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Un médicament pour arrêter de fumer sans grossir
Publié le 14/12/2012
Les femmes qui arrêtent de fumer sont souvent freinées par la peur de prendre du poids.
Une étude américaine vient de montrer que la naltrexone, utilisée dans le sevrage de l'alcool ou de l'héroïne, permet de limiter significativement la prise de poids chez les femmes qui arrêtent la cigarette.
La crainte de prendre du poids est une raison fréquemment invoquée par les «accros» au tabac pour ne pas arrêter de fumer. Surtout lorsque l'on est déjà en surpoids ou obèse comme c'est de plus en plus le cas dans les pays industrialisés.
Une équipe de chercheurs des universités de Chicago et de Yale (États-Unis) vient de montrer que la naltrexone -un inhibiteur des opioïdes utilisé contre la dépendance à l'alcool et à l'héroïne, commercialisée en France sous le nom de Revia- est capable d'aider les hommes à se sevrer du tabac et empêche les femmes de grossir lorsqu'elles abandonnent la cigarette.
Leurs résultats, publiés dans le dernier numéro de la revue
Biological Psychiatry, montrent que 30 % des hommes qui ont participé à l'essai (sur un total de 700 participants des deux sexes) n'avaient pas rechuté au bout de trois mois de traitement, contre 17 % dans le groupe témoin.
«Inquiètes à l'idée de grossir»Pour les femmes, les performances étaient les même entre les deux groupes. En revanche, celles qui avaient reçu de la naltrexone n'ont pris que 900 grammes, toujours après trois mois de traitement, contre 2,3 kilogrammes pour les patientes à qui l'on avait administré un placebo.
«Quand elles essaient d'arrêter de fumer, les femmes ont tendance à prendre plus de poids que les hommes et à être inquiètes à l'idée de grossir, explique Andrea King, de l'université de Chicago. L'ajout de naltrexone à un traitement standard de sevrage tabagique pourrait les aider à surmonter cette difficulté.»
Pour mener à bien cette étude, les chercheurs ont combiné les données provenant des deux plus grands essais utilisant la naltrexone pour aider les personnes volontaires à cesser de fumer. Pendant 6 à 12 semaines après la date d'arrêt, les participants ont pris soit de la naltrexone, soit un placebo. Ils ont également reçu un patch de nicotine et bénéficié de conseils pour mener à bien leur sevrage au cours du premier mois.
«À ce jour, la naltrexone a donné les résultats les plus prometteurs pour limiter la prise de poids des femmes lors du sevrage tabagique, explique Andrea King. Il est possible que le blocage des opioïdes réduisent la tendance des femmes qui arrêtent de fumer à manger des aliments gras et sucrés.»