WEB - GOOGLE - ACTUALITE > Politique Michèle Tabarot, n°2 de l'UMP, menacée par une enquête en Espagne
Mis à jour le 11/06/2013 à 11:52 - Publié le 11/06/2013 à 09:26
Michèle Tabarot.
La députée-maire du Cannet pourrait être visée par une procédure ouverte en 2008 contre son frère, Roch Tabarot, accusé d'avoir organisé une vaste escroquerie immobilière. Les enquêteurs soupçonnent un financement politique illégal.
Selon Mediapart, la secrétaire générale de l'UMP, Michèle Tabarot, pourrait être visée par une enquête ouverte en Espagne à l'encontre de son frère, Claude Roch Tabarot. L'homme a été mis en examen pour une escroquerie immobilière de 72 millions d'euros. Il est accusé d'avoir vendu, via sa société Riviera Coast Invest, des appartements sur plans, à Grenade et Murcie, qui n'ont jamais été construits et sur des terrains qui ne lui appartenaient pas.
Les enquêteurs s'interrogent sur les opérations financières du groupe: des retraits massifs, à hauteur de 13,5 millions d‘euros, et des virements opérés à destination du Maroc, des États-Unis et de la France. Pour quel usage? Selon l'avocat de l'association des victimes de la présumée escroquerie, Me José Luis Escobar, «il y a des preuves qu'une partie de l'argent des victimes espagnoles du groupe Riviera est allée en France et que cet argent a été détourné par un membre de la famille de responsables politiques, dans leur campagne électorale». L'une des victimes françaises, Roberta Garcia, ancien proche de la famille Tabarot, évoque notamment un transfert de trois millions d'euros en liquide vers les Alpes-Maritimes «à l'occasion des élections municipales de 2008».
Un conseiller de Tabarot ex-actionnaire du groupeC'est sur ce volet de l'affaire que Michèle Tabarot pourrait être inquiétée, selon
Mediapart. Les autorités judiciaires pourraient être amenées à enquêter sur son train de vie et le financement de ses activités politiques. Cette députée proche de Jean-François Copé, désignée secrétaire générale de l'UMP en novembre 2012 à l'issue de l'élection à la présidence du parti, est maire du Cannet (Alpes-Maritimes) depuis 1995. Or l'un de ses plus proches conseillers dans le département, Franck Mezzasoma, trésorier adjoint de la fédération UMP, a été, selon
Mediapart, l'un des actionnaires du holding de Roch Tabarot.
Le frère de Roch et de Michèle Tabarot, Philippe, candidat à la mairie de Cannes en 2008, serait également dans le collimateur de la justice, selon le site Internet. Contacté, il dément tout financement illégal de sa campagne municipale, «financée par un prêt personnel, une participation de (ses) colistiers et des dons de personnes physiques dans le cadre des montants autorisés par la loi». De son côté, l'avocat de Michèle Tabarot, Me Philippe Amsellem, donne sa version sur la destination des fonds transférés en France: l'argent aurait servi à payer la participation de la société Riviera au Marché international des professionnels de l'immobilier (Mipim), organisé à Cannes.
Michèle Tabarot, jointe par RMC, se dit «scandalisée que sa famille fasse à nouveau l'objet d'une campagne de dénigrement fallacieuse, indigne et délirante». «J'exerce des responsabilités politiques depuis des années et toutes mes actions ont été réalisées avec une probité reconnue et souvent citée en exemple». L'élue rappelle que les «prétendues révélations de
Mediapart contre son frère ont déjà fait l'objet, pour l'heure, de deux non-lieux prononcés par la justice espagnole qui les a considérées infondées».
Arrêté en 2008, Roch Tabarot avait été rapidement libéré moyennant le versement d'une caution de 60.000 euros.