Assemblée générale de l’APC de Sidi Bel Abbès :
Seulement 10% pour le budget d’équipement
le 03.11.11 | 01h00 L’exclusion des entreprises de bâtiment de catégorie 1 a fait réagir plusieurs élus qui ont exigé plus de transparence. © DR
Des usagers de la route suggèrent une reconfiguration de l’actuel plan de circulation urbaine et son adaptation à la réalité du terrain.
L’Assemblée populaire communale de Sidi Bel Abbès (APC) a tenu, dimanche, à l’Hôtel de ville, sa session ordinaire d’hiver consacrée essentiellement à la présentation du budget primitif (B.P) de l’année 2012. Certains élus, dont c’est l’avant-dernière plénière avant les élections de 2012, n’ont pas manqué, à l’issue de la séance d’approbation du BP, de relever que la plupart des projets annoncés en début de mandat n’ont pas vu le jour. Marquée par une gestion archaïque des affaires publiques, l’APC du chef-lieu de wilaya, détenue par une majorité FLN, s’est révélée incapable de concrétiser le moindre projet structurant en 4 années d’exercice.
Pourtant, les récentes dispositions en matière de gestion des collectivités locales autorisent ces dernières à avoir recours à des emprunts bancaires pour la réalisation de projets productifs pouvant générer des ressources financières supplémentaires. Mais rien de cela n’a été fait. A ce jour, la ville de Sidi Bel Abbès ne dispose toujours pas d’un parking pour solutionner les problèmes de stationnement, d’un service de l’état civil en mesure de couvrir les besoins des citoyens, d’un marché de fruits et légumes aux normes requises et d’autres structures à même de renforcer le service public. Lors de cette AG, certains élus n’ont pas manqué de dénoncer le «bradage» des biens de la commune et les atteintes graves au patrimoine communal.
La location à un prix dérisoire d’un terrain appartenant à l’APC, en 2004, au niveau de la zone industrielle, de gré à gré en plus, n’«est qu’un aperçu de la situation d’abandon et de laisser-aller caractérisant la gestion de la collectivité», s’est offusqué un élu du RND. La passation de marchés et la confection des cahiers des charges des marchés publics ont également été évoquées par l’un des vice-présidents de l’APC qui n’a pas hésité à qualifier cet état de fait de véritable «chasse gardée». L’exclusion des entreprises de bâtiment de catégorie 1, celles principalement créées dans le cadre de l’ANSEJ, pour les petits travaux, a fait réagir plusieurs élus qui ont exigé plus de transparence.
Marchés publicsD’autres intervenants se sont interrogés sur le retard en matière d’aménagements de certains quartiers de la ville et la léthargie de certaines commissions disposant pourtant de moyens financiers conséquents. L’exemple le plus saisissant est celui de la commission de l’environnement qui, malgré un budget de 3 milliards de centimes, tarde à lancer le programme de réhabilitation des espaces verts, à l’abandon depuis des décennies. La dégradation continue du jardin public du Faubourg Thiers est là pour le prouver. Notons que le budget primitif de 2012 est de près de 1,07 milliard de centimes dont seuls 10% sont destinés aux volets équipements et investissements. Selon les prévisions des services financiers de la commune, les dépenses obligatoires, dont les salaires des travailleurs de la commune, représentent, à elles seules, 64,16% du BP.
Ce déséquilibre entre les volets fonctionnement (98,8 milliards) et équipement (8,1 milliards) renseigne, on ne peut mieux, sur le penchant des élus à gérer le statu quo en l’absence d’une vision claire en matière de développement et de modernisation de la ville. Signalons enfin que l’USMBA a bénéficié d’une subvention de 900 millions dans le cadre du BP. Une bouffée d’oxygène qui vient s’ajouter à la subvention de 700 millions de centimes octroyée la semaine dernière par l’Assemblée de wilaya (APW).
Abdelkrim Mammeri
© El Watan