Hollande prend ses distances avec l'accord PS-Verts
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Jamel Administrateur
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Sujet: Hollande prend ses distances avec l'accord PS-Verts Mer 11 Avr - 22:25
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Hollande prend ses distances avec l'accord PS-Verts
Mis à jour le 12/04/2012 à 00:06 | publié le 11/04/2012 à 21:26
François Hollande mercredi soir sur France 2.
Alors qu'Eva Joly avait déclaré auparavant espérer que l'accord avec les socialistes serait respecté, le favori des sondages a affirmé que son projet serait «le programme du gouvernement».
Malgré l'égalité des temps de parole entre les candidats imposée par le CSA, la présidentielle a réinvesti la télévision, avec la première des deux soirées de France 2 où les dix candidats doivent s'exprimer tour à tour. Pas de débats entre les différents protagonistes - cinq mercredi soir, cinq jeudi soir -, mais des oraux au cours desquels les cinq premiers invités de Des Paroles et des actes ont été interrogés ce mercredi soir chacun à leur tour pendant une vingtaine de minutes par les journalistes habituels de l'émission. Les deux favoris, Nicolas Sarkozy et François Hollande, se sont opposés à un débat frontal avec leurs rivaux à un peu plus d'une semaine du premier tour.
Voici l'esssentiel des interventions des cinq candidats présents mercredi soir:
• Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste)
Dernier à s'exprimer, le candidat du NPA a expliqué qu'il ne «rêvait pas de faire une carrière politique». «Quand la campagne sera finie, je serai très content de retourner à l'usine avec mes collègues», a-t-il précisé, ajoutant que le but du NPA était que «la politique soit l'affaire de tous et que les opprimés puissent faire de la politique». «Je n'ai pas rendez-vous avec le peuple, je n'ai pas entendu des voix moi», a-t-il insisté, après avoir assuré que la fonction présidentielle ne l'intéressait pas.
«On pense, au NPA, qu'il faudrait mettre en place une véritable démocratie qui vienne d'en bas, alors que le capitalisme ne permet pas que le peuple puisse décider de sa vie, a-t-il poursuivi. Je suis candidat pour porter un programme et contester des idées». Sur la politique européenne, le candidat milite également pour une «Europe des peuples», «qui s'appuierait sur la révolte des peuples, comme en Grèce». Philippe Poutou a également défendu l'idée «d'un smic européen» et d'une «égalité des droits partout».
Sur l'interdiction des licenciements, prônée par le NPA, Philippe Poutou a fait référence aux entreprises «qui font d'énormes bénéfices mais qui licencient quand même». «Oui, il faut interdire les licenciements, a-t-il martelé, tout en reconnaissant qu'il existait des «petites sociétés où on ne pourra pas maintenir tous les salariés». «Notre priorité c'est de protéger les salariés et que tout le monde puisse vivre de son boulot», a-t-il insisté.
Interrogé sur l'immigration, Philippe Poutou a assuré que ce sujet n'était «pas du tout un problème» pour son parti. «La liberté de circulation est un droit humain fondamental», a-t-il argué. Avant de développer: «Au-delà de ça, on est pour la régularisation des sans-papiers et le droit de vote des étrangers à toutes les élections. Si on veut construire une société sans préjugés, il faut avoir une société où tout le monde est libre».
Dernier sujet abordé: le succès de la campagne de Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche. Le candidat anticapitaliste a déclaré se réjouir de cette dynamique, à condition qu'il ne s'agisse pas de s'allier au Parti socialiste.
• Marine Le Pen (Front national)
Marine Le Pen, candidate frontiste à la présidentielle, a ironisé sur l'opération en Libye, qui a entraîné la chute du dictateur Mouammar Kadhafi, évoquant un «beau succès» après avoir affirmé: «Nous y avons laissé des djihadistes au pouvoir qui ont instauré la charia». Priée de dire si elle refusait toujours de condamner explicitement le régime syrien, la présidente du FN a répondu qu'elle condamnait «tout ce qui fait des morts civils». Elle a également répété qu'à ses yeux, «la voie diplomatique est la plus sage», contrairement à l'option choisie en Libye, qui a «constitué une faute politique majeure».
La candidate a par ailleurs appelé à «sortir du cadre», c'est-à-dire de l'euro, pour retrouver une bonne santé économique, en brandissant un casse-tête sous forme de dessin pour appuyer son propos. Son projet prévoit la sortie de l'euro pour permettre à l'État d'emprunter directement à la banque de France à taux 0, à hauteur de 100 milliards d'euros par an, ce qu'on appelle plus couramment faire «marcher la planche à billets».
Sur «l'avortement de récidive», Marine Le Pen a expliqué qu'elle ne voulait pas «d'abus». «Une grossesse n'est pas une maladie. On peut l'éviter. Il existe quinze moyens de contraception en amont, donc je demande à chacun de faire un effort. Car il y a des personnes âgées qui ne se soignent plus, comme on dérembourse leurs médicaments.» Elle ne s'est dite contre le pack contraception dans toute la France pour les mineurs, expliquant croire à «l'autorité des parents».
Interrogée sur un éventuel appel à voter pour Nicolas Sarkozy si elle n'était pas présente au second tour de la présidentielle, la présidente du FN a répondu par une pirouette: «Pourquoi vous votez pour Nicolas Sarkozy, puisque c'est lui qui amène la gauche: Fadela Amara, Bernard Kouchner, Dominique Strauss-Kahn au FMI?»
Enfin, la candidate n'a pas hésité à se qualifier de «centre de gravité» de la campagne, affirmant avoir «posé tous les problèmes sur la table», de l'immigration à l'euro en passant par «le fondamentalisme» musulman.
• François Hollande (Parti socialiste)
Interrogé sur la crise européenne de la dette, François Hollande a assuré que la crise de la zone euro «ne frapp(ait) pas actuellement la France». «Il ne faut pas laisser penser qu'après l'élection présidentielle il y aura une spéculation des marchés. Je ne jouerai pas avec la spéculation», a-t-il avancé. Avant de poursuivre: «Je ne reverrai pas les promesses simplement parce qu'il y a des marchés qui sont dans la turbulence. Le rôle d'un responsable politique, c'est de dominer les marchés. Mais si elle vient, je prendrai les mesures appropriées.»
Revenant sur le traité européen, qu'il souhaite renégocier, le prétendant PS à l'Élysée a réaffirmé qu'il n'était «pas d'accord avec son orientation». «Je le dirai aux partenaires européens. Soit, chaque pays doit faire des efforts, mais nous devrons compléter ce traité pour y mettre des dispositifs de croissance», a-t-il développé. «La croissance, elle, est indispensable, et je ne le dis pas parce que je suis candidat à la présidentielle. La plupart des chefs de gouvernement européens en sont convaincus.»
Interrogé sur l'impôt sur la fortune, qu'il souhaite réformer, François Hollande a expliqué qu'il n'était pas question qu'il l'augmente de 3 points, comme le craignait la chanteuse François Hardy dans une interview la semaine dernière à Paris Match, mais qu'il reviendrait «au barème qui existait jusqu'à l'année dernière, avant que Nicolas Sarkozy ne le réforme», soit 1,8%. Il a aussi rappelé qu'il rétablirait la progressivité de l'ISF.
Dans une attaque à son principal rival, Nicolas Sarkozy, François Hollande a affirmé qu'il n'était pas dans le «zig-zag», déclarant qu'il ne proposerait pas de nouvelles réformes dans l'entre-deux-tours. «J'ai un cap et je m'y tiens», a-t-il insisté, ajoutant ne pas être «un candidat pochette surprise».
Interrogé après Eva Joly sur l'accord entre les écologistes et le PS, le favori des sondages a déclaré que «le projet (qu'il a) présenté sera(it) le programme du gouvernement», prenant ainsi ses distances avec cet accord conclu à l'automne dernier.
Enfin, sur l'adhésion de la Turquie à l'Union europénne, le député socialiste a déclaré que les conditions n'étaient «pas réunies» à ce stade.
• Eva Joly (Europe Écologie-Les Verts)
La candidate EELV a déclaré «porter les couleurs de l'écologie politique, car les écologistes l'ont investie». «J'ai l'habitude de me battre», a-t-elle ajouté alors qu'elle était interrogée sur sa place dans la campagne. Eva Joly est créditée de 1 à 3 points seulement d'intentions de vote dans les sondages.
«Je suis coincée un peu entre la gauche molle qui ne promet rien et la gauche folle qui promet tout», a indiqué Eva Joly, en référence aux candidats du PS François Hollande et du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon. «Moi, je représente la gauche raisonnable, l'écologie qui essaie de voir le monde tel qu'il est et qui ne raconte pas de baratin», a-t-elle ajouté, en précisant que la campagne était «difficile».
À la question de savoir si elle accepterait de devenir ministre de la Justice en cas de victoire de la gauche le 6 mai, la candidate a expliqué que «le moment n'est pas venu de trancher cette question», ajoutant toutefois qu'«il y a un chantier énorme sur la justice en France» et qu'elle en prendrait sa part s'il le fallait.
Interrogée sur les 32 heures prônées par EELV dans son programme, l'ancienne juge a déclaré qu'elles ne figuraient pas dans son programme. «Mais le 'travailler plus pour gagner plus' (de Nicolas Sarkozy, ndlr) ne marche pas, a-t-elle constaté. Nous devons donc aller vers un partage du travail, secteur par secteur, avec des négociations».
Sur l'affaire Bettencourt , Eva Joly a assuré qu'il existait des «présomptions concordantes et précises» contre Nicolas Sarkozy dans ce dossier, dont un volet porte sur des soupçons de financement politique illégal. C'est «une anomalie de pouvoir solliciter un deuxième mandat alors que vous êtes cerné par des affaires judiciaires», a-t-elle taclé. Interrogée sur la présomption d'innocence, elle a estimé qu'elle n'exonérait pas le président sortant de fournir «des explications».
Enfin, au sujet de l'accord conclu avec le Parti socialiste, la candidate écologiste s'est dite convaincue «qu'il serait respecté». «Je le pense», a-t-elle déclaré.
• Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République)
Interrogé sur ses motivations, le candidat de Debout la République, 51 ans, a affirmé qu'il se présentait à la présidentielle pour «être élu». «Je suis candidat car je considère que mon pays va mal, que les dirigeants politiques depuis trente ans l'ont abandonné et j'estime que je peux apporter une voie solide de sortie de crise, a-t-il expliqué. Ce sont les Français qui vont déterminer, et non les sondages, celui ou celle qui est fait pour diriger ce pays».
«Depuis 30 ans, on a deux partis qui monopolisent le suffrage et qui ont échoué», a poursuivi le député-maire de la ville d'Yerres, dans l'Essonne. «Je suis candidat gaulliste, républicain car je veux que les Français aient un choix différent de celui de l'abandon du PS et de l'UMP et de celui du Front national», a-t-il ajouté.
Questionné sur le rôle de l'euro dans la crise que traverse actuellement la France et l'Union européenne, Nicolas Dupont-Aignan a expliqué que l'euro était un «handicap terrible» de compétitivité, confirmant ainsi sa volonté de faire sortir la France de la monnaie commune s'il était élu. «La croissance française a commencé à être très faible à partir de l'euro» il y a dix ans, a-t-il insisté. Et d'ajouter: «Je veux sortir de l'euro pour sortir du piège de la dette, pour qu'enfin on évite de gaspiller l'argent public. On donne 50 milliards d'euros par an -autant que le budget de l'Éducation nationale quasiment - aux banques pour des intérêts d'emprunt». «Dans mon projet, je réduis ce gaspillage de 20 milliards et je le redéploie en baisse de charges pour les PME, sur les artisans», a-t-il rappelé.
Sur la possibilité d'appeler à voter pour un candidat qualifié pour le second tour, Nicolas Dupont-Aignan a affirmé qu'il ne se prononcerait ni en faveur de Nicolas Sarkozy (UMP) ni en faveur de François Hollande (PS) car il n'entend pas «voter pour un charlatan». «Les Français sont assez grands pour choisir», a-t-il argué.
Hollande prend ses distances avec l'accord PS-Verts