Jamel Administrateur
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| Sujet: Clément Méric, "élève modèle", "tué pour ses idées" Jeu 6 Juin - 16:22 | |
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Le 06.06.2013 à 17h44 • Mis à jour le 06.06.2013 à 18h03 Clément Méric, sur une image diffusée par le compte Facebook d'Action antifasciste le 6 juin. De ce jeune homme, on ne connaît qu'une photo, diffusée par le groupe Action antifasciste dont il était membre : une image en noir et blanc montrant un visage de profil, poupin, les cheveux soigneusement coiffés, la chemise à carreaux impeccablement boutonnée. Au lendemain d'une très violente altercation avec des skinheads, dans le quartier Havre-Caumartin à Paris (9e arrondissement), Clément Méric, 19 ans, a trouvé la mort, jeudi 6 juin, à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. L'auteur présumé de l'agression aurait été arrêté, selon le ministère de l'intérieur.
Originaire de Brest, il avait obtenu l'an dernier son bac S avec mention bien après une scolarité au lycée public L'Harteloire. Le proviseur du lycée, Jean-Jacques Hillion, interrogé par Le Télégramme, a décrit "un élève brillant, je dirais même un élève modèle. On ne décroche pas un bac S avec mention bien, pour ensuite intégrer Sciences Po Paris par hasard..." Il était "courtois et respectueux des autres, a renchéri le proviseur, pleinement engagé dans les instances du lycée, en tant que délégué ou représentant des élèves. Il était particulièrement éloquent et on sentait en lui l'âme d'un jeune homme capable d'endosser des responsabilités."Ses parents, récemment partis en retraite dans le Gers, enseignaient le droit à l'Université de Bretagne-Occidentale (UBO, à Brest) : le droit public pour son père et le droit privé pour sa mère. D'anciens étudiants ont évoqué une famille très sympathique et ouverte d'esprit, bien connue de toute la faculté de droit. "CE N'ÉTAIT PAS UN BAGARREUR"Clément Méric s'était installé à Paris en septembre pour y poursuivre ses études à Sciences Po. A l'unisson, tous ses camarades de promotion ont parlé d'un "jeune garçon très engagé", " qui ne disait jamais un mot plus haut que l'autre", "une crème", "le type de personne que tout le monde voudrait avoir dans son entourage". "Il a été tué pour ses idées", a évoqué avec effroi un camarade de première année. Le jeune homme, qui militait déjà quand il était lycéen et était proche notamment de la section brestoise de la Confédération nationale du travail (CNT), s'est très vite rapproché, comme étudiant, du syndicat Solidaires Etudiant-e-s Sciences Po, ainsi que du groupe Action antifasciste Paris-banlieue (AAPB). L'organisation, héritière des "redskins", s'était engagée ces derniers mois en faveur de la loi sur le mariage gay. Une vidéo disponible sur le Web montre d'ailleurs le jeune homme, vêtu d'un polo orange, foulard rouge sur le visage, défier les partisans de la "Manif pour tous" (à 1'20 et à 2') . Selon plusieurs de ses proches, "il n'était pas engagé dans un parti politique", son militantisme était syndical et essentiellement axé dans la lutte contre le fascisme. "Il était très critique du Front de gauche et de l'UNEF [l'Union nationale des Etudiants de France], qui mobilisent aujourd'hui autour de son nom, a décrit Camille (dont le prénom a été changé), elle aussi militante de Solidaires Sciences Po. Tout le battage politique actuel l'aurait mis en rogne. C'est parce qu'il était militant antifasciste qu'il a été agressé."Lors d'une conférence de presse tenue jeudi en début d'après-midi, les membres d'AAPB ont tenu à souligner que Clément Méric "n'était pas un bagarreur, ni un monstre de guerre". Des manifestations étaient prévues en fin de journée ou en soirée dans de nombreuses villes de France pour rendre hommage au jeune homme (voir une liste des rassemblements sur la page Facebook de Politis). | |
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