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BOUTEFLIKA ET HOLLANDE SIGNERONT UN ACCORD DE PARTENARIAT STRATÉGIQUE : En finir avec les rancoeurs
Par Arezki LOUNI - Dimanche 16 Decembre 2012 -
A en croire des sources sûres, l'accord de partenariat politique algéro-français, serait à l'image du traité signé le 22 janvier 1963 entre le général de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer, venu sceller définitivement la réconciliation franco-allemande.
La visite en Algérie, les 19 et 20 décembre, du président François Hollande, s'annonce sous de bons auspices. L'heure est à la détente et jamais, depuis l'Indépendance de l'Algérie, une visite d'un président français n'aura suscité autant d'engouement. Aussi bien côté algérien que celui français, le ton est à l'optimisme et surtout à la volonté d'aller de l'avant loin de toutes les pesanteurs mémorielles. A moins d'une semaine de cette visite, les autorités algériennes ont mis le paquet pour réserver à leur hôte un accueil chaleureux, digne de celui consacré en 2005 au président Jacques Chirac.
Même si le traité d'amitié, voulu par les deux pays, a fait long feu, avec l'arrivée de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, cela n'a pas pour autant découragé les deux pays à aller de l'avant pour la concrétisation du partenariat d'exception tant escompté. Ce qui a été fait avec Chirac, pourrait être fait avec Hollande; et même plus. A en croire des sources sûres, l'accord de partenariat politique qui sera signé par les deux présidents, serait à l'image du traité signé le 22 janvier 1963 entre le général de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer, qui est venu sceller définitivement la réconciliation franco-allemande.
L'accord de partenariat politique portera également sur des consultations bilatérales et multilatérales permanentes, sur les questions internationales, à l'image des dossiers syrien, malien.
Cependant, la priorité sera surtout donnée lors de cette visite au volet économique, puisque les deux parties signeront pas moins de huit accords de coopération. D'abord, concernant le sempiternel dossier Renault, nous apprenons de nos sources qu'un accord sera conclu entre les responsables de la marque au Losange avec le directeur général de la Snvi, sous forme d'un pacte de coproduction. C'est ce qui distingue ce projet de celui implanté au Maroc où il s'agit plus d'une délocalisation.
Le projet Renault-Algérie sera un projet intégré, qui allie création d'emploi et transfert technologique. D'après nos sources, l'accord qui sera conclu sera à un taux d'intégration progressif conformément à la règle des 51/49%. D'autres accords sont également prévus dans les secteurs pharmaceutiques avec Sanofi Aventis et dans le secteur des ciments avec le groupe Lafarge. Ces deux partenaires économiques, présents depuis quelques années en Algérie, procéderont à la faveur de la visite de M.Hollande à la négociation d'autres parts du marché, notamment dans le volet production. Le secteur du bâtiment n'est pas en reste, puisque les autorités algériennes qui comptent diversifier les partenaires en matière de réalisations des 1.540.000 logements, misent sur l'atout proximité et compétence des groupes français du secteur du bâtiment.
En somme, les deux pays qui veulent tourner la page de la mémoire, sans pour autant la déchirer, comptent instaurer un climat de confiance et de partenariat gagnant-gagnant. Certes, l'amitié entre les peuples est déterminante, mais les intérêts sont capitaux. Sur un autre chapitre, la reconduction des accords de 1968 qui, à l'ère Sarkozy, comptaient leurs jours, constitue un autre gage de confiance entre Alger et Paris.
Aussi, il s'agit, à travers la visite du président Hollande, d'intéresser le maximum d'investisseurs français de s'impliquer dans le marché algérien. Il ne s'agit pas de voir en l'Algérie un comptoir commercial, mais des opportunités d'investissements dans divers domaines. D'autant plus que la France, qui connaît un véritable déclin de son économie, doit faire de la visite de M.Hollande l'occasion inespérée pour arracher le maximum de marchés.