WEB - GOOGLE - ECONOMIE > Flash Social Les syndicats divisés entre réformistes et contestataires
Mis à jour le 29/04/2013 à 23:41 - Publié le 29/04/2013 à 18:50
Un drapeau CFDT a été brûlé dans un cortège CGT, à la mi-mars, lors d'une manifestation dans le Nord.
Le 1er mai sera l'occasion d'exprimer au grand jour les divisions entre la CGT et la CFDT qui sont réapparues après cinq ans de lutte unitaire contre la présidence Sarkozy.Pas de trêve pour la fête des travailleurs. Après cinq ans de défilés unitaires face à l'ennemi commun - Nicolas Sarkozy -, les syndicats actent leurs divisions à l'occasion des traditionnelles manifestations du 1er Mai. Un peu plus que la fin d'une époque: la fracture n'a jamais été aussi profonde depuis 2005 et le débat sur le traité constitutionnel européen, lorsque la CGT militait dans le camp du non et que la CFDT appelait à voter oui.
Mercredi, le trio des réformistes CFDT, CFTC et Unsa désertera la capitale pour un meeting à Cormontreuil, près de Reims. Une terre «durement touchée par la crise et le chômage», expliquent-ils. Ils laisseront donc Paris aux contestataires. FO ne dérogera pas à sa tradition et fera cortège à part, rive gauche. La CGT fera pour sa part banderole commune avec la FSU et Solidaires (syndicats SUD), rive droite.
Pour la CGT, le 1er Mai est l'occasion de donner une nouvelle fois de la voix contre François Hollande, un an après avoir appelé à voter pour lui. «Pour les salariés, rien n'a changé», déplore le nouveau secrétaire général de la confédération, Thierry Lepaon, dans une lettre écrite la semaine dernière au président de la République. Il l'appelle à «changer de cap». C'est mal parti: l'exécutif a choisi d'enterrer la semaine dernière la loi d'amnistie en faveur des syndicalistes. La CGT compte un deuxième ennemi: la CFDT. Après des mois de divisions provoquées par la crise de succession de Bernard Thibault, la CGT se recrée en effet une unité à peu de frais en tapant sur la centrale réformatrice. On a même vu un drapeau CFDT brûlé mi-mars lors d'une manifestation dans le Nord et, quelques jours plus tard, ses représentants hués au congrès de la CGT à Toulouse. Bien loin de l'esprit de la traditionnelle résolution votée - de justesse - audit congrès prônant un «syndicalisme rassemblé».
Clivages accentuésC'est l'accord sur la sécurisation de l'emploi, signé le 11 janvier par les réformistes mais conspué par les contestataires, qui a cristallisé les divisions. «Sa transcription dans la loi divise les Français, les salariés, les organisations syndicales et les parlementaires», insiste Thierry Lepaon. Pour son homologue de la CFDT, Laurent Berger, c'est au contraire «un bon accord» dont «toute la CFDT peut être fière». Il ne changera pas de ligne directrice pour les réformes à venir: «La vraie combativité, c'est d'être force de proposition et d'apporter des résultats concrets aux salariés.» Sous-entendu, ce n'est pas de multiplier, comme le fait la CGT, les «journées d'action» contre les réformes sans signer le moindre accord.
Contestataires et réformistes se retrouveront à la même table lors de la conférence sociale des 20 et 21 juin. Le rapport de force ne sera pas en faveur de ceux qui crient le plus fort. Les résultats des élections suite à la réforme de la représentativité des syndicats, dévoilée fin mars, donnent un maigre avantage aux réformistes (51 %). Pour Thierry Lepaon, il faudra pourtant parler, lors de cette conférence sociale, de «protection sociale de haut niveau» et de «droits à la retraite». Il ne se fait toutefois pas d'illusion et s'attend à «des clivages accentués».