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Syrie : triple attentat à Damas, la Coalition légitimée
Publié le 12.12.2012, 08h10 | Mise à jour : 23h20
ALEP (SYRIE), LE 11 OCTOBRE. Les rebelles sont désormais reconnus comme «représentants légitimes du peuple syrien» par les Etats-Unis.
Trois attentats ont frappé ce mercredi la capitale syrienne, Damas, et sa banlieue. Dans le même temps, les Amis de la Syrie et Washington ont reconnu l'opposition syrienne comme représentant légitime. Geste supplémentaire envers l'opposition, les États-Unis ont invité le chef de la Coalition syrienne à se rendre à Washington «à la première occasion».
Triple attentat à Damas. Trois attentats ont frappé ce mercredi la capitale syrienne et sa banlieue. La première explosion s'est produite derrière l'ancien palais de Justice de Damas, la seconde à Jaramana, dans la banlieue sud-est. Un troisième attentat a visé le ministère de l'Intérieur à Damas dans l'après-midi. le ministre de l'Intérieur Mohammad al-Chaar et les plus hauts gradés du ministère étaient tous sains et saufs, d'après la télévision officielle syrienne. En tout, ces attaques ont fait au moins 11 onze morts et des dizaines de blessés, selon une source de sécurité.
VIDEO. Syrie : au moins 11 morts dans une vague d'attentats à Damashttps://www.dailymotion.com/video/xvv409
Washington et les Amis de la Syrie reconnaissent la Coalition
États-Unis ont reconnu dans la nuit de mardi à mercredi la Coalition de l'opposition syrienne. «Nous avons décidé que la Coalition de l'opposition syrienne rassemblait désormais suffisamment pour que nous la considérions comme la représentante légitime des Syriens», a déclaré le président Barack Obama sur la chaîne ABC. Ce mercredi, le sous-secrétaire d'Etat américain William Burns a par ailleurs indiqué que le chef de la Coalition syrienne avait été invité à se rendre à Washington «à la première occasion».
Composé de plus d'une centaine de pays occidentaux et arabes, d'organisations internationales et de représentants de l'opposition au régime de Damas, le groupe des Amis de la Syrie a également formellement reconnu la Coalition nationale de l'opposition comme «seule représentante» des Syriens. Ces Etats emboîtent ainsi le pas à la France, premier pays à reconnaître formellement la Coalition, mais aussi au Royaume-uni, à la Turquie et au Conseil de coopération du Golfe. Toutefois, Washington n'a pas l'intention de fournir des armes à la coalition, ont indiqué des responsables de l'administration Obama.
Missiles et bombes incendiaires seraient utilisés par le régime de Bachar al-Assa. La diplomatie américaine a affirmé mercredi que le régime syrien utilisait des «missiles» et des bombes incendiaires contre la rébellion, sans être plus précise sur les armements employés, alors que le New York Times (NYT) a des «missiles Scud». La porte-parole du département d'Etat Victoria Nuland a évoqué «l'usage d'une autre arme monstrueuse, une sorte de bombe baril qui est une bombe incendiaire». Selon l'organisation internationale des droits de l'Homme Human Rights Watch, quatre fois au moins depuis la mi-novembre, des bombes incendiaires de fabrication soviétique ont été utilisées par l'armée syrienne. Elles peuvent notamment contenir du napalm, qui colle à la peau et brûle les tissus jusqu'à l'os.
Le Front Al-Nosra considéré comme «terroriste». Les Etats-Unis ont ajouté à leur liste des organisations terroristes le Front Al-Nosra, émanation selon eux d'Al Qaïda en Irak. Plus important groupe jihadiste en Syrie, il est composé majoritairement de Syriens mais compte de nombreux combattants étrangers. Washington a gelé les avoirs de deux de ses chefs. Al-Nosra a revendiqué la plupart des attentats suicide menés dans le pays. Lundi, Al-Nosra a pris la base Cheikh Souleimane, l'une des dernières places fortes de l'armée dans le nord-ouest, au détriment de l'Armée syrienne libre (ASL). Mais le chef du conseil militaire de l'Armée syrienne libre (ASL), a dénoncé la décision des États-Unis. Il explique qu'Al-Nosra «n'a jamais rien fait d'illégal ou de condamnable à l'encontre d'un pays étranger. Ils combattent à nos côtés». Les Frères musulmans de Syrie ont aussi protesté, qualifiant la décision des États-Unis d'«erreur» et la jugeant «hâtive».
VIDEO. La décision des Etats-Unis contre le Front Al-Nosra critiquéehttps://www.dailymotion.com/video/xvv3id_syrie-la-decision-des-usa-contre-un-groupe-jihadiste-critiquee_news
Athènes demande aux diplomates syriens de quitter le pays. La Grèce, qui souhaite «une solution politique au problème» syrien, a demandé à l'ambassadrice à deux autres diplomates syriens de quitter le pays. Ils ont dix jours pour le faire.
La Syrie lance un mandat d'arrêt contre Saad Hariri. La justice syrienne a émis des mandats d'arrêt contre le chef de l'opposition libanaise antisyrienne Saad Hariri et le député libanais Okab Sakr, accusés d'envoyer des armes à la rébellion. Les médias libanais proches du régime Assad avaient publié des enregistrements de conversations entre le député Sakr et des opposants syriens lui réclamant des armes. L'élu avait riposté en accusant ses détracteurs d'avoir manipulé les enregistrements.
Plus de 100 victimes, mardi, à Aqrab. «Entre 125 et 150 personnes ont été tuées ou blessées dans des tirs et des explosions à Aqrab», mardi, a déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Aqrab est une localité alaouite (la minorité du président Bachar al-Assad) située au nord de la frontière avec le Liban. Sur une vidéo, un militant interroge deux adolescents. «Des hommes armés se sont servis des civils comme bouclier humain, les menaçant de faire exploser des bonbonnes de gaz», affirme-t-il, reprenant les paroles d'un des deux adolescents. Mais les circonstances précises dans lesquelles les personnes ont trouvé la mort restent floues. Leur décès pourrait résulter d'accrochages avec des rebelles qui leur demandaient de quitter le quartier, selon l'OSDH. Déjà 108 personnes avaient été massacrées à proximité d'Aqrab le 25 mai. L'ONU avait alors évoqué de «forts soupçons» à l'encontre des milices pro-gouvernementales «chabbiha» et avait condamné le régime.