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Syrie : l'aviation bombarde un camp de réfugiés palestiniens
Mis à jour le 17/12/2012 à 15:39 | publié le 17/12/2012 à 11:01
Des civils sont victimes de bombardements des forces aériennes de Bachar-al-Assad dans la ville d'al-Bab, à 40 km au nord-est d'Alep.
Pour la première fois, des avions ont visé les réfugiés palestiniens de Yarmouk, à quelques kilomètres au sud de Damas.Pour la première fois en vingt mois de conflit, l'aviation de Bachar el-Assad a bombardé dimanche un camp de réfugiés palestiniens, celui de Yarmouk, le plus grand camp de Syrie, à quelques kilomètres seulement au sud de Damas.
L'attaque au MIG a provoqué la mort d'au moins huit Palestiniens, semant la panique près d'une mosquée où étaient réfugiés quelque 600 déplacés.
Damas, qui s'est longtemps considéré comme le champion de la cause palestinienne dans le monde arabe, n'hésite plus à tirer sur des réfugiés. Il faut dire qu'une partie d'entre eux a rejoint l'insurrection, qui cherche à renverser le régime de Bachar el-Assad.
Pour les insurgés, qui ont pris position dans plusieurs secteurs de Yarmouk, tenir le camp leur permettrait de relier leurs positions du sud et de l'est de Damas, la capitale au centre désormais de la bataille pour le pouvoir en Syrie.
À l'image des 500.000 Palestiniens de Syrie, ceux de Yarmouk sont divisés. Certains d'entre eux soutiennent les insurgés, d'autres en revanche sont restés fidèles à Assad et à son armée, qu'ils ont ralliée. Ce sont essentiellement les militants du Front populaire pour la libération de la Palestine-Commandement général d'Ahmed Djibril (FPLP-CG).
Les combats ont éclaté vendredi lorsque des insurgés ont voulu s'emparer du siège du FPLP-CG, pour continuer de progresser vers Damas toute proche. La capitale syrienne a longtemps été le siège de ce qu'on appelle le «Front du refus» à Israël, un regroupement de factions palestiniennes opposées à tout rapprochement avec l'État hébreu. Parmi celles-ci, le FPLP-CG, la Saïka, le Fatah Conseil révolutionnaire, tous très proches des services de sécurité syriens, et les groupes islamistes autour du Hamas et du Djihad islamique.
De nombreux militants palestiniens aux côtés des rebellesMais la sanglante répression menée par le régime contre ses opposants - dont l'immense majorité est sunnite comme les réfugiés - a poussé le Hamas à rompre avec son hôte syrien en février dernier. Depuis, de nombreux militants islamistes palestiniens ont rejoint des brigades rebelles, qui attaquent l'armée et ses milices près de Damas.
Depuis la Cisjordanie et Gaza, les responsables palestiniens de l'intérieur ont condamné l'attaque contre les réfugiés de Yarmouk. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a exhorté «toutes les parties belligérantes à épargner les Palestiniens». De son côté, le Hamas a appelé à l'arrêt immédiat des violences.
500.000 Palestiniens, contraints de quitter leur pays en 1948 à la création d'Israël, vivent en Syrie. Les pays voisins, Jordanie et Liban qui comptent déjà une forte population palestinienne, refusent d'en voir affluer d'autres.