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 Florange : ArcelorMittal juge l'accord «bon»

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Jamel
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Jamel


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Florange : ArcelorMittal juge l’accord «bon»

Publié le 30/11/2012 à 19:43 | Mise à jour le 01/12/2012 à 16:32

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ArcelorMittal est resté silencieux sur le programme Ulcos, visant à produire de l’acier avec des émissions de CO2 .

Le groupe sidérurgiste a confirmé samedi après-midi l’accord annoncé vendredi soir par le gouvernement. Mais entretient toujours le doute sur l’avenir des hauts-fourneaux.

«Le gouvernement a écarté l’hypothèse d’une nationalisation transitoire au vu des engagements obtenus du groupe ArcelorMittal.» Jean-Marc Ayrault a par cette phrase mis fin, vendredi soir à 21 heures, au bras de fer qui a opposé pendant deux mois l’État et le sidérurgiste. Samedi après-midi, le groupe sidérurgiste a confirmé l’accord et l’a même jugé «bon». «Il est positif que nous soyons parvenus à un accord sur l’avenir de nos activités à Florange», a commenté Henri Blaffart, un des responsables du groupe. ArcelorMittal est toutefois resté silencieux sur les hauts fourneaux, ne mentionnant pas le projet européen Ulcos.

Les deux parties ont en effet abouti à un compromis en trois volets. Les deux hauts-fourneaux de Florange, devenus les symboles de ce conflit social et dont ArcelorMittal avait annoncé la fermeture définitive fin septembre, ne redémarreront pas «à court terme, du fait de la faible activité en Europe», a expliqué le premier ministre. Le groupe s’est engagé à les maintenir «sous cocon», de façon à pouvoir les utiliser «le moment venu» pour la réalisation du projet Ulcos. Un projet que Jean-Marc Ayrault veut croire d’avenir, mais qui reste pour l’heure hypothétique.

Deuxième volet: «Pas de plan social.» 629 salariés, sur les 2 500 du site de Florange, sont concernés par la fermeture des hauts-fourneaux. ArcelorMittal devrait donc gérer leur situation par des reclassements internes et des solutions de préretraite.

Troisième et dernier volet: ArcelorMittal investira «au moins 180 millions d’euros sur cinq ans» de façon à «pérenniser et renforcer les activités liées à la filière froide» de Florange, c’est-à-dire les activités de transformation (emballage notamment) en aval des hauts-fourneaux. Le groupe s’est aussi engagé sur son ancrage à Dunkerque et Fos-sur-Mer.

À l’issue d’un bras de fer hors norme, c’est donc un compromis somme toute classique qui a été trouvé. Il ne remet pas en cause les grandes lignes du projet industriel d’ArcelorMittal, dont l’objectif était de réduire ses capacités de production d’acier brut afin de s’adapter à un marché durablement affaibli en Europe. D’ailleurs, depuis 2004, le groupe investit chaque année 30 millions d’euros par an à Florange. Il va donc simplement maintenir ce rythme d’effort.

Si Jean-Marc Ayrault s’est félicité hier «d’avoir démontré la capacité d’intervention de l’État», son gouvernement n’aura donc finalement pas fait franchement bouger les lignes par rapport à la situation telle qu’elle se présentait il y a deux mois.

Salariés trahis


Les salariés, du reste, ont accueilli le discours du premier ministre avec fatalisme pour les uns, rancœur pour les autres… «Nous avons le sentiment d’avoir été une nouvelle fois trahis», a déclaré Édouard Martin, le porte-parole de la CFDT. Il faut dire que le gouvernement et plus particulièrement le ministre du Redressement productif avaient fait naître de grands espoirs chez les «métallos» de Florange. Notamment celui d’une «nationalisation» ou d’une reprise. Un plan de reprise dont Jean-Marc Ayrault n’a pas dit un mot hier soir. «Il n’y avait pas de repreneur crédible et ferme», reconnaissait-on vendredi soir à Matignon. Mercredi pourtant, Arnaud Montebourg avait brandi, devant les députés, l’existence d’un investisseur «prêt à mettre» 400 millions d’euros dans l’affaire. Le ministre du Redressement productif exigeait d’ArcelorMittal qu’il cède la totalité du site de Florange et non pas seulement les hauts-fourneaux. François Hollande, qui recevait le même jour Lakshmi Mittal, avait lui aussi mis la «nationalisation» au titre des options possibles.

L’épilogue de ce conflit ressemble finalement beaucoup à celui qu’à connu Peugeot-Citroën. Le plan proposé par les dirigeants de la marque au Lion, et en particulier la fermeture d’Aulnay, a été acté, malgré les premières déclarations d’Arnaud Montebourg, le jugeant «inacceptable». Les syndicats risquent, eux, de ne pas accepter la solution avalisée par le gouvernement aussi facilement. «Nous avons été le cauchemar de Sarkozy, on pourrait être celui de ce gouvernement», a promis Édouard Martin.

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Ulcos, un projet d’avenir dont le lancement reste incertain

Les hauts-fourneaux de Florange seront donc entretenus pour pouvoir redémarrer si le projet Ulcos est finalement lancé. Ce programme Ulcos, acronyme anglais pour «Processus sidérurgiques à très basses émissions de CO2», date de 2004. Il est soutenu par tous les sidérurgistes européens et vise à trouver de nouvelles techniques permettant de produire de l’acier avec moins d’émission de CO2.

Les investissements pour le mener à bien sont colossaux: 650 millions d’euros! Surtout, il permettra de refaire totalement les hauts-fourneaux, ce qui abaissera les coûts de production. Le gouvernement français a promis depuis de nombreux mois d’apporter 150 millions d’euros de financement du grand emprunt, et Jean-Marc Ayrault s’est dit vendredi soir prêt à faire plus. La Commission européenne pourrait amener 250 millions supplémentaires. ArcelorMittal en financera le solde. La décision de Bruxelles n’est toutefois pas acquise aujourd’hui, loin de là. Elle devrait être prise avant la fin de l’année. Et sans cet argent, le programme ne sera pas lancé. D’autres écueils, notamment techniques, existent également. Enfin, le prix des quotas de CO2 s’est effondré ces derniers mois, rendant les projets visant à réduire les émissions de CO2 plus difficiles à rentabiliser.
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