Espagne : Le gendre de Juan Carlos saisi par la tentation du Qatar

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Le gendre de Juan Carlos saisi par la tentation du Qatar

Mis à jour le 09/04/2013 à 15:06 - Publié le 09/04/2013 à 13:32


Iñaki Urdangarin

Accusé de détournement de fonds publics, Iñaki Urdangarín pourrait y être nommé entraîneur adjoint de l'équipe de handball. Ses détracteurs soulignent que l'émirat n'est lié à l'Espagne par aucune convention d'extradition.

C'est une ironie de plus, dans l'Espagne de la crise économique et des affaires à répétition. Iñaki Urdangarín, le gendre du roi accusé de détournement de fonds publics, pourrait suivre le chemin de dizaines de milliers d'Espagnols au chômage: partir à l'étranger pour y trouver un emploi. Un exil doré, toutefois, dans le cas du «gendrissime». Car le mari de l'infante Cristina l'a annoncé à son illustre beau-père, Juan Carlos: il vient de recevoir une offre d'emploi au Qatar et compte bien l'accepter. Si l'embauche se concrétise, Urdangarín sera nommé entraîneur adjoint de la sélection de handball de l'émirat.

À point nommé

Avant d'épouser Cristina en 1997, Urdangarín était en effet handballeur professionnel, médaillé olympique avec la sélection espagnole et champion d'Europe avec la section handball du FC Barcelone. C'est précisément son entraîneur au Barça de l'époque, Valero Rivera, aujourd'hui sélectionneur des Qataris, qui a suggéré le nom du duc de Palma.

L'offre arriverait à point nommé pour Urdangarín. D'abord pour des raisons économiques. Son salaire n'a pas été précisé, mais on connaît celui de son possible chef, Rivera: 800.000 euros annuels. L'avocat d'Urdangarín se plaignait jusque-là des fins de mois difficiles de son client. «Il est compliqué de payer un crédit immobilier lorsqu'on n'a pas d'emploi», a-t-il notamment déclaré à la presse.

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L'accusation veut empêcher Urdangarín de quitter l'Espagne

Les mauvaises langues voient un autre mobile à ce départ. Elles soulignent que le Qatar n'est lié à l'Espagne par aucun accord d'extradition. Si Urdangarín refusait de répondre aux convocations du tribunal, il serait difficile de le contraindre. Selon les spécialistes consultés par le site Vozpopuli.com, Madrid devrait invoquer une convention des Nations unies contre la corruption signée par Doha… et espérer surtout que l'émirat fasse preuve de bonne volonté.

L'accusation, du coup, veut empêcher Urdangarín de quitter l'Espagne. La partie civile réclame au juge de lui retirer son passeport et de lui imposer des comparutions régulières. Le parquet, toutefois, n'a pas suivi. Le procureur rappelle que depuis son inculpation, Urdangarín s'est rendu plusieurs fois aux États-Unis, et qu'il a toujours répondu aux convocations du juge. Ce dernier devra trancher. Lors d'une autre décision tout aussi polémique, la convocation de l'infante elle-même, le magistrat est passé outre l'avis du procureur.