WEB - GOOGLE - ACTUALITE > Société Weill-Raynal est «fier» d'avoir filmé le «mur des cons»
Publié le 29/04/2013 à 20:51
France 3 a ouvert une procédure disciplinaire à l'encontre du journaliste Clément Weill-Raynal, auteur de la vidéo polémique.
Une semaine après la diffusion des images du désormais célèbre «mur des cons» situé dans un local du Syndicat de la magistrature, le journaliste supposé avoir transmis la vidéo au site Internet Atlantico est sorti de l'ombre. «Je suis fier d'avoir tourné ces images», a assuré Clément Weill-Raynal, journaliste judiciaire à France 3, dans l'émission du Figaro TV
On ne parle que de ça. Mais il affirme en avoir donné une copie à un magistrat «pour voir si cette information valait le coup», et non au site d'information. Jusqu'alors, l'intéressé avait démenti être l'auteur du film, Atlantico affirmant de son côté que ce dernier était un «juge apolitique et non syndiqué».
Dans la foulée de ce rebondissement, la direction de France 3 a fait savoir lundi qu'elle avait décidé d'«ouvrir une procédure disciplinaire à l'encontre d'un de ses journalistes qui, après avoir tourné cette vidéo au cours d'un reportage pour sa rédaction, a fait le choix d'en dissimuler l'existence à sa hiérarchie».
«Je ne pense pas ternir l'image de France 3»«Tout cela m'a échappé», se défend Clément Weill-Raynal. Le 5 avril dernier, lorsque le journaliste se rend, avec un caméraman et un preneur de son, au Syndicat de la magistrature (SM), pour y interviewer sa présidente, Françoise Martres, à propos de l'affaire Bettencourt, il aperçoit ce panneau fait de dizaines de photos de personnalités, essentiellement de droite, épinglées sous ce titre de «mur des cons». «Blague de potache, dérapage ou manquement grave au devoir de réserve? Je me suis dit que la présence de ce mur au Syndicat de la magistrature posait un problème. Mais j'étais à mille lieues de me douter des proportions que l'affaire prendrait», explique-t-il.
Pourquoi, alors, ne pas avoir proposé les images à sa rédaction? «Ce n'est pas une injure que de dire qu'il existe des connexions entre les syndicats de journalistes et le Syndicat de la magistrature. J'avais quelques craintes», poursuit le journaliste. De fait, les informations ont été divulguées sur le site Atlantico, classé à droite.
De leur côté, lesdits syndicats de journalistes ont apporté leur plein soutien au SM, lui-même ancré à gauche. Le Syndicat national des journalistes (SNJ), qui dénonce «l'effervescence médiatique soulevée par ce non-événement», y voit «une attaque en règle qui concerne tout le mouvement syndical». Et de rappeler que «l'utilisation d'images volées dans un lieu privé est contraire à la déontologie professionnelle la plus élémentaire». «On ne vole pas des images et on ne les donne pas à un autre média que le sien», martèle le SNJ-CGT, qui, plus radical, demande depuis quelques jours une procédure disciplinaire à l'encontre du journaliste. «Nous avons été entendus par la direction», estime aujourd'hui Joy Banerjee, son représentant, qui a «donné» dimanche à l'AFP le nom de Clément Weill-Raynal.
Ce dernier dénonce une cabale. «Ils ne défendent pas des intérêts journalistiques, mais idéologiques. Ils réclament ma tête parce que j'ai révélé un problème majeur au sein du Syndicat de la magistrature!, tonne-t-il. Je ne pense pas ternir l'image de France 3. J'ai révélé l'action néfaste d'un syndicat majeur et aligné sur les positions politiques de la CGT.» Les suites de la procédure disciplinaire diront si la chaîne publique partage son point de vue.