BAN KI-MOON À BACHAR AL-ASSAD :"Arrêtez de tuer!"
Lundi 16 Janvier 2012«Je redis au président syrien, M.Assad, mettez fin à la violence»
Assad a promulgué une amnistie générale pour les personnes impliquées dans les»événements» depuis le 15 mars, comme il l'avait déjà fait le 31 mai et le 21 juin.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a demandé au président Bachar al-Assad d'«arrêter de tuer» en Syrie, où la révolte populaire est entrée dans son 11e mois, soulignant que tout dirigeant qui usait de la force courait «à sa perte».
A Damas, M.Assad a promulgué une amnistie générale pour les personnes impliquées dans les»événements» depuis le 15 mars, comme il l'avait déjà fait le 31 mai et le 21 juin.
Samedi, l'émir du Qatar s'était dit favorable à l'envoi de troupes arabes en Syrie afin de «mettre fin à la tuerie», la première prise de position en ce sens d'un dirigeant arabe.
«Aujourd'hui, je redis au président syrien: M.Assad, mettez fin à la violence, arrêtez de tuer vos concitoyens, la répression mène à l'impasse», a affirmé M.Ban à Beyrouth lors d'une conférence de l'ONU sur la transition démocratique dans le Monde arabe. «Celui qui exerce le pouvoir en usant de la force ou de la coercition court à sa perte. Un jour ou l'autre son peuple l'abandonne», a poursuivi M.Ban, citant le célèbre philosophe arabe du 14e siècle, Ibn Khaldoun. «Nous devons balayer (...) l'idée dangereuse que la sécurité est en quelque sorte plus importante que les droits de l'Homme», a-t-il encore déclaré.
Le chef de l'ONU, en visite pour trois jours au Liban, avait affirmé samedi que la crise prenait une «tournure dangereuse» en Syrie, où la répression a fait plus de 5.000 morts depuis le début de la révolte le 15 mars selon une estimation de l'ONU début décembre.
Soumis à une pression internationale croissante, M.Assad a promulgué dimanche une «amnistie générale pour les crimes commis pendant les événements, entre le 15 mars 2011 et le 15 janvier 2012», a annoncé l'agence officielle syrienne Sana, sans plus de détails.
Les autorités syriennes, qui ne reconnaissent pas l'ampleur de la contestation populaire et accusent des «gangs armés» de semer le chaos, ont annoncé ces dernières semaines la libération de milliers de personnes «impliquées dans les événements» mais n'ayant «pas de sang sur les mains».
Ces libérations constituent l'un des quatre points du plan de sortie de crise proposé par la Ligue arabe et officiellement accepté par la Syrie, qui prévoit également l'arrêt des violences, le retrait de l'armée des villes et la libre circulation de la presse et d'observateurs arabe.
Ces observateurs sont arrivés en Syrie le 26 décembre, mais les exactions n'ont pas cessé. Selon un responsable de l'ONU, 400 personnes ont été tuées dans les deux premières semaines de leur mission.
Le chef de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a déclaré samedi à l'AFP que la mission des observateurs, prévue au départ pour un mois, serait «réévaluée» lors d'une réunion le 21 janvier au Caire, sans préciser s'il envisageait un éventuel retrait ou des moyens pour rendre la mission plus efficace.
Vendredi soir, M.Arabi avait déclaré que la Ligue examinait «si le maintien de la mission (était) bénéfique, face à la poursuite des violences», selon des propos rapportés par l'agence officielle égyptienne Mena. Le chef de la mission des observateurs doit présenter un nouveau rapport le 19 janvier.
Les opposants syriens veulent que la Ligue arabe, incapable selon eux d'aider à protéger les civils, transmette le dossier à l'ONU. L'émir du Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, interrogé par la chaîne américaine CBS sur un envoi de troupes arabes en Syrie, a répondu: «Afin de mettre fin à la tuerie (...), un certain nombre de soldats devraient se rendre sur place», selon un extrait de l'entretien.
Amr Moussa, ancien chef de la Ligue arabe et candidat à la présidentielle égyptienne, a estimé que l'envoi de troupes en Syrie était une «proposition importante» que l'organisation panarabe devrait «étudier». «Le sang qui coule actuellement ne présage rien de bon», a-t-il insisté. Washington a accusé de son côté Téhéran de fournir des armes à Damas pour réprimer les protestataires.
Et un navire russe transportant une «cargaison dangereuse» est arrivé cette semaine dans le port syrien de Tartous, a affirmé samedi à l'AFP l'expert maritime Mikhaïl Voïtenko. Washington avait fait part de son «inquiétude» au sujet de ce bateau qui, d'après des médias russes, pourrait transporter jusqu'à 60 tonnes d'armes et d'équipement militaire.