Le médicament Protelos sur la sellette

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Le médicament Protelos sur la sellette

Publié le 19.10.2013, 12h51


Dans un arrêt que « le Parisien »- « Aujourd’hui en France » a pu consulter, rendu le 4 octobre dernier, le Conseil d’Etat rejette la requête de Servier : que l’on raugmente le taux de remboursement de l’un de ses produits phares, le Protelos.

C’est une mauvaise nouvelle pour les laboratoires Servier. Après le Mediator, toujours dans la tourmente, le Protelos, un médicament prescrit contre l’ostéoporose, vient de se faire « retoquer » par le Conseil d’Etat, selon nos informations.

Dans un arrêt que « le Parisien »- « Aujourd’hui en France » a pu consulter, rendu le 4 octobre dernier, le Conseil d’Etat rejette en effet la requête de Servier : que l’on raugmente le taux de remboursement de l’un de ses produits phares, le Protelos.

Le Protelos de Servier sera moins remboursé

Ce produit, commercialisé depuis 2006, avait vu son taux de prise en charge par la Sécurité sociale chuter de 65 à 30% le 1er janvier 2012, à la suite de la réévaluation de son service médical rendu (passé de « majeur » à « modéré ») par la commission de la transparence.

Le Conseil d’Etat pointe les effets secondaires

Dès septembre 2011, en raison d’un risque accru de phlébites, le ministère de la Santé avait d’ailleurs décidé de restreindre considérablement ses conditions de remboursement. Depuis, le Protelos n’est plus pris en charge par l’assurance maladie que pour les patientes n’ayant pas « de facteurs de risque d’événement thromboembolique veineux ».

Dans son arrêt de six pages, le Conseil d’Etat est sans appel : non seulement, estime-t-il en substance, la commission de la transparence, chargée de réévaluer régulièrement le rapport bénéfices-risques de chaque médicament, a bien fait son travail, mais on peut douter du caractère novateur de ce produit : alors que le laboratoire soutient que le Protelos « constituerait le traitement de l’ostéoporose le plus efficace parmi les diverses spécialités disponibles […], il ne ressort pas des pièces du dossier […] que […] le principe actif du Protelos aurait une meilleure efficacité sur la micro-architecture osseuse que ses concurrents ».

Enfin, assènent les magistrats, « le Protelos présente un profil de risque plus dangereux » que ses concurrents. Et de citer des « événements thromboemboliques veineux, dont l’incidence n’a pas diminué malgré la surveillance pharmacologique dont la spécialité a fait l’objet », mais aussi le « risque de syndrome DRESS, réaction allergique sévère pouvant conduire au décès ».

Au vu, donc, du « rapport entre son efficacité et ses effets indésirables », le taux de remboursement sera maintenu à 30%. Sollicités hier, les laboratoires Servier n’ont pas donné suite.