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Un chef d'entreprise assassiné en Corse
Mis à jour le 20/11/2012 à 16:14 | publié le 20/11/2012 à 15:07
INFOGRAPHIE - C'est le 18e meurtre sur l'île depuis le début de l'année. Les enquêteurs évoquent la piste du règlement de comptes lié à la construction de complexes touristiques dans la micro-région de Costa Verde, au sud de Bastia. Il s'agit cette fois d'un entrepreneur portugais de travaux publics. Âgé de 45 ans, cet homme a été abattu de deux balles dans la tête mardi, alors qu'il se trouvait dans sa voiture dans une station-service du village de Prunete-Cervione, au sud de Bastia. L'individu était connu des services de police et de gendarmerie. Selon les premiers éléments recueillis par
Le Figaro, les enquêteurs évoquent la piste du règlement de comptes lié à la construction de complexes touristiques dans la micro-région de Costa Verde, au sud de Bastia.
Ce site balnéaire, relié par une nouvelle voie rapide, suscite les convoitises. Ainsi que de violents contentieux entre des survivants du gang de la Brise de mer et des militants nationalistes. Le 2 novembre dernier, un inconnu a été enlevé entre Moriani et Alistro avant d'être ligoté et enfermé dans le coffre de sa propre voiture par deux individus encagoulés et armés. Battu et blessé, il avait pu s'échapper et se rendre chez un riverain qui a donné l'alerte.
«Notre réponse sera implacable»
Début octobre 2011, Christian Leoni, lui aussi chef d'entreprise et président du club de l'AS Costa Verde, avait été abattu de plusieurs balles par deux tueurs circulant en quad. Présentée comme un ancien braqueur soupçonné d'avoir gravité au sein de la Brise de mer, la victime, propriétaire d'un complexe immobilier plastiqué en février 2011, se savait menacée et circulait en voiture blindée. Dans la foulée, le FLNC avait revendiqué «l'élimination physique de Christian Leoni, responsable de groupes mafieux» et accusé d'être «l'auteur de l'assassinat de notre militant Philippe Paoli». Le 28 juin, Charles-Philippe Paoli, 42 ans, qui travaillait également dans l'immobilier, avait été tué par balles alors qu'il circulait en scooter à Folelli (Haute-Corse), à une trentaine de kilomètres au sud de Bastia.
«Si nous sommes intervenus par la force, c'est que nous y avons été contraints. Nous avons répondu militairement avec toute la détermination qui s'imposait après la mort de notre militant, dont le seul tort était de s'investir dans le développement de son entreprise», avait ajouté le FLNC. L'organisation clandestine avait alors annoncé qu'elle tenait «à mettre en garde tous groupes ou individus mafieux qui attenteraient à la vie d'un militant nationaliste, qu'après enquête et identification du ou des auteurs, notre réponse sera implacable».
L'assassinat de ce chef d'entreprise du bâtiment est le 18e meurtre depuis le début de l'année en Corse. Le 14 novembre, le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Corse-du-Sud, Jacques Nacer, 49 ans, avait été tué par balles dans son magasin. Un mois plus tôt, le 16 octobre, l'ex-avocat d'Yvan Colonna, Antoine Sollacaro, 63 ans, avait été assassiné au volant de sa voiture dans une station-service d'Ajaccio.
Au lendemain de cet homicide, le gouvernement avait annoncé un renforcement du dispositif de sécurité en Corse et un nouveau directeur régional de la police judiciaire avait pris ses fonctions dans la ville.