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Florange : ArcelorMittal plus prudent que Sarkozy
Publié le 01.03.2012, 09h44 | Mise à jour : 12h03
ARCHIVES. La direction d'ArcelorMittal a annoncé la prolongation de l«'arrêt temporaire d'une partie des installations» notamment des hauts-fourneaux.
Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi que le groupe sidérurgique ArcelorMittal allait investir «maintenant» une enveloppe de 17 millions d'euros pour redémarrer le 2e haut-fourneau du site menacé de Florange (Moselle) et y développer de nouvelles installations et produits. Une annonce que le groupe industriel à néanmoins conditionnée à une reprise économique. Les syndicats, eux, sont sceptiques.
«J'ai eu mercredi une longue réunion de travail avec Lakshmi Mittal (le PDG du groupe, ndlr). A la demande de l'Etat français, ArcelorMittal va investir maintenant 17 millions d'euros à Florange», a déclaré le président candidat invité de la matinale de France Inter. Sur cette enveloppe, 2 millions vont permettre de «réaliser les travaux» sur le 2e haut-fourneau du site, à l'arrêt, afin «qu'il puisse repartir, il repartira au 2e semestre 2012», a-t-il assuré. «Si on ne fait pas les travaux sur le haut fourneau de Florange, il ne pourra pas repartir».
La direction ne «peut pas s'engager» sur une date de redémarrage des hauts-fourneauxSur place, à Florange, la date du 2e semestre semble plus incertaine. Les deux millions investis dans les hauts-fourneaux serviront à « maintenir l’outil en état de fonctionnement », indique une porte-parole d'ArcelorMittal. « On s’engage à ne pas fermer l’usine pour permettre au site de rester compétitif mais on ne redémarrera qu’en cas de reprise du marché».
«C'est du concret, il faut se battre pour obtenir ça» estime le chef de l'Etat
«Sept millions d'euros vont être investis dans un nouveau gazomètre pour la cockerie à Florange et 8 millions d'euros seront investis afin de développer de nouveaux produits à Florange, destinés, sans rentrer dans les détails, au marché de l'automobile», a également annoncé le chef de l'Etat.
«Je vous rappelle que Florange, c'est 2667 salariés dont 500 en situation de perdre leur emploi si le haut fourneau ne repart pas. Ce sont des décisions concrètes, comme pour Petroplus, comme pour PhotoWatt, comme pour Lejaby comme pour Alstom», a fait valoir le candidat UMP en référence à ses interventions dans plusieurs dossiers d'entreprises en difficulté. «Ca, c'est du concret, il faut se battre pour obtenir ça», a-t-il ajouté.
Le chef de l'Etat en a profité pour railler la visite la semaine dernière à Florange de son rival, et toujours favori de la course à l'Elysée, François Hollande. «Il a été à Florange, il est monté sur une camionnette entouré de drapeaux CGT, ça n'a pas donné un emploi de plus et un centime d'euro de plus aux salariés, a-t-il moqué,» concédant tout de même que le candidat du PS n'avait «pas les moyens» d'un président.
Pour la CFDT, Sarkozy est pris «en flagrant délit de mensonge»
Les syndicats du site, qui occupent depuis dix jours une partie des locaux de la direction de l'usine mosellane, restaient sceptiques face à ces annonces, soulignant que les travaux de maintenance étaient «déjà prévus» dans le cadre des mesures de chômage partiel et qu'ils n'avaient aucune garantie de réouverture au second semestre. « Nicolas Sarkozy fait des promesses mais il n’y a rien de concret», colère Edouard Martin le responsable CFDT local. « On le prend en flagrant délit de mensonge »Concernant les investissements pour les nouveaux produits, le responsable FO Walter Broccoli a estimé qu'il arrivait «trop tard». «Nos clients achètent déjà chez nos concurrents», a-t-il expliqué. Selon les deux responsables syndicaux, seul l'investissement destiné à la cokerie est une nouveauté.