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Espagne : le Premier ministre Rajoy affirme qu'il ne démissionnera pas
Publié le 15.07.2013, 16h15 | Mise à jour : 19h18Le premier ministre conservateur espagnol, Mariano Rajoy (à gauche), est fragilisé par un scandale qui implique l'ancien trésorier de son parti, Luis Barcenas (à droite).
Pas question de se démettre. Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy, dont le nom est apparu dans un scandale de corruption présumée, a affirmé ce lundi qu'il ne démissionnerait pas, malgré les appels en ce sens de l'opposition. Le leader du Parti populaire (PP) a dénoncé un «chantage» contre l'Etat de droit.«J'accomplirai le mandat que m'ont donné les Espagnols», a déclaré Mariano Rajoy devant la presse, assurant que «l'Etat de droit ne se soumet pas au chantage» et que la justice poursuivrait son travail «sans aucune pression». Le chef du gouvernement conservateur faisait ces déclarations au moment où Luis Barcenas, l'ancien trésorier de son parti, était entendu par un juge d'instruction sur de nouvelles révélations dans une affaire de comptabilité occulte présumée au sein du parti gouvernemental
(lire ci-dessous).
A la suite de ces révélations, l'opposition socialiste avait réclamé dimanche la démission de Mariano Rajoy, chef du gouvernement depuis la fin 2011 mais président du PP depuis 2004. Le 9 juillet, le journal de centre droit El Mundo publiait des documents manuscrits prouvant, selon lui, que Mariano Rajoy avait perçu des salaires illégaux en 1997, 1998 et 1999, alors qu'il était ministre du gouvernement de José Maria Aznar.
VIDEO. Espagne : Rajoy affirme qu'il ne démissionnera pashttp://fr.news.yahoo.com/video/espagne-rajoy-affirme-quil-ne-163041539.html
Des salaires occultes de 25 200 € par anPuis dimanche, le même journal a publié le contenu de plusieurs échanges de SMS attribués à Mariano Rajoy et à Luis Barcenas, montrant, d'après le quotidien, que le chef du gouvernement a demandé à l'ex-trésorier qu'«il nie l'existence de la comptabilité occulte et les compléments de salaires». «Mariano Rajoy a maintenu un contact direct et permanent» avec Luis Barcenas au moins jusqu'en mars 2013, lorsque le scandale sur un possible financement illégal du parti avait déjà éclaté, poursuivait le journal.
«Luis, je comprends, sois fort. Je t'appelle demain. Je t'embrasse», dit l'un des messages attribués à Mariano Rajoy et daté du 18 janvier, le jour où El Mundo a fait éclater le scandale en révélant que des dirigeants du PP avaient reçu pendant vingt ans des salaires non déclarés.
Le nom de Mariano Rajoy était apparu pour la première fois le 31 janvier dans El Pais, l'autre grand quotidien espagnol, de centre gauche, qui publiait alors des copies de notes manuscrites supposées provenir de documents comptables établis par Luis Barcenas, intendant du Parti populaire de 1990 à 2008, puis son trésorier jusqu'en 2009. Mariano Rajoy était alors présenté comme ayant perçu, sur une autre période que celle évoquée par El Mundo, comprise entre 1997 et 2008, «des paiements pour un montant total de 25 200 € par an». Ce lundi, l'ancien trésorier a évoqué des versements en mars 2010
(lire ci-dessous).
Des révélations fracassantes
Ce lundi, l'homme par qui le scandale arrive, l'ex-trésorier du PP Luis Barcenas, aurait fait une longue déposition pendant cinq heures, dans le bureau du juge d'instruction Pablo Ruz.
Selon le site internet du quotidien El Mundo, Luis Barcenas aurait révélé qu'il a payé en mars 2010 25 000 € à Mariano Rajoy et versé 25 000 € à la secrétaire générale du PP, Maria Dolores de Cospedal.
Selon des sources proches de l'accusation, l'ex-trésorier aurait accompli lui-même ces livraisons un peu particulières. Il aurait remis l'argent à Rajoy et Cospedal en billets de 500 € emballés dans des enveloppes marrons.
L'ancien grand argentier du Parti populaire, qui a reconnu avoir tenu une comptabilité occulte, a fourni au juge une clé USB et des documents sur les comptes de la formation conservatrice.