Lundi 13 Février 2012
Sidi Bel Abbés :
Cri de détresse des habitants du quartier Bouhand Yahia
Les habitants du quartier Bouhand Yahia, situé dans la commune de Sfisef, ne savent plus à quel sain se vouer, surtout en cette période hivernale, où ils n’arrivent plus à fermer l’œil, de peur de se réveiller sous les décombres, du fait de la très forte dégradation des logements qui les abritent.
Au nombre de 35, ces familles déclarent vivre dans ce quartier depuis plus de trois décennies, dans des conditions de précarité insupportables. Face à cette situation, elles n’ont cessé, indiquent-ils, de multiplier les démarches auprès des instances compétentes, en vue d’attirer leur attention sur leur cas.
Elles avaient surtout déposé à plusieurs reprises des dossiers d’accès au logement social, mais sans suite, déplorent-elles.
«Nous vivons le calvaire, dira une mère de famille, car en plus de l’état de vétusté des baraques, nos enfants souffrent d’asthme à cause de l’humidité», son bébé de 5 mois entre les bras, elle jure qu’il est atteint d’une insuffisance respiratoire, du fait des conditions déplorables dans lesquelles elle vit. Les familles de ce quartier populaire déclarent qu’ils craignent surtout le danger de l’effondrement des vieux murs, qui risque de se produire à tout moment, ajoutant qu’elles ont passé dernièrement leurs nuits dans la rue, sous la chute de neige, alors que les responsables locaux n’ont pas réagi pour leur trouver une quelconque solution à leur calvaire.
«Bien au contraire, le chef de daira de Sfisef n’a pas accepté de nous recevoir lorsque nous avons sollicité son intervention», soutiennent-elles.
Dans le but de prendre à témoins les professionnels de la presse, les habitants de ce quartier, notamment les femmes, n’hésitent pas à les inviter à constater de visu l’état déplorable de leurs demeures.
Les murs sont lézardés et laissent l’eau de pluie s’infiltrer à l’unique et étroite pièce qui contient entre 5 à 8 membres de la famille.
A ce propos, leurs représentants disent qu’ils utilisent les bidons pour recueillir l’eau qui coule des toits, afin d’éviter d’être inondés par la pluie.
En plus de l’état des baraques, la défectuosité du réseau d’assainissement rend la situation de plus en plus lamentable, les locataires ne supportent plus les odeurs nauséabondes qui se dégagent des canalisations détériorées et de la présence de rats dans les lieux.
Contacté par téléphone, le chef de daira de Sfisef, a tenu à rassurer les locataires recensés en 2007, en déclarent notamment que leur relogement se fera vers le premier semestre de l’année en cours, en attendant l’achèvement du quota de logements lancé dans le cadre du programme de la résorption de l’habitat précaire, et la réalisation des travaux des réseaux d’assainissement, de l’AEP, l’électricité, l’éclairage public et le bitumage des routes.
Le relogement se fera suivant les normes, explique-t-il. Concernant les autres résidents du quartier qui y sont installés après le recensement, il dira qu’ils feront l’objet d’une enquête par la commission de daira, sur la base de laquelle il sera décidé de leur sort, ajoutant qu’il est hors de question de les recaser prochainement.
Fatima A.