Jamel Administrateur
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| Sujet: Le président français et la question du Sahara occidental : Hollande joue-t-il sur les mots ? Sam 6 Avr - 9:35 | |
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| Internationale |
LE PRÉSIDENT FRANÇAIS ET LA QUESTION DU SAHARA OCCIDENTAL : Hollande joue-t-il sur les mots ?
Par Mohamed TOUATI - Samedi 06 Avril 2013 - Le président François Hollande lors de son discours devant le Parlement marocain Très attendu sur la question du Sahara occidental, le chef de l'Etat français a affirmé son soutien aux résolutions de l'ONU tout en soutenant le «plan d'autonomie» marocain approuvant par ailleurs une solution négociée et acceptable dans le cadre de la légalité internationale.
C'est ce qui s'appelle ménager la chèvre et le chou. François Hollande, qui avait vraisemblablement la tête ailleurs qu'à Rabat, pouvait-il faire autrement? En difficulté dans les sondages et sérieusement affaibli par l'affaire Cahuzac (Son désormais ex-ministre du budget qui a menti au sujet de l'existence d'un compte bancaire détenu à l'étranger), le président français se devait absolument d'éviter les questions qui auraient pu mettre de l'eau dans le gaz entre Paris et Rabat. Un exercice réussi. La France restera le grand ami du Maroc. Exit la question des droits de l'Homme, les rapports des ONG sur le sujet (Human Rights Watch, Amnesty international...), du rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, le mouvement du 20 février... Seul sujet qui aurait pu fâcher le souverain, marocain: le dossier sahraoui. François Hollande a su éviter cet écueil et rassurer Mohammed VI. Paris maintient le cap. Très attendu sur la question du Sahara occidental le chef de l'Etat français a affirmé son soutien au plan d'autonomie marocain tout en approuvant l'initiative d'une solution négociée et acceptable dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité. Le président français a sans doute nuancé sa position en affirmant que la question du Sahara occidental doit trouver une issue dans le cadre des résolutions des Nations unies, mais subsiste le soutien au «projet d'autonomie» qui reste en contradiction avec une solution négociée dans le cadre de l'ONU. C'est en s'appuyant sur le récent constat de Christopher Ross, l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental, qui a achevé sa tournée au Maghreb le 3 avril, qu'il s'est prononcé pour une fin urgente de ce conflit. «La crise au Sahel rend encore plus urgente la nécessité de mettre fin à cette situation.» a déclaré l'ex-Premier secrétaire du Parti socialiste. «Le plan présenté en 2007 par le Maroc prévoit un statut de large autonomie pour la population. Je le redis ici, c'est une base sérieuse et crédible en vue d'une solution négociée.» a indiqué le locataire de l'Elysée. Une position qui va exacerber un peu plus les responsables sahraouis, qui considèrent la position de la France comme un obstacle pour la paix. «La position adoptée par la France devant ces événements (processus de décolonisation du Sahara occidental, résolutions de l'ONU... Ndlr) nous avait franchement surpris et déçus, parce que nous pensions qu'elle ne reflétait pas les meilleurs traditions et valeurs républicaines qui ont fait de la France une nation inspiratrice des luttes des peuples pour la justice et la liberté et le berceau de la notion même des droits de l'homme», a écrit le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, dans une lettre ouverte adressée au président français, à la veille de son voyage au Maroc. Les lignes n'ont pas bougé. Le voyage de François Hollande au Maroc avait pour objectif essentiel de resserrer les liens économiques. Il comportait un volet important qui devait être paraphé dans les domaines des transports ferroviaires (métro, tramway...), des énergies renouvelables, de l'agroalimentaire, du traitement de l'eau,... Il ne fallait donc pas s'attendre à des déclarations tonitruantes. Il lui était cependant impossible de ne pas se prononcer sur l'évolution qu'a connue le royaume après les révoltes qui ont secoué le Maghreb (Tunisie et Lybie) qualifiées de printemps arabe. Le Maroc qui a vu une victoire historique des islamistes, au pouvoir, aux élections législatives du 25 novembre 2011, dans le sillage de ces événements qui ont bouleversé la région, a été qualifié de pays de «stabilité et de sérénité» par le président français. «Des pas décisifs vers la démocratie avec une démarche moderne dans le respect des traditions» ont été accomplis a-t-il estimé dans un discours prononcé devant le parlement marocain. «Je sais aussi, malgré ces progrès, ce que sont encore les attentes des Marocains» a ajouté le chef de l'Etat français. «Il y a des impatiences partout (...) mais je sais que vous avez la volonté de faire face et de réaliser ce que vous avez promis aux Marocains», a-t-il déclaré tout en prônant une amitié exemplaire entre la France et le Maroc. «Cette amitié est fondée sur la grande histoire. Mais il y a aussi des histoires intimes et familiales qui ont fait qu'on est uni. C'est le présent et l'avenir qui nous rassemble. La France a confiance dans le Maroc.» a souligné le président français qui s'est acquitté d'un «rendez-vous royal» sans grand éclat... | |
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