George W. Bush fait son retour sous les projecteurs

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George W. Bush fait son retour sous les projecteurs

Mis à jour le 25/04/2013 à 06:49 - Publié le 25/04/2013 à 06:44


Le centre présidentiel Bush.

L'ancien président américain inaugure jeudi son centre présidentiel, en compagnie de ses prédécesseurs et de Barack Obama. Certains y voient le moyen de réhabiliter un ancien chef d'État au bilan décrié.

Depuis son départ de la Maison-Blanche, il y a plus de quatre ans, ses apparitions publiques sont rares. On l'a vu prendre part à une collecte de fonds pour les sinistrés du séisme en Haïti, en 2010, ou commémorer les dix ans du 11-Septembre en 2011, aux côtés de Barack Obama. Mais George W. Bush (2001-2009), comme il l'avait promis, s'est tenu éloigné de la scène politique. L'ancien président républicain n'a pas pris part à la campagne présidentielle de l'an dernier, et, fait rare, ne s'est même pas rendu à la convention nationale de son parti.

L'inauguration de son centre au Texas, ce jeudi, en présence de milliers d'invités, vient toutefois jeter un nouveau coup de projecteur sur George W. Bush. L'événement, en soi, n'a rien d'exceptionel: nombre d‘anciens chefs de l'État ont eux aussi leur centre présidentiel. Le sien, situé sur le campus d'une université de Dallas (Southern Methodist University), abrite un musée consacré à sa présidence, une bibliothèque, ainsi que son institut. Mais jeudi, Bush sera entouré de ses prédécesseurs - Jimmy Carter, son père, Bill Clinton - et de Barack Obama. Selon le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, l'actuel président a l'intention d'évoquer dans un discours ce qui le rapproche de George W., car il «pense qu'il existe un lien particulier entre ceux qui ont servi leur pays depuis le Bureau ovale».

George W. Bush et son épouse Laura, au centre présidentiel.

«Un moment important» pour Bush

Depuis quelques jours donc, les médias américains s'interrogent, à l'instar du webzine Salon, qui titre: «A George W. Bush comeback?» («un retour de George W. Bush?»). Son entourage espère bien que cette inauguration va entraîner un nouveau débat sur le bilan de ses deux mandats, toujours décrié. La chaîne conservatrice Fox News semble d'ailleurs avoir déjà engagé cette campagne de réhabilitation:

Selon un sondage publié mardi par le Washington Post, Bush apparaît d'ailleurs avec une image plus favorable (quoique toujours négative) que quand il est parti de la Maison-Blanche. 50% des Américains désapprouvent en effet ce qu'il a fait, contre 66% à la fin de son deuxième mandat, en 2009. Fait plus étonnant, 25% des démocrates approuvent son bilan, contre 6% quand il a quitté le pouvoir. Cette inauguration «est un moment important pour lui, estime ainsi l'ancien premier ministre britannique Tony Blair, joint par le Washington Post, et attendu jeudi à Dallas. Cela va lui permettre d'expliquer que sa philosophie politique englobe beaucoup plus que les décisions qu'il avait à prendre après le 11/9. Nous oublions parfois que c'est une personne beaucoup plus complexe que ce que dépeint la caricature.»


Les bottes de cow-boy de l'ex-président visibles au centre Bush.

Guerre en Irak, gestion de l'ouragan Katrina, débuts de la crise économique... Stephen Hess, un ancien conseiller des présidents Ford et Carter cité par le quotidien britannique The Guardian , estime cependant qu'«il faudra beaucoup de temps pour réhabiliter la réputation de Bush. Cela ne se produira d'ailleurs peut-être jamais. On juge les présidents sur deux facteurs - la politique extérieure et l'économie - et sur ces deux plans, il n'a pas la cote». Des manifestations sont d'ailleurs prévues jeudi, en marge de l'inauguration du centre Bush, pour protester une fois encore contre la guerre en Irak (achevée officiellement avec le retrait des derniers soldats américains, fin 2011).

Le président «en paix avec sa conscience»

Bush, lui, n'en a cure. C'est du moins ce qu'il affirme dans une récente interview au Dallas Morning News , dans laquelle il dit «être en paix avec sa conscience et avec ce qu'il a fait». «L'histoire jugera» , estime-t-il. Aujourd'hui, il passe son temps dans son ranch de Crawford, au Texas. Il pêche, fait du VTT, joue au golf... et peint. «Les gens sont surpris», déclare-t-il au Dallas Morning News (qui dévoile certaines de ses oeuvres) en plaisantant: «Certains sont même surpris que je sache lire.» Il donne aussi des discours - 70 l'an dernier- et consacre beaucoup de temps à son centre et à sa fondation.

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«Certains sont même surpris que je sache lire»
George W. Bush
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Réhabiliter la présidence Bush, estiment certains journaux, n'est peut-être finalement pas une nécessité pour Bush lui-même, mais pour son parti... et pour son frère Jeb Bush, ex-gouverneur de Floride, qui pense à s'engager dans la présidentielle de 2016, du côté républicain. Dans une intrerview au magazine américain Parade , George W. Bush dit souhaiter que Jeb se lance dans la course. Il est même prêt, «si on lui demande», à jouer un rôle dans cette campagne.