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Marine Le Pen pourrait perdre son immunité parlementaire européenne
Le 01.06.2013 à 16h57 • Mis à jour le 01.06.2013 à 17h32
Marine Le Pen a rendu hommage à Dominique Venner.
Marine Le Pen pourrait perdre son immunité parlementaire, la commission des affaires juridiques du Parlement européen s'étant prononcée pour, samedi 1er juin, lors d'un vote à huis clos. Ce vote a valeur de recommandation. La décision finale sera prise le 11 juin à Strasbourg en session plénière, a précisé un porte-parole de l'institution.Si la levée de son immunité est confirmée, la présidente du Front national, qui n'était pas présente à Strasbourg, pourrait faire l'objet de poursuites pour avoir établi un parallèle entre les
"prières de rue" des musulmans et un état d'
"occupation" lors d'un discours en 2010. La France avait alors demandé au Parlement européen de lever l'immunité de l'eurodéputée.
VOTE "ÉCRASANT"Selon le correspondant de la BBC à la Commission, le vote de celle-ci pour recommander la levée de l'immunité a été
"écrasant", et sa ratification par le Parlement ne devrait être
"qu'une formalité".
Lors d'un discours à Lyon, en décembre 2010, celle qui était alors vice-présidente du FN avait fait cette comparaison hasardeuse, puis l'avait justifiée en affirmant que ses propos "
ne constituent en aucune manière un dérapage, mais bien une analyse tout à fait réfléchie" fondée sur
"une banale constatation d'une réalité physique et juridique". [i]S'agissant du terme 'occupation', je persiste et je signe", et "ceux qui ont cru pouvoir déformer cette hyperbole, en indiquant que j'aurais comparé les musulmans aux nazis sont [...] des menteurs et des manipulateurs", [/i]avait-elle alors déclaré.
Le parquet de Lyon avait ouvert une enquête préliminaire pour
"incitation à la haine raciale", après le dépôt d'une plainte du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP). M
me Le Pen avait ensuite affirmé que cette enquête avait été classée sans suite par le parquet. Mais une plainte avec constitution de partie civile pour
"provocation à la discrimination, à la violence et à la haine envers un groupe de personnes en raison de leur religion", émanant cette fois du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), a déclenché l'ouverture d'une information judiciaire.
Florian Philippot, vice-président du FN, a fait valoir qu'il fallait
"attendre le vote du Parlement". Il a toutefois jugé que ce serait inouï si Marine Le Pen perdait son immunité
"pour avoir dit la vérité sur les prières de rue qui existent toujours".
"Les Français n'aiment pas qu'on leur cache la vérité", a-t-il prévenu. Si Mme Le Pen perdait son immunité parlementaire, elle connaîtrait le même sort que son ancien rival pour la présidence du FN, Bruno Gollnisch. Ces dernières années, ce dernier, lui aussi député européen FN, s'était vu privé de son immunité parlementaire à deux reprises, après des propos qui avaient donné lieu à des poursuites en France. Cette procédure avait aussi touché Jean-Marie Le Pen en 1998, après ses propos, un an plus tôt à Munich, où il avait assimilé les chambres à gaz nazies à
"un détail de l'histoire de la Seconde guerre mondiale".