WEB - GOOGLE - ACTUALITE > International Double attentat meurtrier au Niger, Areva visé
Mis à jour le 23/05/2013 à 16:54 - Publié le 23/05/2013 à 12:56
Le groupe djihadiste Mujao a revendiqué le double attentat (photo d'archives).
Des véhicules piégés ont explosé sur un site d'Areva à Arlit, faisant un mort selon le groupe. Une seconde attaque a fait au moins 20 morts devant une caserne de l'armée nigérienne à Agadez. Le groupe djihadiste Mujao affirme avoir délibérement visé la France et le Niger pour leur implication dans la guerre au Mali.
Areva demeure dans la tourmente au Niger. Trente-deux mois après l'enlèvement de cinq Français, d'un Malgache et d'un Togolais à Arlit, dans le nord du pays, où le géant du nucléaire exploite des mines d'uranium, la sécurité des sites est toujours menacée par les islamistes armés.
Un véhicule piégé a explosé en début de matinée devant la centrale électrique de l'usine de traitement d'uranium d'un gisement. L'attaque s'est déroulée alors que les employés de la Somair, une coentreprise entre Areva et l'État nigérien, rejoignaient leurs postes de travail. Elle a fait un mort et 14 blessés, tous Nigériens, selon un communiqué mis en ligne par Areva. L'usine a été mise à l'arrêt.
La France, qui a fait état des événements sans plus de précisions, a condamné les attaques terroristes. «Un homme en treillis militaire conduisant un véhicule 4 × 4 bourré d'explosifs s'est confondu avec les travailleurs et a pu faire exploser sa charge», a expliqué à l'AFP un employé de la Somair. «Des responsables de la société nous ont indiqué que le kamikaze est mort», a-t-il poursuivi sous le couvert de l'anonymat.
«Un véhicule bourré d'explosifs»Une seconde attaque a eu lieu à Agadez devant un camp de l'armée nigérienne qui est présente au Mali aux côtés des troupes françaises. Dix-huit militaires et un civil ont été tués, selon le ministre nigérien de l'Intérieur. Quatre kamizakes sont également décédés. L'attentat «est dû à un véhicule bourré d'explosifs», a précisé Mahamadou Karidjo. «Les assaillants ont été neutralisés. Ce sont des “Peaux rouges”» a-t-il ajouté en allusion à des membres des communautés touareg ou arabe.
Un cinquième kamizake a cependant réussi à s'enfermer dans un local et retient en otage des élèves officiers en formation. «Paris appuiera tous les efforts du Niger pour faire cesser» cette prise d'otage, a affirmé François Hollande. «Que chacun comprenne bien que nous ne laisserons rien passer. Il ne s'agit pas d'intervenir au Niger comme nous l'avons fait au Mali mais nous aurons la même volonté de coopérer pour lutter contre le terrorisme».
Le groupe djihadiste Mujao a revendiqué le double attentat. «Nous avons attaqué la France et le Niger pour leur guerre contre la charia au Mali», ont-ils expliqué.
La défense du site d'extraction de l'uranium, nécessaire à l'alimentation des centrales de l'Hexagone, est une préoccupation majeure des autorités françaises. L'insécurité dans ce secteur, situé près de la frontière de l'ex-«Malistan», le nord du Mali où l'armée française conduit l'opération «Serval», a contraint Areva à reporter d'importants projets alors que quatre otages employés du groupe sont toujours détenus par al-Qaida au Maghreb islamique. Initialement prévue en juin 2010, la mise en production de la mine géante d'Imouraren a ainsi été repoussée à l'été 2015. La société y a investi plus d'un milliard d'euros. Lorsque la plus grande mine d'Afrique de l'Ouest sera en pleine activité, elle aura un rendement de 5000 tonnes d'uranium, ce qui permettra à l'industrie nucléaire française d'assurer 100 % de ses besoins en uranium et d'être le premier producteur mondial de cette substance.