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Syrie : deux journalistes français disparus au nord d'Alep
Mis à jour le 07/06/2013 à 14:00 - Publié le 07/06/2013 à 08:07 Didier François et Édouard Elias.
VIDÉO - Didier François, grand reporter à Europe 1, et le photographe qui l'accompagnait en Syrie, Édouard Elias, n'ont plus donné de nouvelles depuis jeudi. La France juge «plausible» leur enlèvement et appelle à leur libération.http://fr.news.yahoo.com/video/hollande-exige-la-lib-ration-121800425.html
Deux journalistes français sont portés disparus en Syrie. Europe 1 a annoncé vendredi matin être sans nouvelles depuis 24 heures de Didier François, grand reporter à la rédaction, et du photographe qui l'accompagnait, Édouard Elias. «Europe1 est en contact permanent avec les autorités françaises qui mettent tout en œuvre pour obtenir plus d'information», ajoute la radio dans un communiqué.
Le dernier contact avec les deux hommes remonte à jeudi matin, quand ils ont informé la rédaction par téléphone qu'ils s'apprêtaient à passer la frontière turque pour se rendre à Alep, explique au
Figaro un journaliste d'Europe 1.
Les Échos affirment qu'ils ont été «enlevés jeudi après-midi par quatre hommes armés entre les villes de Marea et Herbl en Syrie». La zone est aux mains des rebelles. Le «fixeur», leur contact sur place, aurait aussi été enlevé. Le chauffeur aurait été extrait de la voiture puis laissé sur le bas-côté, ajoute RTL. Une source dans l'entourage de la présidence française confirme à Reuters la thèse d'un enlèvement à un barrage de contrôle. La France ne disposerait pour l'heure d'aucune information précise sur les ravisseurs. «Il faut faire attention, on ne sait pas qui les a pris, c'est parfois des groupes d'opposition», ajoute cette source. Même son de cloche du côté du Quai d'Orsay. «Il ne faut écarter aucune hypothèse. Celle de l'enlèvement est plausible», indique Philippe Lalliot, porte-parole du ministrère Affaires étrangères. Et d'ajouter: «Nous cherchons à les localiser par tous les moyens à notre disposition».
À 53 ans, Didier François est un habitué des zones sensibles qu'il couvre depuis 25 ans. Il a notamment été blessé par balle en 2006 alors qu'il était correspondant en Israël pour
Libération. «C'est le journaliste français qui connaît le mieux les situations de guerre», raconte un de ses confrères. Il a déjà effectué plusieurs reportages en Syrie, tout comme Édouard Elias, jeune photoreporter de 22 ans, qui s'y était déjà rendu à deux reprises.
C'est François Hollande, en déplacement au Japon, qui a annoncé leur disparition. «Je demande que ces journalistes soient immédiatement libérés», a exigé le président de la République. «Ils doivent être traités comme des journalistes et en aucune façon comme des éléments sur lesquels (on ferait) peser une menace pour agir au détriment d'un État». Les journalistes «ne sont pas les représentants de quelque État que ce soit, ce sont des hommes qui travaillent pour que le monde puisse recevoir des informations», a-t-il fait valoir lors d'une conférence de presse conjointe avec le premier ministre japonais, Shinzo Abe. «La presse doit pouvoir circuler en Syrie pour donner les informations qui sont attendues dans le monde entier» sur ce qui s'y passe, a insisté François Hollande.
En Syrie, les enlèvements sont devenus de plus en plus fréquents. L'organisation Amnesty International notait, dans un rapport publié début mai, que «les abus commis tant par les autorités syriennes que par les groupes armés d'opposition, font de la Syrie un pays très dangereux pour les journalistes qui y travaillent». On est toujours sans nouvelles du journaliste américain, James Foley, enlevé il y a six mois en Syrie. Disparu début avril, l'Italien Domenico Quirico serait, quant à lui, «vivant et en Syrie», a annoncé jeudi le directeur de son journal
La Stampa.