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Reprise ou nationalisation pour le site de Florange
Publié le 28/11/2012 à 19:48 | Mise à jour le 29/11/2012 à 07:28
Le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, mercredi à l’Assemblée.
Arnaud Montebourg affirme qu’un aciériste est prêt à investir 400 millions d’euros. La nationalisation n’est pas écartée. Dans cette optique, la cession de titres GDF Suez pour financer l’opération n’est pas prévue.
Un repreneur ou une nationalisation. C’est en substance l’alternative qu’a promise ­Arnaud Montebourg ce mercredi aux représentants du personnel ­d’ArcelorMittal à Florange qu’il a reçus à Bercy. «Montebourg nous a assuré que, si Mittal ne fait pas marche arrière, la nationalisation se fera», a déclaré à l’AFP Walter Broccoli (FO) à l’issue de la réunion.
Au lendemain de la rencontre entre François Hollande et Lakshmi Mittal, qui s’est soldée par un simple engagement à poursuivre les discussions, le ministre du Redressement productif avait dans la journée tenté d’étayer sa double hypothèse devant les députés. «Nous avons trouvé un repreneur qui est, excusez du peu, disposé à investir jusqu’à près de 400 millions d’euros dans cette installation pour la rénover», a lancé le ministre.
Le nom de cet «aciériste, qui n’est pas un financier», reste mystérieux. Le russe Severstal, 23e producteur mondial l’an dernier, est souvent évoqué. Il est également possible d’imaginer une opération menée par Alexeï Mordachov, principal actionnaire du groupe russe, surtout après les propos d’Arnaud Montebourg, expliquant que ce repreneur potentiel souhaitait «investir son argent personnel». Reste que personne à ce jour n’a consulté la documentation confidentielle mise à disposition des éventuels investisseurs intéressés par Florange, ni vérifié en profondeur les installations techniques, les comptes, voire les infrastructures commerciales ou environnementales du site.
Mais Arnaud Montebourg continue de faire savoir qu’il a un autre atout dans sa manche: la nationalisation. En début de semaine, cette éventuelle opération était présentée comme devant être à «un coût nul pour les finances publiques». L’idée serait en effet de nationaliser d’autorité la totalité du site de Florange -ArcelorMittal n’a accepté de mettre en vente que la phase liquide, essentiellement les hauts-fourneaux - pour mieux le revendre dans la foulée. Mercredi, le ministre a cependant précisé les moyens financiers qu’il comptait employer, en l’occurrence «les participations de l’État, parfois dormantes». La cession de titres GDF Suez, évoquée dans la soirée par deux représentants CFDT, n’est pas à l’étude, a assuré Arnaud Montebourg dans un communiqué.
Les discussions se poursuiventIl n’est cependant pas sûr que le dossier se résume à ces deux hypothèses. Dans la matinée de mercredi, d’autres membres du gouvernement ont employé d’autres mots que ceux d’Arnaud Montebourg pour commenter la rencontre à l’Élysée qui était intervenue la veille.
Les discussions «vont se poursuivre jusqu’à vendredi», s’est contenté de dire Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, précisant que la rencontre avait été «franche et ferme». «Notre préoccupation essentielle, aujourd’hui, c’est l’avenir des emplois, a-t-elle poursuivi. Désormais la balle est dans le camp d’ArcelorMittal qui doit nous apporter des garanties d’ici vendredi pour la pérennité de ces emplois.»
L’emploi est aussi la priorité mise en avant par Michel Sapin, le ministre du Travail, pour qui le groupe sidérurgique doit «faire en sorte qu’il n’y ait pas de problème de suppression d’emplois». Une solution «doit être proposée d’ici vendredi par ArcelorMittal puisque c’est lui qui est le propriétaire et le chef dans cette entreprise».
Ces déclarations rendent plus plausible un compromis avec ArcelorMittal. Mais elles renvoient aussi la responsabilité de trouver une issue au groupe, alors que le processus de cession des hauts-fourneaux engagé il y a près de deux mois avait mis le gouvernement à la manœuvre. Mais aussi de prendre les risques politiques d’un échec.