Le Ministre des AE, Mourad Medelci, l'a affirmé hier : "Nous recevons quotidiennement les directives de Bouteflika"

Actualité

Mardi, 11 Juin 2013 09:50

Le Ministre des Affaires Étrangères, Mourad Medelci, l’a affirmé hier : “Nous recevons quotidiennement les directives de Bouteflika”

Par : Azzeddine Bensouiah


Après les déclarations du Premier ministre sur la santé du président de la République, la sortie hier du chef de la diplomatie n’a pas éclairé davantage l’opinion publique.

Le président Bouteflika va bien et continue à diriger le pays et à prendre les décisions. C’est, en substance, le message qu’a voulu distiller le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, affirmant à la Radio algérienne : “C’est le ministre des Affaires étrangères qui vous le dit : au quotidien, nous recevons ses encouragements, ses directives et ses décisions.”

Au lendemain, donc, de la sortie du Premier ministre, au sujet de l’état de santé du président Bouteflika, où la gêne était plus que lisible, et au moment où des voix s’élèvent pour réclamer l’application de l’article 88 de la Constitution, c’est le chef de la diplomatie qui vient affirmer, indirectement, que le chef de l’État était en possession de tous ses moyens et qu’il n’y avait pas de vacance de pouvoir. Reste que cela ne suffira pas à convaincre, tant que les Algériens n’auront pas droit à des images du Chef de l’Etat. Surtout que d’autres sources n’hésitent pas à avancer des “informations” différentes sur son état de santé. Hier encore, l’hebdomadaire conservateur français Valeurs actuelles écrivait que “le président algérien Abdelaziz Bouteflika n’est plus en état de gouverner”, que son état de santé “s’est très sérieusement dégradé” et que “de nombreuses manifestations prévues jusqu’à l’automne viennent d’être suspendues”. Autre annonce faite par Mourad Medelci : les diplomates algériens retenus en otages au nord du Mali vont bien. “Les informations dont le ministère des Affaires étrangères dispose sont rassurantes. Je ne peux pas vous en dire plus pour l’instant. Nous n’avons pas aujourd’hui d’inquiétude quant au fait qu’ils soient vivants et nous espérons qu’ils retrouveront bientôt leur famille.” Le chef de la diplomatie est longuement revenu sur la crise syrienne et la nouvelle proposition algérienne au sein de la Ligue arabe, en ce qui concerne le dialogue intersyrien. Estimant que les Syriens ont grandement souffert de trois années de violence et que cette dernière ne pourrait conduire qu’à d’autres violences, Mourad Medelci a affirmé que la solution militaire a montré ses limites en Syrie.

Pour ce qui est du Mali, le ministre algérien a estimé que “les choses aujourd’hui se sont un peu stabilisées. La solution militaire est passée du projet à l’acte. Cet acte a créé un nouveau contexte, en libérant des territoires du Nord, qui étaient entre les mains des terroristes. Mais le problème reste posé. Il faut que les Maliens travaillent ensemble. Il ne faut pas que le Nord se sente marginalisé et il ne faut pas que le Sud sente que le Nord est étranger (…). La ligne rouge pour le Mali, c’est l’unité nationale et l’intégrité territoriale. Il ne faut pas que l’élection présidentielle se déroule sans qu’une partie du pays y prenne part. à Kidal, on conteste toujours la présence de l’armée malienne. Des négociations sont en cours pour qu’un compromis puisse permettre que des élections se tiennent, y compris à Kidal, afin qu’il n’y ait pas d’exception appelée Kidal ou Gao. Je suis persuadé qu’ils vont parvenir à un compromis pour l’organisation de l’élection présidentielle”. Concernant la Libye, Mourad Medelci a insisté sur le fait que ce pays doit construire de nouvelles institutions, “ces institutions doivent se faire par les Libyens, sans intervention étrangère et en préservant l’unité du pays”. Le chef de la diplomatie algérienne martèlera : “Quelles que soient les critiques, l’Algérie ne changera pas de position concernant la question de l’ingérence étrangère.”

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