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Premier retrait de militaires français du Mali
Le 09.04.2013 à 10h31 • Mis à jour le 09.04.2013 à 16h47
Des soldats français dans le massif des Ifoghas (Mali), le 17 mars 2013.
Une centaine de soldats français de l'opération "Serval" ont été désengagés du Mali et sont arrivés lundi à Paphos, à Chypre, où ils passeront trois jours et où séjournent habituellement les militaires français de retour d'opérations, avant de regagner la France, a annoncé mardi l'état-major des armées.
Un début de retrait très politique, pour montrer que la France entend passer au plus vite le relais aux forces africaines pour assurer la sécurité du Mali. Et, selon le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian, il devrait rester moins de 2 000 militaires français dans le pays
"à la fin de l'été", contre 4 000 actuellement.
Confirmant le calendrier fixé par le président François Hollande, M. Le Drian a déclaré mardi lors d'un déplacement à Martignas-sur-Jalle (Gironde) que
"progressivement on finira par un ensemble qui tournera autour de 1 000 pour une durée un peu plus importante".
LOURDES PERTES DANS LES RANGS ISLAMISTESContrairement à ce que Paris espérait, son armée semble engagée pour longtemps dans le pays. Et l'avenir politique du Mali, l'une des clés de la stabilité de la région, est toujours aussi confus. En trois mois, les troupes françaises ont infligé de lourdes pertes aux groupes islamistes et démantelé leurs réseaux dans le nord du pays. Premier visé, Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), considéré comme la principale menace pour la France et l'Europe au Sahel, a été défait dans son sanctuaire du Nord-Est.
"Plus de 600 terroristes, sur les 1 500 à 2 000 combattants radicaux identifiés, ont probablement été éliminés, des stocks d'armes, de munitions et d'essence ont été détruits en grand nombre. Des chefs, comme Abou Zeid, ont été éliminés", rappelle Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement. En substance, affirme-il,
"on a renvoyé les terroristes cinq ou dix ans en arrière. Cela ne veut pas dire que la menace a totalement disparu, mais on l'a fait reculer de manière significative".
Si les opérations de ratissage se poursuivent dans le massif des Ifoghas et le long de la frontière algérienne, l'armée française a commencé à alléger son dispositif dans le Nord-Est. Elle concentre désormais ses efforts plus au sud, autour de Tombouctou et Gao, où elle a lancé ce week-end une vaste opération, avec un millier d'hommes, pour traquer les combattants du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), désormais le plus actif sur le terrain.
Après avoir martelé que ses soldats n'avaient pas vocation
"à rester durablement au Mali", Paris a proposé à l'ONU et au gouvernement malien de maintenir une
"force d'appui" d'un millier d'hommes dans le pays. Une force
"permanente", selon Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères,
"pour lutter contre le terrorisme" en parallèle de celle que les Nations unies souhaitent mettre en place.