Messages : 14896 Date d'inscription : 25/10/2011 Localisation : Lyon
Sujet: Un «mur des cons» du Syndicat de la magistrature Jeu 25 Avr - 8:09
WEB - GOOGLE - ACTUALITE > Société
Un «mur des cons» du Syndicat de la magistrature
Mis à jour le 24/04/2013 à 19:58 - Publié le 23/04/2013 à 22:49
Le Syndicat de la magistrature recèle quelques secrets au sein de ses locaux. L'un d'entre eux vient d'être révélé par le site internet Atlantico. Un «mur des cons» a été découvert dans la «salle principale du local syndical» par un «juge apolitique et non syndiqué», qui accompagnait un collègue au siège du SM. Le Figaro est en mesure, selon ses informations, de confirmer l'existence de ce mur. Sidéré, le magistrat a immédiatement sorti son téléphone portable pour filmer cette stupéfiante découverte: un gigantesque panneau surplombé d'une affichette sur laquelle est écrit «Mur des Cons». Dessus, de nombreux portraits de personnalités politiques - majoritairement de droite - se superposent: Nicolas Sarkozy, Eric Woerth, Édouard Balladur, Nadine Morano, François Baroin, Luc Chatel, Michèle Alliot-Marie, Luc Ferry, Eric Besson, Christian Jacob, ou encore Patrick Balkany. Des journalistes et des patrons de presse aussi - Éric Zemmour, Étienne Mougeotte, Patrick Le Lay, Yves Thréard, Béatrice Schoenberg, David Pujadas - et des intellectuels - Jacques Attali, Alain Minc, Guy Sorman, Alexandre Adler. Tous sont mis au pilori du syndicat.
Le «mur des cons» du SM pousse l'injure plus loin. Selon Atlantico, «certains (portraits) sont marqués d'un signe supplémentaire “d'infamie”», comme un autocollant du Front national. Celui de l'ancien ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, est lui affublé de la mention «l'homme de Vichy». La liste serait par ailleurs appelée à évoluer. Chaque magistrat syndiqué est invité à y ajouter une nouvelle personnalité publique à honnir. Mais il doit auparavant s'assurer que son «con» ne figure pas déjà sur le tableau de chasse du syndicat.
La vidéo que Le Figaro s'est procurée:
Contacté par Le Figaro, l'ancien ministre de l'Éducation nationale, Luc Ferry, fait part de sa stupéfaction. «Je tombe des nues, d'autant plus que je n'ai jamais eu affaire à la justice. Je suis complètement scotché», réagit-il. «Ils ont dû mettre (sur ce mur) tous les proches de Nicolas Sarkozy, car c'est lui qui est visé avant tout. Et comme j'avais pris sa défense pendant son quinquennat, notamment sur les jurés populaires, ils m'ont catalogué comme quelqu'un de droite», analyse-t-il, qualifiant cette liste noire d'«inquiétante».
L'ex-ministre de l'Apprentissage, Nadine Morano, dénonce un procédé «profondément choquant dans notre République» et «déshonorant pour la fonction». «Cette liste pose la question de l'impartialité de certains juges vis-à-vis de nous et ça fait peur, s'inquiète-t-elle auprès du Figaro. Je demande donc à la ministre de la Justice, Christiane Taubira, d'en condamner les responsables au nom, notamment, de la République exemplaire défendue par François Hollande». «De notre côté, nous avons parlé de cette affaire au bureau politique de l'UMP ce matin et un avocat travaille sur le dossier. Il faut des sanctions», martèle la déléguée générale du parti.
Parallèlement, le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Christian Jacob, a écrit au président de la République pour lui demander de prendre une décision afin que le Conseil supérieur de la magistrature soit saisi de cette affaire. «Cette pratique n'est pas tolérable. Elle constitue à mes yeux une injure publique, une menace et vraisemblablement une violation du serment des magistrats», affirme le député.
Jean-François Copé demande lui à ce que «Mme Taubira diligente une enquête». «Il faut qu'on comprenne comment on en est arrivé là à un moment où l'indépendance de la justice est revendiquée, où la séparation des pouvoirs est un élément majeur. Le gouvernement ne peut pas rester silencieux.» Le rapporteur spécial du budget de la Justice, le député YMP Etienne Blanc, a saisi le doyen des juges d'instruction pour «qu'il fasse procéder sans délai à la saisie de tous les documents, photographies et écrits qui figurent sur ce panneau».
Dans un communiqué, Guillaume Peltier, vice-président de l'UMP, Geoffroy Didier, secrétaire général adjoint de l'UMP et Jean-Charles Taugourdeau, député et conseiller politique de l'UMP, déclarent qu'«il faut mettre fin au syndicalisme des juges». Considérant que le procédé «constitue un véritable délit de faciès politique», les représentants de la Droite forte proposent «d'interdire le syndicalisme dans la magistrature».
«Imaginons qu'un syndicat de magistrats de droite ait fait une liste de «salopards» de gauche : vous imaginez les réactions ? C'est un scandale absolu», Étienne Mougeotte __________________________________________________________________________________________________________________
Le président du conseil général des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, s'est lui fendu d'un tweet ironique sur le réseau social, jugeant qu'«être mentionné sur le «mur des cons» du Syndicat de la magistrature est en fait un avantage!» Et celui-ci d'ironiser sur l'indépendance de certains magistrats:
--------------------------------------------------------------------------- Une action de «potache» Françoise Martres, présidente du SM --------------------------------------------------------------------------- Le député des Français de l'étranger, Thierry Mariani, interroge également la «prétendue indépendance» de la justice défendue par le gouvernement. «Je pose solennellement la question à Mme Taubira: Vous, qui affirmiez il y a encore quelques semaines vouloir renforcer l'indépendance de la Justice, de quelle manière allez-vous réagir à cet aveu cinglant de collusion entre le pouvoir politique et le pouvoir judiciaire? L'acharnement que vous avez mis dans le débat biaisé sur le mariage pour tous vous aurait-il éloignée de votre mission principale, qui est de garantir l'indépendance de la Justice?»
L'ancien directeur du Figaro, Étienne Mougeotte, s'insurge pour sa part contre une «pratique totalitaire». «Si cela se confirme, comme semble le prouver la vidéo, c'est totalement inacceptable», s'insurge-t-il. «Imaginons qu'un syndicat de magistrats de droite ait fait une liste de «salopards» de gauche: vous imaginez les réactions? C'est un scandale absolu.»
Un mur «défouloir» établi «sous l'ère Sarkozy»
Le Front national va plus loin en posant la question de la dissolution du SM. «Cette liste, qui nous rappelle des heures sombres, est une honte et une atteinte au principe d'indépendance de la justice», souligne le vice-président du parti Louis Aliot.
Interrogée par l'AFP, la présidente du SM, Françoise Martres, s'est défendue expliquant que les images incriminées avaient été prises à leur «insu dans un lieu privé, (…) qui n'est pas accessible au public». Tentant d'éteindre la polémique, elle a qualifié le mur de «défouloir» et d'action de «potache». «Ce que nous regrettons profondément, c'est qu'il y ait un amalgame entre cet affichage, qui n'est rien d'autre qu'un mouvement d'humeur à un moment donné, et les combats que nous menons», explique-t-elle à Reuters. «À un moment où le gouvernement de gauche est en difficulté, il n'est pas étonnant qu'un site de droite s'attaque à un syndicat de gauche», poursuit-elle, en affirmant que les images ont été «volées par un journaliste venu nous interviewer».
Interrogée lors des questions au gouvernement, la Garde de Sceaux a expliqué que les personnes visées étaient «parfaitement fondées à déposer plainte» contre «cette action malheureuse». Christiane Taubira a cependant éludé la question d'une possible saisie du Conseil supérieur de la magistrature.
Créé en 1968, le Syndicat de la magistrature représente au total un tiers des magistrats de l'ordre judiciaire. Proche de la gauche, il avait appelé lors de la dernière campagne présidentielle à voter contre le chef de l'État sortant, Nicolas Sarkozy. La garde des Sceaux, Christiane Taubira, avait ouvert son 46e Congrès en novembre dernier. La polémique suscitée par son «mur des cons» soulève aujourd'hui une question: celle de son indépendance.
paulau
Messages : 157 Date d'inscription : 02/04/2013
Sujet: Re: Un «mur des cons» du Syndicat de la magistrature Ven 26 Avr - 18:08
Cette affaire montre la perte de dignité d’une partie importante de l’appareil judiciaire français.
Le plus grave est la présence, sur ce pilori, de deux pères de jeunes filles violées et assassinées, cela sans doute parce que ces magistrats semblent ne pas leur pardonner d’avoir milité en faveur de la défense des victimes.