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 Brétigny-sur-Orge : "un spectacle effroyable"

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Jamel
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Jamel


Messages : 14896
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Brétigny-sur-Orge : "un spectacle effroyable" Empty
MessageSujet: Brétigny-sur-Orge : "un spectacle effroyable"   Brétigny-sur-Orge : "un spectacle effroyable" Icon_minitimeSam 13 Juil - 7:09

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Brétigny-sur-Orge : "un spectacle effroyable"

Le 13.07.2013 à 05h44 • Mis à jour le 13.07.2013 à 05h48

Brétigny-sur-Orge : "un spectacle effroyable" 3447223_3_f104_dans-la-gare-de-bretigny-sur-orge-le-12_f60f18686d8011bcd49af0b4500f3480
Dans la gare de Brétigny-sur-Orge, le 12 juillet.

Il y a d'abord l'odeur entêtante, des heures après le drame. Réminiscences des frottements du métal fou sur les rails, des wagons torturés s'enchevêtrant. Relents aussi de la tôle qu'on découpe depuis des heures à la recherche des victimes. Dans le sous-sol de la gare de Brétigny-sur-Orge (Essonne), l'âcreté prend à la gorge. Dans ce goulet désormais silencieux qui mène aux voies, des sauveteurs à bout de fatigue déambulent comme des zombies, l'uniforme sali, le casque de chantier un peu de guingois, la lampe frontale éteinte comme en signe de deuil. Se mêlent déjà à eux les enquêteurs pour les premières constatations.


Puis, sur le quai, à la lumière d'éclairages surpuissants, c'est l'amas inepte, lugubre des wagons, dont un "première classe" pas plus reluisant que les autres. Une voiture est couchée sur le flanc, éventrée en son milieu, après avoir traversé le quai et emporté dans sa course le toit et les poteaux de béton brut. Une autre est cassée en deux, partie sur la voie, partie sur le quai. Une troisième est restée debout sur ses boggies, sage sur ses rails, comme toute bête d'être indemne. Cent-cinquante mètres plus loin se trouve la motrice et trois voitures, elles aussi intactes. C'est ce qui reste du bel ordonnancement du train Teoz Intercités Paris-Limoges n°3657.

Tout dit l'extrême violence du choc, à 137 km/h. Cet enchevêtrement de métal mortel, bien sûr. Mais aussi les rails arrachés comme brindilles, tordus et dressés dans les airs. Mais aussi le ballast projeté à plusieurs dizaines de mètres, contre les immeubles du voisinage, comme une pluie volcanique de pierres grosses comme le poing.

Dans le milieu de la nuit, le bilan officiel était de six morts (pas d'enfant) et trente blessés, dont huit dans un état grave. Les secours poursuivaient leurs recherches dans les entrailles de la voiture la plus endommagée. Des moyens lourds, camions ou engins de levage, étaient à l'œuvre pour triturer cette carcasse.

Le train transportait 385 voyageurs pour un voyage ordinaire, sur un air d'escapade à la Tati, puisque de départ en vacances. Il n'était cependant pas bondé.

"LA SOLIDARITÉ A ÉTÉ IMMÉDIATE"

A l'extérieur de la gare, son sac à ses pieds, du sang sur la manche droite de sa veste claire, la voix calme mais le regard un peu hagard, Virginie raconte comment le Paris-Limoges avait quitté normalement la gare d'Austerlitz à 16 h 53. Il arrivait vers Brétigny-sur-Orge, presque à pleine vitesse. Le service mini-bar commençait à arpenter le train. Virginie était en train de commander un sandwich.

Il était 17 h 14, diront les rapports officiels. La voiture s'est mise à tanguer brutalement puis à se coucher et à se tordre, pointant de partout sa ferraille acérée. La voisine de derrière a été projetée sur Virginie. C'est son sang qui est sur la manche.

Virginie a aidé la blessée. Elle le dit sans forfanterie. "Entre tous, la solidarité a été immédiate, formidable", assure-t-elle. D'autres évoquent des scènes de panique, de chaos, un slalom entre le métal et les blessés ou parfois les corps sans vie pour quitter cet enfer. Accourus, des agents de la SNCF brisent les vitres pour permettre aux voyageurs de s'échapper.

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Des passagers du train Paris-Limoges dans la gare de Brétigny-sur-Orge, le 12 juillet.

En réunion à l'hôtel de ville, le maire de Brétigny, Bernard Decaux, et une partie de ses adjoints sont prévenus par un texto mais aussi par le fracas assourdi qui arrive jusqu'à leurs fenêtres. Ils arrivent sur les quais cinq minutes plus tard, découvrent les blessés. "C'était un spectacle effroyable", explique le maire. "Il y avait partout des gens ensanglantés", raconte Michel Parrot, maire adjoint et ancien cheminot.

UNE COLLISION ÉVITÉE

Les secours locaux arrivés les premiers sur place sont vite débordés par l'ampleur du drame. Le plan rouge est déclenché. Près de 300 pompiers, vingt équipes médicales du service mobile d'urgence et de réanimation sont installés sur le parvis de la gare. La sage bâtisse construite au début du XXe siècle est convertie en hôpital de campagne. Des équipes psychologiques prennent en charge des rescapés sous le choc. Une piste d'hélicoptère est aménagée pour les cas les plus graves. Les ambulances de la Sécurité civile ou de la Croix Rouge commencent leur noria vers les hôpitaux du voisinage, sirènes hurlantes. Parmi les blessés figurent les passagers du train mais aussi des usagers d'un RER C qui venait de stopper à Brétigny-sur-Orge. Ils quittaient les quais quand ils ont été atteints par les projections de pierre du Paris-Limoges qui déraillait.

Les informations arrivent peu à peu. Régulièrement, Frédéric Cuvillier, ministre des transports, et Guillaume Pepy, président de la SNCF, viennent rendre compte aux journalistes. Le visage contracté, ils n'émettent d'abord que des messages lapidaires, repartent, reviennent un peu plus tard, étoffant les explications, au fil des heures.

Le train semble avoir déraillé au moment de passer un aiguillage, deux cents mètres en amont de Brétigny. Sous la violence des torsions, un attelage s'est alors brisé au milieu du train, deux des trois wagons de queue se renversant. Certains voyageurs font état de plusieurs chocs en tous sens, d'une voiture qui s'élève dans les airs puis s'écrase au sol. Le convoi s'est alors disloqué.

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Secours et enquêteurs dans la gare de Brétigny-sur-Orge, le 12 juillet.

"Quand il y a un déraillement, le problème vient soit des roues, soit du rail", explique Guillaume Pepy, sans plus s'aventurer. L'aiguillage avait été vérifié le 4 juillet. Un train était passé à 16 h 45 sur la même voie, sans encombre. Le train roulait à 137 km/h, en dessous de sa vitesse limite fixée à 150 km/h. "Le conducteur est très choqué. Il a ressenti des à-coups en entrant dans la gare et a appliqué en l'espace de quelques secondes les mesures réglementaires, soit un signal d'alerte radio et un signal d'alerte lumineux, qui permettent d'arrêter toutes les circulations dans la zone", détaille Alain Krakovitch, directeur général de la sécurité ferroviaire de la SNCF. Un réflexe qui a, semble-t-il, permis d'éviter une collision avec un convoi arrivant en sens inverse.

CIRCULATION INTERROMPUE

Trois enquêtes ont été ouvertes, par le parquet d'Evry, par le Bureau enquête accident (BEA) du ministère des transports et par la SNCF. Elles devraient apporter plus d'éléments sur les causes du drame, plus grave catastrophe ferroviaire depuis l'accident de la gare de Lyon, en 1988, qui avait fait 56 morts.

Vers 20 heures, le président de la République s'est rendu sur les lieux. François Hollande a exprimé "sa solidarité aux familles" et loué "la mobilisation des services de secours". Le premier ministre Jean-Marc Ayrault puis le ministre de l'intérieur Manuel Valls l'ont suivi dans la soirée.

Tout de suite après l'accident, selon des témoins, une trentaine de jeunes venus des environs ont tenté de voler des effets des victimes, sacs, portables ou autres. Ils ont également caillassé les pompiers qui intervenaient. Puis ils ont été évacués hors du périmètre par les CRS. Les échauffourées se sont poursuivies encore quelques temps, avant de s'apaiser.

Steevy Gustave, maire adjoint de Brétigny, explique qu'il a aussi reçu dans la soirée des centaines de messages d'habitants de Brétigny qui proposaient de venir aider les secours. Toute la soirée, la circulation a été neutralisée sur toute la ligne. Gare d'Austerlitz, où la foule des voyageurs ne savait comment faire, un message répétait dans toutes les langues : "A la suite d'un très grave accident..."

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