Bouteflika fait feu contre les corrompus
Par Hakim Merabet | 23/02/2013 | 18:45
Est c’est la fin de l’impunité pour Chakib Khelil, et le neveu de Mohamed Bedjaoui ? Le message adressé ce samedi par le président de la république au SG de l’UGTA à l’occasion du double anniversaire de la création de l’Union générale des travailleurs algériens et de la nationalisation des hydrocarbures, le suggère en tout cas très fortement.
“Ces informations soulèvent notre révolte et notre réprobation, mais je fais confiance à la justice de notre pays pour tirer au clair l’écheveau de ces informations, pour situer les responsabilités et appliquer avec rigueur et fermeté les sanctions prévues par notre législation”
, a en effet écrit le chef de l’Etat.
C’est sa toute première réaction à l’égard des déballages médiatiques faits par les journaux italiens et canadiens qui ont éventé des versements effectués par la firme italienne Saipem et canadienne SNC Lavalin au profit du sulfureux Farid Bedjaoui, neveu de l’ex-ministre des affaires étrangères en contrepartie de milliards de dollars de contrats avec Sonatrach.
Des versements qui se chiffrent en centaines de millions de dollars que Farid Bedjaoui, neveu de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui et des responsables algériens auraient amassé sous forme commissions.
Un scandale qui aura défrayé la chronique internationale et qui semble avoir mis le président en boule.
“Je ne peux pas passer sous silence les scandales récemment relevés par la presse et qui touchent à la gestion de Sonatrach”
, a écrit le chef de l’Etat dans son message au ton révolté.
La chasse est-elle ouverte ?Et quand on sait la proximité de l’ancien ministre de l’énergie Chakib Khelil avec le président, on sait mieux cette réaction toute aussi énergique de Bouteflika signifiant à son ami qu’i a dépassé les bornes et que cette fois, il devra répondre devant les tribunaux.
Du coup, le masque est tombé pour Chakib Khelil dont la tête est mise à prix par les algériens notamment Louisa Hanoune qui a réclamé sa présentation devant la justice.
A travers son message cru, le président de la République laisse entendre qu’il ne couvre pas les corrompus quelque soit leur statut et quelques soient ses relations passées avec eux.
C’est en quelque sorte un feu vert en bonne et due forme qu’il a donné à la justice à la quelle il dit “faire confiance” pour situer les “responsabilités et sanctionner les coupables”.
Il est vrai qu’il est difficile pour le président d’entretenir le silence sur une aussi scabreuse affaire qui plus est, a connu un malheureux retentissement international avec tout ce que cela induit comme atteinte à l’image de marque de l’Algérie en général et la Sonatrach en particulier.
En poussant son coup de gueule (par écrit) le président de la République semble avoir sifflé la fin de la recréation pour ceux, nombreux, qui se drapaient de son soutien réel ou supposé.
Pour les algériens, c’est certainement une bonne nouvelle de savoir que la faune de voleurs et de ripoux qui a saigné le pays à blanc va (peut être) enfin répondre de ses actes. Pour vu que cela dure…