi "inopportune", se refusant à tout autre commentaire.
RESTE LE RECOURS AU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Autre acteur inquiet des possibles répercussions de cette brouille diplomatique, le Medef, qui va réunir prochainement les entreprises actives sur le marché turc pour faire le point. Les échanges commerciaux entre la France et la Turquie ont été de 11,7 milliards d'euros en 2010. La Turquie a été le troisième débouché de la France hors Union européenne et Suisse, alors que la France est l'un des principaux investisseurs en Turquie. S'il est "regrettable de remettre toujours de l'huile sur le feu (...) nous ne pensons pas que cela nuira très longtemps aux relations commerciales franco-turques", a nuancé Philippe de Brauer, représentant de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME).
st pas une question économique en ce qui nou
"Ce n'est pas une question économique en ce qui nous concerne, mais parce qu'on touche à la liberté constitutionnelle d'expression, qu'on veut sceller l'histoire, la soviétiser", a affirmé le député-maire UMP de Maisons-Laffitte, Jacques Myard.AFP/JEAN AYISSI
Les députés UMP Jacques Myard, Eric Straumann et Jean-Philippe Maurer, opposés à la loi, ont annoncé leur intention de saisir le Conseil constitutionnel pour qu'il examine ce texte. Les sages peuvent censurer une loi qu'ils jugent contraire à la Constitution s'il est saisi par 60 députés, 60 sénateurs, le chef de l'Etat, le président de l'Assemblée nationale ou celui du Sénat. "Ce n'est pas une question économique en ce qui nous concerne, mais parce qu'on touche à la liberté constitutionnelle d'expression, qu'on veut sceller l'histoire, la soviétiser", a affirmé M. Myard
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
C'est une révolte? Non Sire c'est une révolution!
Diable! Messieurs Jacques Myard, Eric Straumann et Jean-Philippe Maurer n'y vont pas de main morte avec les décisions de leur grand Chef.
Je pense à quelques arrières pensées électoralistes pour les prochaines législatives.
Gageons que ces députés ont, peut être, mesuré la nocivité d'une telle loi. Cela est à porter à leur crédit.
Amicalement
Pierre