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Les rebelles syriens attendent plus des États-Unis
Mis à jour le 12/12/2012 à 15:09 | publié le 12/12/2012 à 13:55
Un rebelle syrien, à ALep.
S'ils se félicitent de la reconnaissance par les États-Unis de la légitimité de la Coalition nationale syrienne, les opposants à Assad veulent des armes quelles que soient les préventions à l'encontre des combattants islamistes radicaux.Une étape nécessaire, mais insuffisante. Pour de nombreux dirigeants de l'opposition, réunis mercredi à la conférence des «Amis de la Syrie», à Marrakech, la reconnaissance américaine de la Coalition nationale des opposants à Bachar el-Assad est une avancée positive, mais qui doit impérativement s'accompagner d'une livraison d'armes aux rebelles et d'une aide financière aux centaines de milliers de réfugiés à l'intérieur comme à l'extérieur de la Syrie.
«C'est ce qu'on attendait, nous sommes donc satisfaits», affirme au
Figaro Nazir Hakim, proche des Frères musulmans syriens. «Cette reconnaissance américaine va encourager d'autres pays à en faire autant», poursuit cet exilé en France depuis trente ans. Mais «nous attendons maintenant une deuxième étape, mon peuple a faim, il faut arrêter les massacres».
Hassan Hashemi, membre de la Coalition nationale, se fait plus précis dans les attentes syriennes: «C'est un pas positif s'il s'accompagne d'un appui militaire en faveur des insurgés, notre peuple ne cesse de le réclamer.» «Sans cette aide logistique ou une action ferme sur le terrain, toutes ces déclarations resteront inappropriées», ajoute cet opposant originaire d'Alep, qui a quitté la Syrie il y a vingt ans.
«Le temps n'est pas venu de faire le tri»Or Barack Obama a été clair mardi en reconnaissant la Coalition nationale: les États-Unis ne fourniront pas d'armes aux rebelles. D'où la déception de Walid al-Bunni, un autre opposant: «Sans une aide militaire aux rebelles, cette réunion ne veut rien dire. Il nous faut des moyens pour nous défendre, faute de quoi les combattants sur le terrain vont encore être déçus.»
L'annonce par Obama de l'inscription sur la liste des organisations terroristes du groupe Jabhat al-Nosar, une émanation d'al-Qaida en Irak suscite aussi l'irritation. «C'est regrettable qu'Obama l'ait fait», lâche un opposant qui veut rester anonyme. Selon lui, «toutes les armes qui servent à combattre le régime sont légitimes». Ce n'est pas l'avis des États-Unis qui pressent les opposants syriens de «faire le ménage» dans leurs rangs. Mais soutenus par l'Arabie saoudite et le Qatar, les insurgés syriens ne l'entendent pas ainsi. Pour eux, la priorité c'est de faire chuter Bachar el-Assad. Et ensuite seulement viendra le temps de «purifier» les bataillons d'insurgés.