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Vague d'enlèvements en Syrie
Mis à jour le 20/12/2012 à 15:16 | publié le 20/12/2012 à 10:57
Kidnappés pendant cinq jours, le journaliste américain Richard Engel et ses deux collaborateurs ont miraculeusement échappé à leurs geôliers lundi près de la frontière turque.
Un groupe de rebelles syriens réclame une rançon de 530.000 euros pour la libération de deux ingénieurs russes et d'un Italien.Les ravisseurs de deux ingénieurs russes et d'un Italien exigent une rançon de 530.000 euros pour leur libération, écrit le quotidien russe
Kommersant, qui cite une source diplomatique à Moscou. Les Russes, Viktor Gorelov et Abdelssattar Khassoun, qui a également la nationalité syrienne, ainsi que l'ingénieur italien Mario Belluomo, travaillaient dans une fonderie syrienne privée, Hmisho and Co. Ils ont été enlevés lundi, alors qu'ils se dirigeaient en voiture de Homs à Tartous, où Moscou dispose d'une base militaire. Les trois hommes ont été capturés par un groupe de rebelles syriens, précise le journal russe.
Il s'agit du dernier rapt connu en Syrie où «les kidnappings et les actes mafieux se multiplient au fur et à mesure que la guerre civile et confessionnelle s'aggrave», s'inquiète un diplomate européen qui vient de quitter Damas. Ils sont l'œuvre tout aussi bien des rebelles que des miliciens prorégime, en quête d'argent pour s'acheter des armes ou d'une monnaie d'échange pour faire libérer d'autres captifs.
C'était le cas du journaliste américain Richard Engel de la chaîne NBC et de ses deux collaborateurs, qui ont miraculeusement échappé à leurs geôliers lundi près de la frontière turque. Ils avaient été détenus pendant cinq jours, les yeux bandés, par des miliciens prorégime. Ces derniers cherchaient à les échanger contre quatre agents iraniens, deux Libanais membres du mouvement Amal et d'autres individus enlevés par les rebelles syriens. Peut-être s'agissait-il des otages d'Abou Brahim, un trafiquant opérant au nord-ouest d'Alep près de la Turquie, qui a profité du chaos pour kidnapper une bonne demi-douzaine d'Iraniens ou de Libanais, qui combattent aux côtés du régime Assad.
«Nos ravisseurs, poursuit Richard Engel, allaient nous emmener dans un bastion du Hezbollah (pro-Assad, NDLR) en territoire syrien. Nous étions en route, quand nous sommes tombés sur un barrage tenu par les rebelles. Il y a eu des échanges de tirs et deux des miliciens pro-Assad ont été tués», a-t-il ajouté. Les autres ravisseurs ont réussi à s'enfuir, et les otages se sont retrouvés libres, sains et saufs.
Ces derniers mois, de nombreux Irakiens ont également été enlevés autour de Bagdad: certains parce qu'ils étaient chiites et soupçonnés d'aider le régime syrien issu d'une branche du chiisme, d'autres parce qu'il s'agissait de sunnites anciennement proches de Saddam Hussein qui ont trouvé un refuge en Syrie après la chute de la dictature irakienne à Bagdad. Et puis il y a tous les enlèvements dont on ne parle pas.
Cette multiplication des kidnappings rappelle le chaos irakien, qui suivit la chute de Saddam Hussein en 2003 et la destruction de l'appareil sécuritaire, qui facilita ensuite les actes de terrorisme et la sanctuarisation d'al-Qaida dans l'ancienne Mésopotamie, celle-là même qui essaime aujourd'hui en Syrie.