Sidi Bel-Abbès :
Les habitants du quartier Cimetière observent un sit-in devant le siège de la wilaya
Lundi 26 Décembre 2011
Une quarantaine de personnes, hommes et femmes, du quartier Cimetière se sont regroupés, hier dimanche, devant le siège de la wilaya de Sidi Bel-Abbès et ont exigé de rencontrer le premier responsable, afin, ont-ils indiqué de lui exposer leur calvaire. Sans doute frustrés de ne pas être reçus par le wali, les protestataires ont, par la suite, bouclé les portes de la wilaya pour exprimer leur ras-le-bol des promesses non tenues des autorités de les reloger, et ce, au moment où les éléments de la police ont envahi la cour de l’institution officielle, en prévision de tout dérapage.
Les protestataires ont déclaré ne plus supporter les conditions de vie lamentables qu’ils mènent depuis deux décennies dans des bâtisses qui datent de l’ère coloniale, menaçant ruine et dépourvues des commodités les plus élémentaires.
«Nous sommes en danger et nous avons frappé à toutes les portes pour attirer l’attention des responsables locaux, en vain», ont affirmé certaines mères de familles, ajoutant que les habitants du quartier «ne sont pas seulement exposés au danger d’effondrement de leurs habitations, mais également au danger des agressions, car leurs maisons sont mitoyennes aux maisons closes.
Nos maisons sont aujourd’hui très détériorées au point où nous sommes contraints de partager les minuscules espaces que nous occupons avec les rats et les souris et contraints de supporter les odeurs nauséabondes qui se dégagent des avaloirs bouchés», a renchéri une autre femme, présente au sit-in.
A ce propos, les protestataires ont déclaré que plusieurs habitants du quartier sont atteints d’asthme et d’allergie, alors que d’autres ont préféré laisser leurs enfants chez leurs proches pour leur éviter la vie indécente qu’ils sont obligés d’endurer.
Une femme âgée, vivant seule, a dit qu’elle caresse depuis des années, le rêve de pouvoir un jour bénéficier d’un logement décent où elle pourra «vivre ses derniers jours», a confié aux journalistes qu’elle passe la nuit sous la lumière de la bougie, car les câbles électriques devenus détériorés provoquent souvent la panne du compteur.
«Le wali a juré de nous reloger avant la fin de l’année, mais jusqu’à ce jour, rien ne laisse présager que notre calvaire est en passe de prendre fin», dira une autre mère de famille.
Les habitants qui revendiquent leur recasement dans des logements neufs ont réaffirmé leur détermination à aller jusqu’au bout de leur combat pour manifester leur refus de la vie précaire. Une femme a même proposé à ses voisins de squatter les immeubles achevés, dans le but de mettre les autorités devant le fait accompli.
Fatima A.