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Au Mali, les Français s'emparent de Tessalit
Mis à jour le 08/02/2013 à 22:45 | publié le 08/02/2013 à 18:51
Des Maliens entourent les restes de la moto qui a servit lors de l'attentat suicide de vendredi, à Gao, dans le nord du Mali.
INFOGRAPHIE - Un premier attentat suicide perpétré à Gao a été revendiqué par le groupe rebelle Mujao.Le premier attentat suicide de l'histoire du Mali a eu lieu vendredi à Gao, sans faire de victime autre que son auteur. Selon un militaire malien cité par l'AFP, un Touareg vêtu d'un uniforme de gendarme est arrivé à moto à la hauteur d'un point de contrôle dans cette grande ville du Nord, reprise aux islamistes le 26 janvier. L'homme a fait sauter sa ceinture d'explosifs. Il est mort sur le coup, a raconté l'adjudant Mamadou Keita, présent au barrage. Côté militaires, on relève un blessé léger. Un obus placé sur la moto n'a pas explosé.
Un porte-parole du Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest), Abou Walid Sahraoui, a revendiqué l'action, perpétrée «contre les militaires maliens qui ont choisi le camp des mécréants, des ennemis de l'islam». Le porte-parole a annoncé la création d'une «nouvelle zone de conflit», des «attaques de convois», le projet de poser des mines et «d'organiser des kamikazes.» Ce passage des djihadistes au terrorisme et à la guérilla, après leur retrait des ­villes, était redouté par les autorités françaises et maliennes.
Les terroristes se replientLa reconquête des centres urbains était en passe de s'achever vendredi avec la prise de contrôle de Tessalit, au nord-est, près de la frontière algérienne, par des mili­taires français et tchadiens, selon l'état-major français. Des éléments français ont été parachutés sur l'aéroport dans la nuit de jeudi à vendredi, et la ville investie dans la journée, sans autres contacts que «visuels» avec les islamistes.
Ces derniers se sont probablement enfuis dans les montagnes avoisinantes. C'est là que les terroristes pourraient retenir les sept otages français en leur possession. Selon des témoins, les otages auraient été d'abord détenus à Tombouctou et évacués par les islamistes au dernier moment. À Tessalit, d'après la chaîne France 24, les Français et les Tchadiens étaient accompagnés de militaires maliens, mais appartenant à l'ethnie touarègue, commandés par le colonel Ag Gamou. La France semble vouloir ménager dans cette région les mouvements touaregs récemment ralliés, avec lesquels le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a reconnu des «relations fonctionnelles.»
Selon l'agence Reuters, des 4 × 4 du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad, Touaregs «laïques») ont accompagné les Tchadiens dans leur progression. Le porte-parole du MNLA en Europe, Moussa Ag Assarid, confirme au Figaro l'aide apportée par ses membres aux Français et aux Tchadiens «surtout dans le domaine du renseignement». Une coopération qui fait grincer des dents le gouvernement de Bamako, dans la mesure où le MNLA refuse la présence de l'armée malienne sur le territoire qu'il revendique.
Une armée dont le délitement a connu vendredi un nouvel épisode avec des affrontements entre militaires dans la capitale. Le jour même où débarquaient les premiers formateurs européens chargés de remettre l'armée sur pied.