Réveillon 2013 : Il était une fois le Nouvel An à Alger

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RÉVEILLON 2013 : Il était une fois le Nouvel An à Alger

Par Amar CHEKAR - Lundi 24 Decembre 2012 -


Les Algériens préfèrent voyager à l'étranger pour fêter le Nouvel An.

À une semaine du passage au Nouvel An 2013, aucun signe n'est apparu dans les vitrines des magasins de la capitale, Alger, qui fêtent chaque fin d'année cette date pourtant universellement reconnue. Pis encore, les Algériens qui tiennent à marquer vraiment la fête du Nouvel An 2013, quittent le pays à regret pour aller à l'étranger, afin de passer un séjour entier, notamment en Turquie, en Tunisie, à Dubaï et plus. «Je pars le 27 décembre prochain en Turquie pour passer une semaine environ. Je bénéficie de la fête du réveillon en plus de deux excursions qui sont programmées durant mon séjour», dira Meziane Ali, un sexagénaire que nous avons rencontré à Alger et qui est doué pour les voyages à l'étranger.

Le rapport qualité-prix, revient sans cesse dans les discussions des agences de voyages qui ont l'habitude d'organiser des excursions spécial fin d'année. L'absence d'un accueil digne de ce nom, en plus des prix inaccessibles dans la majorité des cas, fait fuir autant de clients du circuit local au profit de nombreux pays qui utilisent de manière rationnelle leurs potentiels touristiques sous tous ses aspects. Moncef H., environ 30 ans, jeune patron de l'agence touristique Mondo-Tours, à Alger-Centre lance: «Les Algériens choisissent l'étranger pour leurs prix abordables en plus de la disponibilité des sites touristiques qui répondent aux besoins», dit-il. Tout en évoquant les efforts déployés par l'Etat, en matière de promotion de la destination Algérie, beaucoup reste à faire au niveau de la culture commerciale, notamment durant les fêtes de fin d'année et autres périodes propices à attirer des touristes locaux et étrangers.

«Beaucoup de pays font d'énormes recettes rien qu'avec des mots gentils face à des personnes qui demandent des services et des informations, même s'ils ne sont pas clients», révèle Moncef, qui ne nie pas l'existence d'un très fort potentiel humain et matériel dans le pays, mais qui reste sous-exploité. Côté boulangeries-pâtisseries, qui ont l'habitude de préparer des bûches de fin d'année, les propos diffèrent d'une personne à une autre. «Je ferai tous les gâteaux, sauf les bûches de fin d'année, car, Il n'y a rien à gagner dans ces bûches, sauf la pression et les critiques gratuites», déclare Lounès D. qui ajoute ne rien avoir contre les bûches, mais, c'est plutôt l'environnement culturel et commercial qui influe sur le comportement des spécialistes des gâteaux. Contrairement au choix de Lounès, Kamel H, boulanger-pâtissier à Alger-Centre, 75 ans, avance d'autres arguments. «Il n'y a pas que l'argent dans la vie. La bûche de fin d'année, c'est comme un parfum de toutes les fêtes nationales ou internationales. Nous ne sommes pas seuls dans le monde», dit-il. En homme de culture très averti, Kamel avance des dépenses regrettables dans d'autres produits à longueur d'année, mais rien du tout, dans tout ce qui peut donner un sens à la vie et l'amitié entre personnes et sociétés.

Tout en écartant le facteur religieux qui influe sur le comportement des individus, Kamel, un musulman pratiquant au sens élevé du terme, avertit sur les conséquences négatives qui proviennent de l'enfermement sur soi, la famille et sur la société entière. «Je suis étonné par les hésitations et ces traditions qui enferment les gens dans le passé», regrette-t-il.

Très peu de restaurants et hôtels organisent des soirées spécial fin d'année. «Ceux qui ont les moyens financiers importants peuvent se permettre le luxe des grands hôtels et de voyages à l'étranger, mais pas la classe moyenne, qui ne sort pas du triangle, la maison, le travail et la mosquée», déplore Mohamed Saïd, un réceptionniste dans un hôtel-restaurant à Alger. Il y a quelques années seulement, les vitrines des magasins étaient inondées de bandes de coton souhaitant bonne fête et bonne année à tous. Il était une fois le Réveillon en Algérie.